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En 1294, Étienne eut une occasion éclatante de manifester son attachement pour la doctrine de l'église d'Arménie: son rival, Grégoire d'Anazarbe, fut élevé au trône patriarcal de Sis, après Étienne IV, qui avoit succédé à Constantin II, et qui étoit mort prisonnier en Égypte. Grégoire VII ne cacha pas son penchant pour la doctrine et les rites de l'église Romaine, dont il fit profession publique. Aussitôt que les évêques de l'Arménie orientale en furent informés, ils convoquèrent un concile dans le pays de Siounie, où Étienne Orpélian se trouva avec son frère, le prince Éligoum, et son neveu Libarid. Tous les prélats assemblés rédigèrent une lettre très-vive adressée au patriarche Grégoire VII, pour l'engager à rentrer dans leur communion; mais celui-ci, qui avoit pris son parti, ne leur fit aucune réponse. Étienne Orpélian, qui étoit devenu son ennemi, depuis qu'il avoit été son concurrent pour occuper le siége patriarcal, lui envoya aussi une lettre particulière, remplie d'invectives et des reproches les plus durs (1). Ce fut après cela, en l'an 751 de l'ère Arménienne, 1302 de J. C., qu'il composa le petit ouvrage dont nous venons de rapporter un passage. Cet

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որ ախտացան սովին ախտիւս, եւ գլորեցան զանկանգնելի անկում եւ զրկեցան ի մեծ- շնորհաց որդւոյն աստուծոյ: կիլիկիա բոլոր, որ տեղի էր մեր պարծանաց, յայս իսկ վայր անկեալ կայ եւ գլխաւոր քաղաքք, որ ի Հռոմք ի սոյն մոլորեալ են, եւ հատաւ մինչեւ մեզ։ Զի քարու ի այս յայտնապէս ի թագառորական քաղաքն Տփխիս - ի հին տունն Բագրատունեացն Անի եւ ի Շիրակ ա եւ ի Դավրէժ Շահաստան, եւ յայլ բազում` տեղիս : Ահա { մնաց Հայոց ի հայրենի աւանդութե. միայն սինլքորք յանկեան ուրեք։ Աւաղ եւ եղուկ է զիս որոյ Ժաքսակի եղաք սպասաւորք։ Բովանդակ անդամօք խեղացաք quinnappairing entran: Apud Galanum, Conciliatio ecclesia Armenicæ cum Romana, tom. II, pars II, p. 136.

(1) Tchamtchéan, Hist. d'Arm. tom. III, p. 292.

écrit, appelé en arménien Qnup

Dserhnarg [c'està-dire Manuel], est tout entier destiné à combattre la doctrine orthodoxe: il a été imprimé à Constantinople, et il jouit d'une grande estime parmi les Arméniens schismatiques. Nous n'en connoissons que quelques fragmens, rapportés par Galânus et par le Père Michel Tchamtchéan (1); il paroît renfermer des choses fort importantes, tant pour l'histoire ecclésiastique et civile de l'Arménie, que pour celle de la Géorgie et de l'Albanie. Nous ignorons la suite de la vie d'Étienne Orpélian; nous savons seulement qu'il mourut en l'an 753 de l'ère Arménienne, 1304 de J. C. Il eut pour successeur son neveu Jean, fils de Libarid, qu'il avoit élevé lui-même.

Outre l'ouvrage théologique dont nous venons de parler, Étienne Orpélian en a composé deux autres dont nous allons nous occuper. Le premier est un poëme; ou plutôt une élégie, sur les malheurs de l'Arménie, qu'il fit en l'an 748 de l'ère Arménienne, 1299 de J. C., à la prière d'un célèbre docteur de ses amis, qui étoit poëte lui-même, et se nommoit Khatchadour Getcharhatsi, du pays d'Ararad. Nous ne connoissons de ce poëme qu'un fragment relatif aux rois Arméniens de P'harisos, qui est cité dans l'Histoire d'Arménie de Tchamtchéan (2), et que nous allons rapporter ici, pour donner une idée de la poésie Arménienne; car, à l'exception d'un petit nombre de poëmes du même genre, on ne trouve presque en arménien que des pièces de vers qui roulent sur des sujets religieux. On verra, par ce fragment, que si cet ouvrage ne se distingue ni par la brillante imagination,

(1) Histoire d'Arménie, tom. II, p. 492, 494, 499, 537, 538 et 564. (2) Tome II, p. 1043.

ni par la richesse des idées de son auteur, il n'en seroit pas moins fort important pour l'histoire.

Après avoir parlé de la puissance de la race des Pagratides

et de la destruction de leur puissance, il dit:

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Միւս եւս այլ մեզ ըզջահ լուցին,
Դ տան աղաց Սիսականին.
Սմբատ սեպուհն այն մեծազգին,
↑ Հայկազանցն այն առաջին.
}ջոյ բազուկ Հայոց ազգին,
արձը եւ Հզօր անպարտելին.
Թագաւորեալ թադ կապեցին,
Ուժգին եւ խրոխտ ընդդէմ` չարին •
Աուրբք բազմօք ի յետ անցին,
Ընդ թագաւորս Բագրատունին:
Հարիւր եւ քսան ամք յաւելին,
վան ամրութեան այնմ` աշխարհին.
Որոց Սենեքարիմ վերջին,

ՙյաեւ Գրիգոր որդի նորին •
պա եւ զայա ՛ի բաց բարձն,
դ ժամանակս էլտըկուզն.
Ազգն այլասեռ եւ Պարսկային,
Որք հրով զաշխարհս տոչորեցին.
* վեց Հարիւր մեր թուականին,
իւ տամն եւ Հինդ յաւելուած-ին •
չա սոքա այսպէս անցին,
նաւին ՚ի բաց եղծեալ գնացին

<< Il brilla pour nous une autre lumière dans le

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כל

>> Pagh de Sisagan : ce fut le noble prince Sempad, le chef » des descendans de Haïg, le bras droit de la nation Armé» nienne. Héros puissant et intrépide, il ceignit le diadème, » et fut ferme et redoutable aux méchans. Sa puissance sub» sista de longues années après lui, du temps des rois Pagratides, et elle alla même cent vingt ans plus loin, à » cause de la forte situation du pays. Les derniers de ses » successeurs furent Sénék'harim et son fils Grégoire. Leur >> royaume fut détruit du temps d'Eldigouz (1); une race d'étrangers, de Persans, livra leur pays aux flammes, en » l'an 615 de notre ère [1166 de J. C. ]. C'est ainsi qu'ils » passèrent et qu'ils furent entièrement anéantis. >>

כל

כל

Il ne nous reste plus qu'à parler de l'ouvrage même que nous publions. Ce livre, intitulé Histoire des Orpélians, QumilmF (Vkkung, est divisé en neuf chapitres, et il a dû être composé après l'an 1290 de J. C., puisque la date du dernier fait qu'il contient, se rapporte à cette époque. C'est plutôt une collection de fragmens historiques, qu'une histoire suivie, comme l'auteur, au reste, le dit lui-même dans son premier chapitre. Après avoir parlé de l'origine de la famille des Orpélians, qui vint s'établir en Géorgie long-temps avant la conquête de la Perse par Alexandre, il se contente de dire quelques mots sur l'accroissement rapide de leur puissance, et il passe aussitôt à l'histoire du prince Libarid, qui vivoit au milieu du XI. siècle. On trouve, après ce qui le concerne, une autre lacune jusqu'à l'époque où les rois de Géorgie, soutenus par les Orpélians, firent la conquête de l'Arménie septentrionale. Depuis lors,

(1) Ce personnage est l'atabek Schams-eddin Ildighiz, ou Eldigouz, souverain de l'Aderbaïdjan.

la narrationest plus suivie ; mais cependant, telle qu'elle est, elle ne peut satisfaire complètement la curiosité d'un lecteur difficile. Nous chercherons, autant que nous le pourrons, à réparer dans nos notes cette imperfection.

Le texte de cet ouvrage a déja été publié à Madras, en 1775, en un petit volume in-4.° de 144 pages, avec l'Histoire du patriarche Nersès I.", par le prêtre Mesrob, de Siounie. L'Histoire des Orpélians contient en particulier cinquante-trois pages (1). L'éditeur fut un certain Éléazar

(i) Ce volume porte le titre de Պատմութիւն մնացորդաց Հայոց եւ վրաց, արարեալ յումեմնէ ի Մեսրօպայ քաՀանայէ ՚ի Հոլոց դե ղջէ՝ ի վայոց ձորոյ, յաշխարհէն Սիւնեաց: Յամի տեառն 962։ Նախ պատմեվ զգալստենէն Օրբէլեանց: Եւ ապա զվարուց սրբոյ մեծին Ներսիսի : Նաեւ զքաջն Մուշեղայ զսպարապետէն Հայոց : ՚ի լոյս ածեալ տպիւք եւ ծախիւք Եղիաղարու Շարեան կոչեցելոյ՝ աշխա տակցութբ Մովսէսի Բաղրամեան Հրահանգչին իւրոյ։ Նաեւ քrնա Թուր վաստակօք կարապետի Մկրտումեսն սորին տպագրողի։ ՛ի զբօսանս եւ ՚ի զուարճութի սիրարփի սերնդոց եւ ԹարմաՀասակ մանկանցն Հայոց : ՚ի հայրապետութե առն Ափօնի ամենայն Հայոց կաթուղիկոսի։ Յամի մարդեղութե բանին, 1775: Եւ ՚ի թուին Հայոց • 1224։ ՚ի Հնդիկս ՛ի քաղաքն Մադրաս.՚ի տպարանի Յակոբայ Շամիրեան կո չեցելոյ: C'est-à-dire, Histoire des débris des Arméniens et des Géorgiens, faite par un certain Mesrob, prétre du bourg d’Hoghots, pays de Vaiots-dsor, dans la province de Siounie, l'an du Seigneur 962. On raconte d'abord ce qui concerne l'arrivée des Orpélians; on trouve ensuite la vie du grand Saint Nersès et du vaillant Mouschegh, généralissime des Arméniens. Le tout a été mis au jour par les soins et avec les caractères d'Éléazar Schamiréan, aidé par Moyse Baghraméan, son instituteur, et par les pénibles travaux de Garabied Mégerdouméan, son imprimeur, l'amusement et l'instruction de ceux qui aiment la science, et pour la jeunesse Arménienne; sous le patriarcat de Siméon, catholikos de tous les Arméniens, l'an 1775 de l'incarnation du verbe, 1224 de l'ère Arménienne. Aux Indes, dans la ville de Madras, dans l'imprimerie de Jacques Schamiréan.

pour

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