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Ah! c'est que pendant ton absence
Les longs frimas

Lui font bien dure l'existence

Dans ces climats.

Plus rien aux champs plus rien sur l'arbre,
Le vent du nord

Durcit les flots comme du marbre,
Tout semble mort.

A ton retour il croit renaître
Il te bénit

L'espoir s'attache à sa fenêtre
Avec ton nid.

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THIS national and patriotic song-writer was born in Paris among the lowest ranks of the bourgeoisie. His songs are full of wit and feeling, strongly flavoured with the spirit and animus of political excitement, which, during the eventful periods of the Republic, the Consulate and Empire, the Restauration, and subsequent Revolution of 1830, would naturally impress so observant and clever an eye-witness as Béranger, living as it were amidst all these changes, and imbued with strongly popular tendencies. Béranger sings of the great Napoleon and his wars with as much pathos and vivacity as if he had been himself a tough old serjeant of the Vieille Garde. He revels in the rollicking_life of the Parisian students, and other members of the Bohemian persuasion, is the organ of the lower ranks of the people, and frequently the bitter critic of the upper. Except in his purposed imitations of the unlettered, his language and expressions are correct, natural and true, and free alike from all kinds of vulgarism and affectation, though his own education was a scramble, and left entirely to chance. Abandoned by his parents, his grandfather, a poor tailor, and subsequently an aunt, took charge of him. These needy people fortunately had had some instruction themselves, for they pos

sessed "Télémaque," and some of Racine's and Voltaire's plays, and out of these Béranger was taught to read, which accounts for the familiarity of so low born a person with the classical characters of ancient mythology; and the fact of his having been for some time a chorister, explains his knowledge and use of the church latin. Béranger laments touchingly and deeply the misfortune of his great hero, Napoleon I., and of his valorous companions and followers, and repudiates in equally cutting terms the cruelly unfair behaviour of the returning Bourbons, surrounded by their hypocritical priesthood, and rife with the abuses of the old régime. Béranger witnessed the disgraceful welcome given in Paris to the allied sovereigns and their armies after Waterloo, and he never forgave the effect it produced. Béranger's songs are the best study which can be made of the real and intrinsic character of the French nation.

85.

Le Vieux Drapeau.

De mes vieux compagnons de gloire
Je viens de me voir entouré.
Nos souvenirs m'ont enivré ;
Le vin m'a rendu la mémoire.
Fier de mes exploits et des leurs,

J'ai mon drapeau dans ma chaumière.
Quand secoûrai-je la poussière
Qui ternit ses nobles couleurs ?

Il est caché sous l'humble paille
Où je dors pauvre et mutilé,
Lui, qui, sûr de vaincre, a volé
Vingt ans de bataille en bataille !
Chargé de lauriers et de fleurs
Il brilla sur l'Europe entière.
Quand secoûrai-je la poussière
Qui ternit ses nobles couleurs?

I

Ce drapeau payait à la France
Tout le sang qu'il nous a coûté.
Sur le sein de la liberté,

Nos fils jouaient avec sa lance.
Qu'il prouve encore aux oppresseurs
Combien la gloire est roturière.
Quand secoûrai-je la poussière
Qui ternit ses nobles couleurs?

Son aigle est resté dans la poudre,
Fatigué de lointains exploits.
Rendons-lui le coq des Gaulois ;
Il sut aussi lancer la foudre.
La France, oubliant ses douleurs,
Le rebénira, libre et fière.
Quand secoûrai-je la poussière
Qui ternit ses nobles couleurs?

Las d'errer avec la victoire,
Des lois il deviendra l'appui.
Chaque soldat fut, grace à lui,
Citoyen aux bords de la Loire.
Seul il peut voiler nos malheurs ;
Déployons-le sur la frontière.
Quand secoûrai-je la poussière
Qui ternit ses nobles couleurs?

Mais il est là près de mes armes ;
Un instant osons l'entrevoir.

Viens, mon drapeau! viens, mon espoir
C'est à toi d'essuyer mes larmes.
D'un guerrier qui verse des pleurs
Le ciel entendra la prière.
Quand secoûrai-je là poussière
Qui ternit ses nobles couleurs ?

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86.

Ma Guérison.

Après un coup de Romanée,
La douche ayant calmé mes sens,
J'ai maudit ma muse obstinée

A railler les hommes puissans (bis).
Un accès pouvait me reprendre ;
Mais, du topique effet certain!
J'avais de l'encens à leur vendre
Après un coup de Chambertin.

Après deux coups de romanée,

Rougissant de tous mes forfaits, Je vois ma chambre environnée

D'heureux que le pouvoir a faits. De mes juges l'arrêt suprême Touche mon esprit libertin ; J'admire Marchargy lui-même Après deux coups de chambertin.

Après trois coups de romanée,

Je n'aperçois plus d'oppresseurs.
La presse n'est plus enchaînée ;
Le budget seul a des censeurs.
La tolérance, par la ville,

Court en habit de sacristain.
Je vois pratiquer l'Evangile

Après trois coups de chambertin.

Au dernier coup de romanée,

Mon œil, mouillé de joyeux pleurs,
Voit la liberté couronnée

D'olivier, d'épis et de fleurs.
Les douces lois sont les plus fortes;
L'avenir n'est plus incertain :
J'entends tomber verrous et portes
Au dernier coup de chambertin.

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ΙΟ

II

12

O chambertin ! ô romanée !
Avec l'aurore d'un beau jour,
L'illusion chez vous est née

De l'espérance et de l'amour (bis).
Cette fée, aux humains donnée,
Pour baguette tient du destin

Tantôt un cep de romanée,
Tantôt un cep de chambertin.

87.

Le Chant du Cosaque.

Viens, mon coursier, noble ami du Cosaque,
Vole au signal des trompettes du Nord.
Prompt au pillage, intrépide à l'attaque,
Prête, sous moi, des ailes à la mort.
L'or n'enrichit ni ton frein, ni ta selle;
Mais attends tout du prix de mes exploits.
Hennis d'orgueil, ô mon coursier fidèle,
Et foule aux pieds les peuples et les rois.

La paix, qui fuit, m'abandonne tes guides,
La vieille Europe a perdu ses remparts.
Viens de trésors combler mes mains avides;
Viens reposer dans l'asile des arts.
Retourne boire à la Seine rebelle,

Où, tout sanglant, tu t'es lavé deux fois.
Hennis d'orgueil, ô món coursier fidèle,

Et foule aux pieds les peuples et les rois.

Comme en un fort, princes, nobles, et prêtres ;
Tous assiégés par des sujets souffrans,
Nous ont crié: Venez! soyez nos maîtres :
Nous serons serfs pour demeurer tyrans.
J'ai pris ma lance, et tous vont devant elle
Humilier et le sceptre et la croix.
Hennis d'orgueil, ô mon coursier fidèle,

Et foule aux pieds les peuples et les rois.

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