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Léandre fait part au marquis des succès qu'il lui a ménagés sur le cœur de Cidalise, et tous deux conviennent de se recuser pour l'éloigner. Ils s'adjoignent un M. Delajoie, médecin très-digne de ce nom. Le marquis, voyant venir la comtesse, remet en s'enfuyant une lettre pour elle à Léandre, qui n'a pas le tems de la refuser. La comtesse à qui le marquis a dit avoir fait des vers pour Cidalise au nom de Léandre, adresse à ce dernier des reproches dont il lui est aisé de se justifier. M. Delajoie contribue à rassurer la comtesse, en lui annonçant le départ de Cidalise, départ qu'il hâtera, en lui persuadant que l'air de Forges est contraire à sa santé.

Le marquis se félicite du départ de Cidalise, dont l'assiduité auprès de la comtesse l'empêchait de lui déclarer son amour. Il saisit la première occasion lui en

pour

parler; mais, tandis que celle-ci le badine, Cidalise revient. Avant de quitter Forges, elle a voulu assister au bal que le marquis doit y donner ce même soir. Bientôt Léandre arrive lui-même et lui demande la lettre qu'il lui a remise. Plus le premier l'engage à se taire, plus il insiste, et plus Cidalise presse Léandre de lui faire savoir ce que signifie cette lettre. Alors il lui dit qu'il est question d'un billet doux pour elle, qu'il ne lui a pas remis, parce qu'il la croyait partie. Cidalise sort avec la comtesse, très-sûre de l'amour du marquis. On annonce à ce dernier un courrier; il va le recevoir, et bientôt, plein de confiance, il revient dire à son ami qu'il n'a plus besoin de son secours; qu'une lettre de son père lui apprend que la comtesse est l'épouse qu'il lui a destinée, et que celle-ci vient de gagner son procès. Cette nouvelle enchante Léandre : la comtesse, sûre du gain de son procès et n'ayant plus de

nison de cacher son mariage, le déclare au marquis, qui consacre à célébrer le bonheur de son ami, la fête qu'il avait préparée pour la comtesse.

Cette pièce est bien conçue; l'intrigue en est naturelle. Ou y trouve des scères agréables et très-comiques ; le style en est peu soigné, mais il est gracieux et facile.

en

MARI INTRIGUÉ (le), comédie en trois actes, vers, par M. Desaugiers, au théâtre Louvois, 1806. Une femme, piquée d'avoir rencontré dans une lettre de son mari une phrase inconsidérée, dans laquelle il lui déclare que sa fidélité l'ennuie, veut le punir et l'intriguer. Pour y parvenir, elle feint d'abord avec lui de l'indifférence, et ensuite excite sa jalousie, en lui donnant lieu de croire qu'elle en aime un autre de son côté, lo mari imagine quelques épreuves, pour s'assurer de l'indifférence de sa femme et de son infidélité. Mais toutes

ses ruses sont déjouées par une soubrette adroite, et fournissent conséquemment des moyens de l'intriguer davantage. Il en est cependant quitte pour la peur, et tout cela s'accomode pour le mieux.

MARI JALOUX (le), comédie en cinq actes, en vers, par Desforges, aux Français, 1796.

Constance, femme de Tersange, élève un enfant dans le plus grand mystère : le mari en est furieux; mais cet enfant est le fruit de sa propre infidélité. Constance l'a recueilli, et a promis de lui servir de mère : le mari est confondu.

Voilà tout le fonds de cette pièce, qui n'a pas eu un grand succès.

MARI JOUEUR ET LA FEMME BIGOTTE (le), scènes italiennes, en musique, représentées sur le théâtre de l'Opéra, en 1729.

Cette pièce n'est pas susceptible d'analyse. Nous n'en parlons ici que pour apprendre à nos lecteurs, qu'avant les derniers opéra italiens bouffons, qui ont causé une si grande révolution dans notre musique, on avait déjà donné de pareilles scènes sur le théâtre du Palais Royal. Le sieur Bistorini, Florentin, faisait le rôle du Joueur, sous le nom de Baïoco, et la demoiselle Lingarelli, celui de la Bigotte.

MARI JUGE ET PARTIE (le), comédie en un acte, en vers, par MM. Chazet et Ourry au théâtre Louvois, 1808.

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La comédie de la Femme Juge et Partie de Montfleury, est une des plus anciennes pièces du théâtre Français; on la voit toujours avec plaisir. Le Mari Juge et Partie aurat-il un succès aussi durable?

Il s'agit, dans cette pièce, d'un mari qui abandonne sa femme, pour courir après les bonnes fortunes; il rencontre une certaine Julie, dont il devient amoureux. Cette dame découvre qu'il est marié, et elle concerte avec la femme de l'inconstant, un petit projet dont le résultat est de le mystifier. Il croit sa femme infidèle, se fâche contre elle; mais la vue de Julie le réduit au silence, et le fait rentrer dans le devoir.

Comme on le voit, le fonds de cet ouvrage est peu de chose; l'intrigue n'est pas neuve ; mais le style est correct, et des situations adroitement ménagées annoncent dans les auteurs une grande connaissance de la scène.

MARI PRÉFÉRÉ (le), opéra-comique en un acte, précédé d'un prologue, intitulé la Fée Bienfaisante, par Lesage, à la foire Saint-Laurent, 1736.

Voici de quelle manière Lesage a défini dans cette pièce le bai de l'Opéra :

Des fillettes

Fort bien faites;

Des abbés

Bien musqués;
Des donzelles

Laides, belles ;

Des galans
Frétillans,
Qui cajolent,

Caracolent,

Et dansent en rond

La danse à Biron.

MARI RETROUVÉ (le), comédie en un acte, en prose, avec un divertissement, par Dancourt, au théâtre Français, 1698.

Le sujet de cette comédie est une aventure arrivée en 1697. C'est le procès du sieur de la Pivardière, qui faisait alors le sujet de toutes les conversations de Paris. La femme de la Pivardière fut accusée d'avoir fait assassiner son mari; ce dernier reparut un mois après pour justifier son épouse du crime qu'on lui imputait. Les juges de Châtillon-sur-Indre, qui avaient fait des informations contre sa femme, ne voulurent point le reconnaître et le traitèrent d'imposteur. Ce procès fut porté au parlement de Paris, qui reconnut le sieur de la Pivardière pour la même personne qu'on disait avoir été assassinée. Dancourt a fait usage, dans sa comédie, des événemens de ce procès. Sous le nom du meunier Julien, il peint la Pivardière; le Bailly de la pièce est le juge de Châtillon-sur-Indre.

Il est peu de petites pièces plus connues que celle-ci. L'auteur a su tirer un heureux parti du divorce de Julien et de sa

femme; de la jalousie du Bailly et du Garde-moulin, de celle d'Agathe, et même du personnage de Colette. Il est assez plaisant de voir le Bailly soutenir la validité du procèsverbal qui atteste la mort de Julien, tandis que ce dernier dément le procès-verbal en personne. On trouve, dans cette petite comédie, beaucoup de mouvement, des scènes agréables, et autant de vraisemblance qu'en exige une intrigue purement villageoise.

MARI SANS FEMME (le), comédie en cinq actes, en vers, avec des intermèdes, par Montfleury, 1663.

Carlos, amant de Julie, dame espagnole, l'enlève à don Brusquin d'Alvarade, qui venait de l'épouser; les amans fugitifs s'embarquent, sont pris par un corsaire, et vendus à Fatiman, gouverneur d'Alger. Celui-ci les destine à divertir, par leurs chants, Célime, dame turque, dont il est amoureux; mais Célime se prend de belle passion pour Carlos, le lui apprend, et ne peut le séduire. D'un autre côté, don Brusquin, instruit de la captivité de Julie, vient la réclamer comme sa femme; il convient, avec Fatiman, du prix de sa rançon; mais le gouverneur, instruit du penchant de Célime pour Carlos, et de la résistance de ce dernier, songe à lui procurer Julie. Il oblige don Brusquin, sous peine de la bastonade et des galères, de consentir à ce mariage, de signer sur le contrat, etc. Don Brusquin n'y souscrit qu'après quelques coups reçus, il s'écrie enfin :

Je ferai tout ce qu'il vous plaira,

Et signerai, plutôt que vous mettre en colère,

Pour moi, pour mon ayeul, et pour défunt mon père,

Que nous avons été des sots de père en fils;

Et même, si l'on veut, pour tous mes bons amis.

Ce rôle de don Brusquin est un peu chargé; et cette mamière de rompre un mariage déjà fait, tient beaucoup de la

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