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uns, excommunier avec autres. Ce pouvoir n'est pas un nom vain et inutile: c'est ce qu'ils appellent eux-mêmes le pouvoir des clés, c'est-à-dire le droit d'ouvrir et de fermer le ciel, de lier et de délier, si solennellement donné par Notre-Seigneur à ses apôtres et à leurs successeurs (Matth., V, 29; XVI, 19; XIII, 8, 18; Marc., IX, 42; Jean, XX, 23; I Cor., V, 3, 10; XVIII, Thess., III, 6, 24. 1; Tim., 1, 20; Tit., III, 10; I Cor ‚V, 4; II Thess., 14; Jean., IX, 22, 34, 42; XVI, 2). Ce pouvoir, employé justement et dans les règles, ferme le ciel, retranche du corps des fidèles ceux qu'il condamne, les rend anathème, maranatha, malédiction, qui sont les termes dont ceux qui ont vécu parmi nos frères savent qu'ils se servent en quelques occasions solennelles, et quand ils n'en usent pas, ils en conservent la force et la vertu; comme quand ils disent,avant que de célébrer leur cène: Nous avons oui, mes frères, comment Notre-Seigneur fit sa cène entre ses disciples; et par cela il nous démontré que les étrangers, et c'està-dire ceux qui ne sont pas de la compagnie de ses fidèles, n'y doivent point être admis. Par quoi, suivant cette règle, au nom et en l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, j'excommunie tous idolatres, blasphémateurs, contempteurs de Dieu, hérétiques, et toutes gens qui font secte à part, pour rompre l'union de l'Eglise, ete., leur dénonçant qu'ils aient à s'abstenir de cette sainte table, de peur de polluer et contaminer les viandes sacrées que Notre-Seigneur Jésus-Christ ne donne qu'à ses domestiques et fidèles. Voilà donc les excommuniés retranchés du corps des fidèles et exclus du salut.

V. Suivant ce principe, quand deux églises visibles s'excommunient l'une l'autre dans les règles établies, et dont elles sont d'accord, il faut de nécessité, que celle qui est la véritable Eglise ferme à l'autre la porte du salut. L'Eglise romaine du ciel et la prétendue réformée s'excommunient l'une l'autre; reste à voir si c'est dans les règles et avec justice d'un côté ou d'autre, en supposant les sentiments qu'elles ont chacune.

VI. Non seulement elles s'excommunient dans les règles établies dont elles sont d'accord; mais elles ne pourraient s'en empêcher. On n'en saurait douter, à moins qu'on n'ignore et les règles et la pratique de tous les temps. Jamais séparation ni excommunication ne furent fondées sur un si grand nombre d'articles de foi contestés. Mais quels articles encore? Ce ne sont point seulement pratiques presque indifférentes sur la discipine, où l'un puisse s'accommoder à l'autre, le fort supportant l'infirme, selon la doctrine de saint Paul. Ce ne sont pas questions subtiles que l'on puisse renvoyer aux écoles, et entièrement ignorer sans hasarder son salut. Ce sont opinions formellement opposées en choses très-importantes et qui ne demeurent pas seulement dans l'esprit, mais qui passent aux actes extérieurs en la plus grande et principale partie du culte. L'un croit Notre-Seigneur présent dans l'eucharistie, l'autre ne le croit pas; l'un l'adore en DEMONST. EVANG. III.

ce lieu-là, l'autre se fait un crime de l'y adorer; l'un prie les saints, l'autre prétend que c'est une impiété ou tout au moins une chose ridicule et frivole de les prier; l'un excite la dévotion publique par des images, l'autre ne les peut souffrir, et soutient qu'il les faut briser et abattre; l'un célèbre avec affection et avec pompe des services pour les morts, l'autre s'en moque. Et comment former une communion où, quand l'un dira Amen, l'autre dise Non; et, s'il ne le dit pas, en dissimulant la vérité qu'il connaît, se rende cou. pable d'un très-grand crime? Concluons donc quede ces deux églises, chacune dans ses sentiments, excommunie très-justement l'autre ; et par conséquent qu'il y en a une qui fermé à l'autre la porte du ciel.

VII. De cette première conclusion, il en faut encore tirer une seconde très-nécessaire, et dont nous verrons ailleurs l'importance: c'est que la vérité ne peut être partagée entre ces deux églises visibles, au moins en choses essentielles qui soient un juste sujet d'excommunication et qui puissent fermer le ciel. Car si l'Eglise catholique, par exemple, avait raison sur l'eucharistie et qu'elle eût tort sur la prière des saints, il s'ensuivrait que l'Eglise catholique excommunierait justement la prétendue réformée sur l'eucharistie, et que la prétendue réformée excommunierait justement la catholique sur la prière des saints. Ainsi elles s'excluraient mutuellement du salut, et le salut ne serait plus, ce qui est impertinent et absurde. En voilà, ce semble, assez pour montrer que, par les principes de nos frères non plus que par les nôtres, il n'y peut avoir, ni salut en ces deux communions opposées, ni partage entre elles de la vérité nécessaire au salut.

SECTION VI.

Cette idée est contraire à l'esprit de la religion chrétienne. Il n'y peut avoir, ni salut dans les deux communions, ni partage de la vérité entre elles. L'examen, quelque difficile qu'il puisse être, est donc nécessaire à nos frères.

I. Qu'il nous soit permis d'ajouter seulement une réflexion générale pour mieux confirmer encore cette vérité par l'esprit de la religion chrétienne. Le monde a été longtemps partagé entre deux religions: la païenne d'un côté, la judaïque de l'autre, dont la chrétienne n'est que la perfection. Mais si nous voulions leur donner un autre nom, nous pourrions les appeler hardiment, l'une, religion d'incertitude, et l'autre, religion de certitude. Cette distinction n'est point de nous; i on peut dire que Notre-Seigneur Jésus-Christ la faisait lui-même en parlant à la Samaritaine, à qui il s'expliqua si clairement qu'il était le Messie: Vous adorez, lui disait-il, ce que vous ne connaissez pas; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut est des Juifs: Vos adoratis quod nescitis; nos adoramus quod scimus, quia salus ex Judæis est (Joan., IV, 22). Tout était certain dans l'origine entre les premiers hommes, à qui Dieu s'était découvert lui-même; mais le paganisme avait

(Vingt-sept.)

tout rendu incertain. La pluralité des dieux une fois reçue faisait que tous les faux dieux pouvaient être véritables sans qu'il y eût rien d'assuré et de constant par ce principe, sinon qu'il y avait des dieux; à quoi un grand philosophe de l'antiquité disait qu'il fallait se borner. Il se composait de tous ces cultes divers, un culte général d'incertitude : le Romain adorait ses dieux, mais il trouvait bon que l'Egyptien adorât les dieux d'Egypte; il s'accommodait au culte de tous les lieux où il passait; il révérait quelquefois dans Rome les mêmes dieux qu'il venait de mener captifs et en triomphe des pays conquis. Les grands hommes aspiraient à devenir dieux, tant leurs idées étaient incertaines et fausses; et quand Alexandre le désirait avec faiblesse, ce n'était pas une extravagance qui lui fût particulière, il trouvait dans son Homère que les héros avaient fait le même souhait. Jules-César suivait Alexandre et Romulus, et les césars les plus indignes de ce nom ne voulaient pas valoir moins que lui, encore qu'il y en eut aussi qui se moquassent de cette folie; témoin celui qui, à sa fin même, au lieu de dire à ses amis: Je me meurs, leur disait plaisamment : Mes amis, je me fais dieu. Voilà ce que c'était que la religion païenne. Au contraire, parmi les Juifs, tout était certain un seul Dicu jaloux qui n'en pouvait souffrir d'autre (Exode, XX, 5), un seul culte, un seul lieu du sacrifice où il le fallait principalement adorer (Jean, IV, 20, 23). Ce Dieu n'avait pas seulement parlé, il avait écrit sa loi sur la pierre (Exode, XXIV, 12); jusqu'aux moindres mesures du tabernacle, tout avait été montré à Moïse sur la montagne (Exode, XXV, 9). S'il y avait quelque chose d'incertain et d'obscur, non pas pour le culte, mais pour la spéculation, un prophète devait venir plus grand que Moïse, un Messie qui expliquerait toutes choses. Les Samaritains, moitié païens, moitié juifs, prenaient, pour prétexte de demeurer dans l'incertitude, l'attente de ce Messie qui devait tout rendre certain, comme on le voit par le discours de la femme samaritaine. Ce Messie est venu; nous croyons tous, et nous et nos frères, par la grâce de Dieu; il a tout expliqué; il a même répandu du ciel son esprit sur ses frères, qui les a tous rendus disciples, non plus de Moïse, mais de Dieu même (Heb., I, 1; I Pier., IV, 14; Joel, XI, 28). Il a établi par toute la terre ce sacrifice pur qui avait été promis (Malach., I, 11). Rien n'est demeuré incertain, ni pour le dogme, ni pour le culte, sous ses apôtres, nous en convenons tous. Par quelle si terrible et si bizarre aventure, ou par quel changement soudain de sa divine volonté nous aurait-il laissé retomber dans ce règne d'incertitude dont il venait de nous tirer? Et comment se

rait-il permis au chrétien de croire ce qu'il voudra, pourvu qu'il ne soit pas païen, de même qu'il était permis au païen de croire ce qu'il voulait, pourvu qu'il ne fût ni juif ni chrétien? Car, si nous avons deux communions opposées où l'on se sauve, pourquoi non dix et douże, et autant que les païens avaient de faux cultes et de faux dieux, ny

ayant guère moins de secles entre ceux qui s'appellent chrétiens et qui ont, comme nos frères, l'Oraison dominicale, le Symbole des apôtres et les commandements de Dieu? On aurait beau le dissimuler, c'est à une indiffe rence et à une incertitude générale de dogmes et de religions que nous mène insensiblement, mais tout droit, l'idée confuse de nos frères. Ils ne peuvent eux-mêmes s'arrêter où ils voudraient. Ils parlent souvent, à la vérité, de certains points qu'ils nomment fondamentaux, nécessaires au salut; mais ces points fondamentaux, quels ils sont ou ne sont pas, nulle autorité publique ne l'a encore décidé parmi eux, nul particulier, qu'on sache, ne l'a même bien précisément marqué dans ses écrits. Chacun nous donne sa pensée géné rale, vague, indéfinie, pour y pouvoir ajouter ce qui lui plaira quand il sera pressé : autant de têtes, autant d'avis. Jusque-là que Jacques Cappel, l'un de leurs savants hommes du dernier temps, après avoir subtilement distingué entre pécher au fondement et pécher contre le fondement (voyez les Preuves, section VI), semble sauver les mahométans, parce qu'ils ne maudissent pas Notre-Seigneur comme les juifs, mais le croient un grand prophète, sur lequel même il fallait fonder son salut et son espérance avant que Mahomet fût venu. Après cela, nous ignorons ce qu'il aurait pu dire contre Arius, Macédonius, Nestorius et Eutychès, à qui nos fères pourtant disent anathème aussi bien que nous; contre Socin, l'Antechrist de nos jours; contre Servet, celui que Calvin fit brûler vif à Genève; tant il est difficile de donner des bornes à nos vains raisonnements, quand nous avons une fois passé celles que la vérité éternelle nous a marquées.

II. Les premiers chrétiens, dont nous voulons tous être la postérité légitime, étaient bien autrement jaloux de l'union et de la certitude. Ils s'excommuniaient sur la question en quel jour il fallait célébrer la féle de Pâques (Galat., IV, 10), ou le quatorzième du premier mois, ou le premier dimanche qui venait dans la pleine lune de ce premier mois. Non pas qu'ils fussent sujets à l'observation des jours, des mois et des lunes, dont Notre-Seigneur les avait affranchis; mais ils croyaient absolument nécessaire que le culte fût un comme l'Eglise était une; el que tous les fidèles lui rendissent obéissance aux grandes choses, parce qu'elles étaient grandes; aux petites, parce qu'elles étaient petites. Cette Eglise, qui dans sa naissance usait presque tous les jours du don des miracles pour faire du bien, en usait aussi quelquefois pour punir ceux de son corps, quand ils lui étaient rebelles; témoin le Corinthien, et Hyménée, et Alexandre livrés à Satan (II Cor., V, 5; 1 Timoth., I, 20), pour la destruction de la chair et la correction de l'esprit, et quelques autres encore, dont l'antiquité a conservé la mémoire, qu'on vit affligés miraculeusement de peines corporelles. à la seule voix des apôtres ou de leurs premiers successeurs. Mais outre ce pouvoir

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crdinaire et merveilleux, il y en avait un ordinaire et naturel à l'Eglise, qui était les peines ecclésiastiques, la privation des sacrements, l'excommunication enfin, dont nous avons lant parlé. Le pouvoir extraordinaire n'a pas été continué, au moins dans un usage fréquent, parce qu'il n'était nécessaire que pour le premier établissement de l'Eglise. Le pouvoir ordinaire est demeuré, parce qu'il était nécessaire à la conservation de l'Eglise; et que nulle république, nulle communauté, nulle société ne peut subsister longtemps, si elle n'a en elle-même, ou si elle n'emprunte d'ailleurs de quoi se faire obéir. Celui qui se sépare de la république, est privé de tous les avantages du citoyen, par l'autorité de la république. Celui qui se sépare de l'Eglise, est privé de tous les avantages du fidèle, par l'autorité de l'Eglise, et par conséquent du ciel et du salut.

III. Loin de nous donc, loin de nous et de nos chers frères, cette malheureuse confiance qui a perdu jusqu'ici, par l'aveu même de nos frères, tous ceux qui ont fait sectes à part, pour rompre l'union de l'Eglise. ils Ils étaient tous chrétiens comme eux; avaient tous, nous l'avons déjà dit, tout ce qui endort nos frères, et les tient dans ce mortel repos, l'Oraison dominicale, le Symbole des apôtres, les commandements de Dieu, l'Ecriture sainte, une fort grande clarté prétendue, un chemin au moins plus court et plus facile pour arriver au salut. Croyons plutôt ce que le grand corps des chrétiens a toujours et perpétuellement cru: Un seul vrai Dieu, plusieurs faux dieux; une seule religion véritable, plusieurs fausses; une seule véritable Eglise dans cette religion, plusieurs fausses églises; une seule communion qui peut sauver, plusieurs qui ne peuvent que perdre. Que si notre malheur nous a fait naître dans quelqu'une de ces sociétés séparées, dont le principe est, qu'il faut tout examiner par notre propre lumière, sans déférer à l'autorité; quelque grand, quelque laborieux, quelque difficile que nous paraisse cet examen, puisqu'il n'est pas seulement nécessaire pour suivre notre principe, mais aussi pour trouver notre salut, ne prétendens pas que rien puisse nous en dispenser.

IV. Jusque-là en vain nous dirons, comme font quelquefois nos frères : Je ne reux point que ma part soit avec les hypocrites; je ne puis faire profession de ce que je ne puis croire. C'est ainsi qu'ont dit tous ceux qui se sont perdus : l'incrédulité n'excusa jamais personne à l'égard de Dieu; mais comme nous l'avons déjà dit, elle n'excuse pas même à l'égard des hommes, tant qu'on n'a pas examiné à fond, selon son propre principe, les raisons qu'il y a de croire ou ne croire pas.

SECTION VII.

Difficultés de cet examen. Première difficulté,
qu'on peut appeler impossibilité pour la
plus grande partie du monde.
I. La nécessité

de cet examen

étant

prouvée, il n'y a plus qu'à considérer la dif-
ficulté. Cette difficulté est telle pour la plus
grande partie de nos frères, qu'on peut l'ap-
peler impossibilité. Car s'il faut, comme
nous croyons l'avoir montré, que cet examen
soit à peu près tel que Calvin a dû le faire
lui-même avant que de se séparer; s'il ne le
faut croire de rien sur sa parole, parce que
ce n'est pas à son autorité, mais à ses raisons
et à ses preuves que l'on croit; s'il est juste
de lire ou d'écouter ce qu'on a dit et écrit
contre lui; d'éclaircir la vérité des faits qui
lui sont contestés; de peser la force de tous
les raisonnements divers et contraires sur
ces mêmes faits que fera ce grand nombre
de gens qui ne savent ni lire ni écrire; cet
autre grand nombre qui est un peu plus in-
struit, mais dont les lumières, comme il
le reconnaît lui-même, sont fort bornées ?
Que fera un sexe entier, qui compose la moi-
tié de la république et de l'Eglise, porté à la
piété, et qui donne de très-grandes marques
d'esprit en toutes les choses où il s'applique;
mais à qui l'éducation, la coutume et les
mœurs de nos temps ne semblent pas permet
tre une si longue et si laborieuserecherche ?

II. Qu'on ne nous oppose pas, que per-
sonne n'est obligé à l'impossible, mais cha-
cun à proportion de son pouvoir : ce serait
presque oublier tout ce que nous avons dit;
et pour le redire en peu de mots, en y donnant
un nouveau jour, la maxime est vraie et
fausse en deux divers sens, tous les deux
également opposés aux prétentions de nos
frères. Personne n'est obligé à l'impossible;
il est très-vrai, aux choses qui lui sont or-
données contre sa propre volonté. Personne
n'est obligé à l'impossible; il est très-faux,
aux choses qu'il entreprend par son choix
et par sa volonté propre. Raisonnons sur le
fondement de cette distinction: il est impos-
sible à la plus grande partie des fidèles d'exa-
miner la religion par leurs propres lumières;
qu'en devons-nous croire? Donc il est impos-
sible que Dieu, qui est tout juste et tout bon,
et qui veut que tous soient sauvés, les ait
obligés à cet examen impossible. C'est assu-
rément une conséquence très-juste et très-
naturelle qu'on en tire contre leur principe;
mais qui a été si bien traitée en d'autres en-
droits et dans quelques écrits du temps,
qu'il n'est pas besoin de s'y arrêter davan-
tage. Prenons maintenant l'autre partie de la
distinction. Nos frères, au moins le plus
grand nombre, après avoir pris sur eux-
inêmes cet examen, et s'y être volontairement
engagés, comme à une chose nécessaire pour
se séparer, sont contraints de reconnaître
que cet examen leur est impossible; c'est une
autre conséquence très-juste et très-natu-
relle, que nous en tirons contre eux : Donc
vous ne deviez pas vous séparer; donc vous
ne devez pas demeurer séparés. Vous recon-
naissez qu'il vous est absolument impossible
d'être juge, avocat, médecin, soldat, capi-
taine ni la conscience, ni l'honneur, ni la
loi ne vous permettent plus de l'être; et si
vous l'entreprenez, on ne vous pardonnera
pas vos fautes (Voyez les Peruves, section

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I ́isme Lloc: pour mus.

L. Une Trisome & ficn'e se preemia. met le comtie 171 DEUX 217S LUDI savant azza 2oave a capacité & ex qal fast pour cet examen. I am eri tant qu a la fin de ses bagnes et adore rernerobes ui a aura pornt encrer à p tade necessaire aux choses tu sint et ze fié, à moins qu'il fasse ce rapsodnem dont il aura boate lus-même : Lēn. parat infallible, mais mot je stana 28. c'est pourquoi je ne suuruis me tinger petre. Ceci a besoin peut-etre, pour partie de nos freres, d'une pias grance Fanation.

II. Autre est la certitude que nous

en

dans les connaissances humaines, autre est celle qu'il nous faut avoir dans celles de la foi. Dans les connaissances humaines, tout ce qui passe les lumières générales et communes à tous les hommes, qui demande plus de recherche, et qui est le sujet de leurs disputes, il est de l'homme sage de dire après tout son travail : Cela me parait ainsi, mais je puis me tromper. Au contraire, dans les choses divines et de la foi, il est de l'homme fidèle de dire: Non seulement cela me paraît ainsi, mais cela est et ne peut être autrement, et je ne puis me tromper.

III. Pour les sciences humaines, ceux qui en sont les plus instruits demeurent d'accord, que hors les mathématiques il ne faut point chercher de démonstration proprement dite, et que c'est une simplicité d'en désirer même de semblables en autre chose. L'expérience fait voir en effet la différence de Î'un à l'autre. Tous les géomètres sont convaincus des mêmes démonstrations; tous les physiciens ne le sont jamais. Ce que chacun de nous appelle certain en ces matières, c'est ce qui lui paraît tel, et qui suffit pour le déterminer, quoiqu'il ne paraisse pas tel à beaucoup d'autres, et par conséquent qu'il soit mêlé à beaucoup d'incertitude, au moins de celle qui nous doit obliger à dire : Je pourrais me tromper. Si quelques violents sectateurs, ou d'Aristote ou de Descartes, voulaient porter les choses plus loin, ils passeraient les bornes de leurs propres maîtres, bien plus sages qu'eux; car les manières de parler d'Aristote, aux choses dont il se tient le plus assuré, sont presque toujours cellesci: Il se peut faire, il semble, ne serait-ce point? il n'est pas impossible que cela ne soit ainsi. Et Théophraste, son premier et plus cher disciple, ne tient pas un autre langage. Quant à Descartes, en déchiffrant, comme il dit, le grand livre de la nature, il ne donne son système que comme possible, et non pas comme nécessaire. C'est, selon lui, un des moyens, mais non pas le seul, que Dieu avait pour faire le monde tel qu'il est, avec tout ce qui paraît à nos yeux, ou que notre expérience y découvre. Voilà donc ce que c'est que la certitude dans la plupart des connaissances purement humaines possibilité, grande et très-grande apparence.

IV. Au contraire, dans les choses de foi, il faut une certitude entière, parfaite tout doute est un crime ou pour le moins un péché. Il faut pouvoir dire avec l'Apôtre : Je suis assuré que ni mort, ni vie, ni principauté, ni puissance ne me peuvent séparer de le charité de Jésus-Christ (Rom., VIII, 36). Les deux religions sont d'accord: mais ce qui est remarquable, c'est que le principe de nos frères porte la certitude encore plus loin que le nôtre.

V. La certitude du catholique, sur laquelle il dit hardiment, je ne puis me tromper, c'est que tous les dogmes de la foi enseignés par I'Eglise sont véritables. Quant à son propre salut, il ne fait profession d'en être certain, que d'une certitude conditionnée, c'est-à-dire si Lieu lui fait la grâce de croire jusqu'à la

fin ce que l'Eglise croit, et de faire fidèlement ce qu'elle enseigne (Ecclésiast., IX, 1). Ainsi ne sachant s'il est digne d'amour ou de haine, et s'appliquant à son salut avec tremblement (Philip., II, 12), il distingue nettement ces deux vertus chrétiennes, la foi el l'espérance. La foi, qui a pour objet les vérités chrétiennes et les promesses générales de Dieu, rejette tout doute; l'espérance, qui a pour objet le salut du particulier, est toujours mêlée de doute et de crainte; mais elle s'appelle espérance plutôt que crainte, parce que le fidèle espère toujours plus qu'il ne craint comme on ne laisse pas d'appeler or ce qui n'est mêlé que d'une certaine quantité d'alliage; au lieu qu'on appellerait du nom de quelque autre métal ou de quelque composition, ce qui ne serait mêlé que d'une certaine quantité d'or.

VI. Le principe de nos frères confond au contraire la foi et l'espérance, et leurs derniers auteurs en paraissent quelquefois embarrassés. La foi, selon eux, est une assurance certaine que chacun doit avoir, que Dieu le Père l'aime (voyez les Preuves, section IX). C'est, disent-ils, une marque de réprobation que de douter de son propre salut; chacun doit être infailliblement assuré qu'il sera sauvé par la miséricorde de Dieu, qu'il appartient à son élection, qu'il est du nombre des prédestinés. Mais quand même ils désavoueraient cette doctrine, ils sont d'accord avec nous, qu'au moins à l'égard des vérités chrétiennes et des promesses générales de Dieu, il faut avoir une certitude entière, parfaite, être au moins infailliblement assuré qu'on est dans la voie du salut; autrement ce ne serait plus religion et foi divine, mais opinion et connaissance humaine.

VII. Mais sur quoi fonder cette certitude infaillible par les principes de nos frères ? Sur l'Ecriture sainte, nous disent-ils. Mais nous avons l'Ecriture sainte comme eux, et néanmoins nous disputons ensemble de son explication. Qui ne voit donc qu'il n'est plus question d'une infaillibilité de révélation et d'Ecritures que nous avons tous, mais d'une infaillibilité d'interprétation et d'explication dont nous avons besoin? Si elle n'est ni dans l'Eglise, ni dans aucun particulier, elle n'est nulle part. Il faut donc que chacun de nos frères, après de longues et laborieuses rccherches, parle en matière de religion, comme il ferait en matière de philosophie, certain à peu près de la doctrine des apôtres, comme de celle d'Aristote ou de Descartes; et qu'il dise: Cela me paraît ainsi, mais je puis me tromper; ce qui est dire autrement. Mais je puis me damner. Que s'il veut au contraire, selon son véritable principe, être infailliblement assuré de son salut propre ou du moins, selon notre principe commun, être infailliblement assuré d'être dans la voie de salut, il faut qu'il fasse ce raisonnement dont il a honte L'Eglise n'est pas infaillible; mais moi, je suis infaillible.

VIII. Et qu'on ne nous fasse pas une objection frivole, que quelqu'un a pourtant faite en lisant ces mémoires. La foi, disait-il,

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