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Metz, P.

647.

du Pape Innocent VIII. en 1489. la permiffion de bâtir deux Couvents de fa reforme en Espagne, fous la conduite d'un Cuftode, fujet au Provincial de Caftille. Le Roi Henri IV. les fonda à Paris en 1602.

Ces Religieux ainfi réformés prirent le nom de Récollets, & commencerent à s'établir en France en 1597. Ils furent introduits à Metz dans l'ancien Couvent des Cordeliers, le dix-huit Octobre 1602. fous la protection du Roi Henri IV. & par la faveur de M. le Duc d'Epernon, Gouverneur de Metz. Ces Religieux furent nommés en Efpagne, Déchaux; en Italie, Réformés; en France, Récollets.

Capucins à Metzi

Les Capucins furent établis à Metz vers Meurile l'an 1602. par M. Fournier, ou Formier, histoire de Princier de Metz, qui ayant acheté la maifon de la Joyeufe garde, pour y fonder un College de Jefuites, & n'ayant pû executer fa réfolution, y introduifit les Peres Capucins, à qui il fit de grands biens; & leur légua fa Bibliothéque. Il y a chez eux une Confrairie des Agonifans, à laquelle la Reine, Monfeigneur le Dauphin & Mefdames de France, fe font fait infcrire, dans le voyage que le Roi Louis XV. fit à Metz.

Meuriffe, p. 666.

Minimes à Metz.

Ce fut vers le même tems & en 1602. que les Religieux Minimes furent auffi établis à Metz, par les foins du Cardinal de Guife, Charles Duc de Lorraine, Evêque de Metz & de Strasbourg. Il leur fit de grandes libéralités, & les honora de fa protection particuliere.

Le Roi Henri IV. en 1605. confirma leur établiffement dans la ville de Metz. Anne d'Efcars, Cardinal de Givri, Profé de l'Abbaye de faint Benigne de Dijon, Abbé de la même Abbaye, de celle de Barberi, de Molesme & de Pothiers en Champagne, Evêque de Lizieux, & enfin Evêque de Metz en 1620. unit au Couvent des Peres Minimes de cette ville, quatre Chapelles Epifcopales, du confentement du Chapitre de la Cathedrale, & à fa mort arrivée en 1612. il leur légua mille frans.

Jéfuites à Metz.

En 1591. l'Abbaye de fainte Croix en Bures, autrement faint Eloi, de l'Ordre des Prémontrés, fut fupprimée par le Pape Grégoire XIV. à l'inftance du Cardinal Charles de Lorraine, Evêque de Metz, & du confentement du Roi Henri IV. & les revenus en furent appliqués à la fondation d'un College, à quoi l'on joignit les deux premieres

dans

Prébendes ; qui viendroient à vaquer les deux Collégiales de faint Sauveur & de faint Thiebaut Le tout fous la direction du même Cardinal, & de fes fucceffeurs Evêques

de Metz.

L'an 1545. le Collége fut donné à quelques Régens feculiers & à leur Principal, qui y commencerent leurs leçons, & les continuerent pendant dix ans, au bout defquels les Catholiques de Metz, demanderent au Roi, qu'il leur accordât quelques Profeffeurs Jéfuites, ce qu'ils obtinrent ailément par lettres patentes expédiées l'an 1605. Néanmoins fur les plaintes & oppofition de ceux de la Religion prétendue réformée, Sa Majefté fit furfcoir à l'exécution de fes Ordres.

Enfin en 1612. Henri de Bourbon, Evêque de Metz, obtint de nouvelles lettres patentes, par lefquelles il lui fut permis de mettre les Peres jefuites en poficifion de ce Collége, où ils font aujourd'hui.

Carmelites à Metz.

Henri de Bourbon, Evêque de Metz, frere naturel du Roi Louis XIII. accorda le douze May 1623. à la priere du Duc & de la Ducheffe de la Valette, l'introduction des Religieufes Carmelites à Metz, & le treize Avril de la même année, cinq Religieufes tirées des deux premiers Couvens des Carmelites de Paris, furent mises en clôture avec les cérémonies ordinaires, & choifirent d'abord une maison au haut de fainte Croix, où elles demeurerent trois ans, après quoi ayant acheté plufieurs maisonnettes dans la Paroifle de faint Gengoû, rue de la Crête, elles y bâtirent la maifon où elles demeurent aujourd hui.

Religienfes de la Congrégation.

Dès l'an 1623. le vingt-trois Avril, les Religieufes de la Congregation de NotreDame, inftituées par le B. Pierre Fourrier, firent leur entrée à Metz, & furent reçuës par Madame d'Haraucourt, Abbeffe de S. Pierre de Metz, qui les logea jufqu'au premier de Décembre fuivant, qu'elles vinrent occuper une maison qu'elles avoient achetées du confentement de la Chambre des Secrettes où elles commencerent leurs exercices, & ouvrirent leurs écoles pour enfeigner les jeunes filles.

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Vigneule, fol. 249.

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Chron. mf." 7.249.

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Leur maifon fut bâtie 1°. au Faubourg de Mofelle, mais l'humidité du lieu les ayant obligés d'en fortir, ils acheterent une maifon dans la ruë le-Voué, par le Crant de Monfeigneur Renault, Comte de Caftres, & par le Crant de la Comteffe Ifabelle, fa femme." Voici le contrat en queftion, qui ,, est remarquable: connue chofe foit à tous, Keli Meniftre & ly Freres de la maifon ,, de la Trinite de Metz, ont acquieteit en eu & en très fond à toujourmais, à Abert des Arvols, la maison & la court qui fut » ou Voues de Metz, & tout fon reflaige que eut en la roue l'on vouet en alne, & de ces acquet ont fait li Muniftre, & ly Freres par le Crant de Monfeigneur Re,, nalt lon Comte des Caftres, & par le ,, Grant de la Comteile Ifabelle fa femme, qui ceft héritage ne peut jamais néant de mander ne reclamer néant pour ans. Cet efcrit fut fait à Fête faint Nicolas, quand li milliaire coroit par M. CC. LXVI. ans. Comme cette maison fe trouvoit dans le terrain où est aujourd'hui la Citadelle, les Peres Trinitaires ont encore été obligés de l'abandonner. En 1464. un Marchand nommé Jean de Metz, fit faire l'Hopital pour ces Religieux. L'Eglife en fut dedice par l'Evêque George de Bade en 1477. Du tems de Philippe de Vigneule en 1540. ils étoient en la rue des Clercs; aujourd'hui ils font logés dans une maifon appellée la Cour d'Ormes; ils ont fait bâtir une nouvelle Eglife en 1718. Ils font à Metz au nombre de huit, dont le Supérieur porte la qualite de Minif

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Hopital de faint Nicolas.

L'Hopital de faint Nicolas fubfiftoit déja dans la ville de Metz, dans la rue du Neu

bourg, en 1217. en laquelle année un nommé Philippe de Montigni lui fit une donation aflez confidérable; on ignore le tems précis de fa fondation, & le nom de ceux qui l'ont fondé. Il eft croyable que ce furent les charités de diverfes personnes pieufes, qui lui donnerent naiflance.

Dès l'an 1222. Conrade, Evêque de Metz, du confentement de tout le Clergé & de la Communauté de la Cité de Metz, ordonna que tous ceux qui mourroient dans l'Archiprêtrife de Metz fans nulle exception, donneroient à l'Hopital faint Nicolas le meilleur ornement de robe qu'il aura au jour de fon décés ; & que moyennant cette donation, ledit Hopital demeureroit chargé de l'entretien du Pont des Morts qu'on batifloit alors. Ce qui à été confirmé par divers Actes & Arrêts, & exécutés jusqu'au-! jourd'hui. Cet Hôpital eft adminiftré par des Sœurs - Grifes, fous la direction des Magiftrats de ladite Ville On y reçoit non-feulement les malades, mais aufli les enfans trouvés & les infertsés. Quand les enfans fout parvenus à l'âge de pouvoir travailler, on les employe à differens ouvrages felon leurs talens.

Religieufes de la Vifitation.

Les Dames de la Vifitation fondées par faint François de Sales, furent établies à Metz en 1633; elles font une colonie des Maifons de cet Ordre de Rion & de Pont à-Mousson.

Religieufes du Refuge.

Les Religieufes connues fous le nom des Dames du Refuge, dont la fin principale est de fervir de refuge & d'azile aux perfonnes du fexe, qui font tombées dans le désordre. Les Communautés de ces Religieuses font compofées, 1°. de filles vierges, qui fe confacrent au fervice des filles ou femmes pénitentes. 2°. De femmes ou filles pénitentes, qui fe font converties & confacrées à la pénitence, elles peuvent être admifes à faire profeffion comme les vierges, mais ne pourde la maifon. 30. Les penfionnaires qui y ront être élevées aux emplois honorables font en qualité de pénitentes. On y reçoit même des pécherelles qu'on y enferme malgré elles.

Les Religieufes du Refuge furent reçuës dans la ville de Metz en 1703. par l'Evêque M. de Coislin : leur demeure fut d'abord proche l'Eglife paroiffiale de faint Marcel, mais ce ne fut que le 24. Juillet 1705. qu'on y mit des Religieufes pour conduire les filles repenties ou autres, qu'on fait entrer dans leur maison.

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Dames de la Doctrine Chrétienne.

Ces Religieufes, dont le principal objet eft d'inftruire les jeunes Filles dans la piété, non feulement dans la ville, mais auffi à la campagne, furent établies à Metz en 1712. par M. Pierre Goife, Chanoine & Coutre de la Cathédrale, à qui il a donné tout fon bien, à charge d'enseigner gratuitement les pauvres filles.

Religieufes de la Propagation.

Les Religieufes de la Propagation, ou de fainte Elizabeth de Hongrie, qui fuivent la régle des Penitens du Tiers-Ordre de faint François, furent établics à Metz en 1640. Leur principale occupation eft l'inftruction des jeunes filles penfionnaires.

Carmes déchauffes.

Les Carmes déchauffes furent établis à en 1644. par la permiffion de Monfieur le Maréchal de Schonberg, Gouverneur de Metz, & de Martin Meuriffe Evêque de Madaure, Suffragant de Metz.

Les Urfelines établies en 1649.
Les Dames de la Propagation établies en

1617.

Les Chanoines réguliers de faint Sauveur établis à Metz en 1735.

Les Bénédictines de Montigny, fondées par M. Madaure, Suffragant de Metz, au village de Montigny près la ville de Metz en 1635. ou 1636.

Hopital de faint George.

L'Hopital de faint George fitué à côté & au midi de l'Abbaye de faint Vincent de Metz, fut bâti & fondé par M. George d'Aubusson, Evêque de Metz, qui en donna l'administration aux freres de la Charité inftitués par faint Jean de Dieu; il le fonda & le dota en 1685. & l'on y obferve les loix de la Charité chrétienne envers les maladies, avec beaucoup d'édification & d'utilité pour le public.

Séminaire de la ville de Metz.

Il y a dans la ville de Metz deux Séminaires; le premier eft fous la conduite des Peres de faint Lazare, fondé en 1660. & 1661. par la Reine, mere du Roi Louis XIV. Le fecond fondé par M. de Coislin, Evêque de Metz, destiné pour vingt jeunes Ecclefiaftiques, tant Allemands que François. Il eft fondé dans le Cimetiere de la paroiffe faint Simplice. En 1729. ce Prélat donna une fomme de quarante mille livres pour le doter. Le nombre des Séminaristes n'étoit d'abord que pour vingt Clercs. M. Claude

aug

de St. Simon, Evêque de Metz, l'a menté jufqu'au nombre de cent jeunes étudians, pour les y élever gratuitement. Ledit établiflement confirmé par Lettres patentes du fept May 1736.

On a uni à ceSéminaire les revenus de Notre-Dame la Ronde, montant à quatre mille livres, & ceux du Chapitre de Hombourg-l'Evêque, du revenu de fix mille livres. Ledit Seigneur Evêque a entrepris d'y unir auffi les revenus du Chapitre de faint Thiebaut, & malgré les oppofitions de ce Chapitre, il a obtenu du Roi une défense faite audit Chapitre de nommer aucun nouveau Chanoine en la place de ceux qui mourront; ce qui s'eft exécuté jufqu'à présent. Il a obligé les vingt Séminariftes, qui étoient dans l'ancien Séminaire, & qui y payoient penfion, de venir dans le nouveau, & d'y payer la même pension: mais les Peres Milfionnaires qui en avoient la conduite, ont refusé de les y fuivre.

Le Cardinal de Lorraine fonda en 1574. dans le College des Jefuites du Pont-à-Mouffon, un Séminaire pour 12. pauvres Clercs, qui y font entretenus fous la direction du Seigneur Evêque de Metz.

Antiquailles trouvées à Metz.

En ces mêmes jours aviens inconvéniens en Metz, des quatre maifons de fonds, & fond en la haute faulnerie deffous les murs, & affés près des entrait des Cordoliers, lefquelles eftoient faites & fondées deffus les vicux murs de la vielle Cité, pour quoy ladite rue ce appellée deffus les murs, & auffi il fe trouva; car en faifant les fondemens d'icelles maifons, l'on trouva y ceux vieux murs qui fe commençoient depuis la riviere de Mofelle, en montant au-mont de vers les greniers de la Ville en tirant à la Porte Mozelle drote en ce lieu, deffus les murs, & en defcendant Saulnerie tant parmi por celles Wezineuf droit à l'Eglife de faint Martin, & à la Chapelle du Prés, & ainsi ce portoit la vielle Cité, & affin que chacun fache & connoiffe comminty celle noble Cité fut premierement faite, & de noble gens conftruite & fondée, comme je lai mis au commencement de ce présent livre, là où j'ai parlé de la fondation d'icelle, bien fe trouva en cherchant defdites quatre maisons car alors fut cherchés fi profond que l'on trouva le fond, & encore en aucuns lieux fut cavé plus bas que ceux fondemens, pour quoi fut trouvée comme j'ai dit devant la grande magnificence de cette édification, & premier fondation eft deffus y ceux fondemens furent trouvées de groflès pierres de taille en quarré, aufquelles y

dessus

1

avoit figures & images d'hommes & de femmes, élevées & entaillées, & étoient leurs corfaige, & façons avec leurs habits de diverfes façons & maniers, & portoient par figures les plufieurs d'icelles images, aucune chofes en leurs mains, & diverfe forme & femblance, & avec ce tout d'icelle images étoient plufieurs anciennes lettres rommaines efcrites, lefquelles nul ne pouvoit lire pour leur anciennetés, & n'y avoit prefque hommes qui fcut entendre que y celles lettres veulent dire ni fignifier, & étoit y celle groffes pierres quarrées mifes & de fuite l'un après l'autre, tout du plat fans mortier de broffement, & étoient toutes les devants dites images ainfi figurées en pierre, comme dit est tournées fen que deffus deffous; c'eft à fçavoir la face & le vifage contre la terre, & puis étoient les murs fondés deflus; mais d'icelles images en furent la plus part brisées & levées, & mifes empée & murée au murs defdites maifons, par-devant, comme encore aujour d'hui fe montre, & fut alors veu que par'deffous les autres maisons, tout ainfi que 'ce contenoit ladite vielle muraille & cloifon de la vielle Cité, & tout du long font & repofent pareilles images & figures de diverfes fortes, & qui chercheroit lons les trouveroit, comme il ce montre en anglemur, là où plufieurs ont eftés trouvées qui font coupées, & enfuite de ce lieu eft la muraille de la Ville.

ད་

MEUSE, FLEUVE.

LA MEUSE & la Mofelle font les deux principales rivieres de la Lorraine. La Meufe prend fa fource dans la Champagne aú Baffigni, près le village de Meufe & de Montigni-le-Roi. Son cours eft de cent vingt licues ou environ. Elle commence à porter batteau à St. Thiebaut, paffe dans les Evêchés de Toul & Verdun, par la Champagne & le Luxembourg, le Comté de Namur & l'Evêché de Liege, une partie des Pays bas Autrichiens & des Provinces-unies; & ayant reçu le Vahal au-deffous de l'Isle de Bourmel, enfin elle fe perd dans l'Ocean, entre la Brille & la Grave-Scude.

La Meuse étant arrivée au village de Bafoille, à une lieuë au-deffus de Neuf-château, difparoit tout d'un coup, & ne fe montre enfuite qu'au deffous du Jardin de l'Hopital du Neuf-château, à cent verges du lit que fuit la même riviere quand elle eft enfée, & y forme un grand baffin. Au fortir de ce ballin, elle fait moudre les moulins qu'on appelle Moncel, Moulinot, & le grand

moulin de Rouffaux.

Ce n'eft pas feulement à Neuf-château

que l'on voit dans la Lorraine & ailleurs des rivieres & des ruiffeaux difparoitre & fe cacher fous la terre pendant un certain efpace de tems. On remarque la même chofe à peu près au rup de Vicherey, qui fait moudre plufieurs moulins, & fe perd en terre fous la roue de celui de Germonville, & ne reparoit plus.

Le rup d'or qui pafle à Germini, à deux lieues de Vezelize, fe perd en terre avec bruit près Tuilly-aux-grofeilles, & ne fe montre plus. La Sanche a fa fource à Audun-le-Roman, pafle fous terre, & en ref fort plufieurs fois.

La petite riviere de Mouzon, qui a fa fource au-deflus de la Marche en Barrois, vient paffer dans cette ville, à Toulaincourt, Rofieres fur Mouzon; puis entrant au Bailliage de Bourmont, pafle à Vrécourt, traverfe Pont-pierre, entre au val de Gircourt, & pendant les fecherelles, elle fe perd dans des bancs de Roc au-deffous de Villars, & par des fouterrains vient dégorger au-deffus du moulin de Noncourt, à un quart de licuê de Neuf- château, elle fe joint à la Meufe dans cette ville.

On croit que les grandes & belles fources qui fortent d'un rocher au pied du Château de Diculewart, viennent auffi d'un ruiffeau qui coule affez loin de là, & dont les caux fe perdent fous la terre. Il y a aflez d'apparence que les eaux de la Rochette, à une lieuë au-deffus de Toul fur la Mofelle, qui fortent en grande abondance d'un Rocher, forment un Etang, & font moudre un Moulin fort près de là, viennent d'un ruifleau qui fe cache fous la terre à quelque

diftance de là.

Nous avons parlé 'fous l'article de Fauquemont, d'une fource très abondante, qui vient de quelque ruifleau qui perd fes eaux dans la terre, ou dans les rochers à certaine diftance de là. Un habile Phyficien a remarqué que la Meufe s'enfle ordinairement la nuit environ d'un demi pied plus que le jour, fi le vent ne s'y oppofe. Il attribue cet effet aux rayons du foleil qui chaffènt la mer pen dant le jour loin de la terre, & lui laiflent la nuit la liberté de s'en rapprocher; il prétend que les rayons du foleil produisent à proportion le même effet fur les eaux de la Meufe, quand elle eft débordée, ce qui lui arrive fouvent.

Nous avons auffi remarqué affez fouvent que dans les débordemens de la même riviere, lorfque les eaux décroiffent avec une efpece de précipitation, c'eft une marque de continuation de pluye & de mauvais tems; & que quand elles croiflent, ou s'augmentent, c'eft une efpérance de tems plus ferain;

ce que l'on ne peut attribuer qu'à la péfan-
teur de l'air qui preffe davantage fur les eaux
pendant le beau tems, que pendant les tems
chargés & pluvieux.

SAINT MICHEL, Hermitage fitué fur la Montagne de Bar, ou Barrine, à l'occident de la ville de Toul.

t.1.p.384.

393.

173.pren

Saint Gerard, Evêque de Toul, fonda Nous avons marqué dans l'Hiftoire de en 971. un lieu de retraite, domum oratioHift. de Lorraine, que pendant affez long-tems l'on nis, fur le fommet du mont de Bar, qui eft Lorraine, a regardé la Meufe comme la limite des à l'occident de la ville de Toul, en l'honneur 1.P.38+ deux Empires d'Allemagne & de France, de l'Archange faint Michel. Il raconte lui& que dans une entrevue fameufe entre même qu'il y fut déterminé par une révé-ves l'Empereur & le Roi de France à Vaucoulation qui lui fit connoître que telle étoit la leurs, les deux Princes convinrent de plan- volonté de Dieu. Il commença donc à y ter des bornes d'Erain fur la Meufe de dif- conftruire une Eglife qui avoit de longueur tance en distance, depuis Vaucouleurs juf- douze perches ou toites, de 21. pieds chaqu'à Verdun, & qu'on a encore vû de ces cunes, il y confacra un lieu pour la sépulbornes entre les mains de quelques anciens, ture des fidéles; il en fit lui-même la dédiil y a environ cent cinquante ans. cace le jour de faint Michel 29. Septembre, & y attribua la dixme de tout ce qui est decimabic dans le village de Bar qui ne fubfifte plus, & chargea les habitans de ce lieu, de le rendre dans cette Eglife pour le baptême, la sépulture, & les autres befoins fpirituels, ie tout fous peine d'excommunication. Il ajouta à ces bienfaits la dixme de toutes les vignes qui avoient été plantees depuis trente ans en ça, & de toutes celles qu'on planteroit à l'avenir, depuis le pied de la

MEUSE & ME UVI
MEUSE eft un village du Diocèfe de Lan-
gres, près la fource de la Meufe. Meuvi eft
un autre village fitué dans le même Diocè
fe, à deux lieuës plus bas que le premier,
en fuivant le cours de la Meufe. L'un & l'au-
tre de ces deux lieux tire fon nom de la Meu-
fe, fur laquelle ils font fitues; il en eft aflez

fouvent fait mention dans les anciens mo-
numens du pays. S. Bodon, Leudin, & fa
fœur fainte Salaberge, étoient natifs de l'un

ou de l'autre de ces deux lieux.

Le R. P. Vignier a prouvé que c'étoit de
Meuvi, Mofa vicus; ce qui favorise fon ten-
timent, c'eft qu'il part encore de ce village
de Meuvi, deux ou trois voyes romaines
militaires marques certaines de fon anti-
quité ; & qu'il n'en part aucune du village
de Meuse. On peut voir M. Adrien Vallois;
Notitia Gallia, p. 361. Il croit
que c'eft a
Meufe que fainte Salaberge vouloit batir
l'Abbaye, qu'elle transfera enfuite à Laon,
où elle fubfifte encore aujourd'hui fous le
nom de faint Jean de Laon; mais cette Ab-
baye dans la premiere pofition, étoit à 40.
mille pas géométrique de Luxeuil.

à

Or il y a de Meuse ou Meuvi à Luxeuil
environ douze lieues de Lorraine, qui font,
à trois mille pas la lieuë, trente fix mille
pas: & de Gondrecourt, près duquel on
veut que fainte Salaberge ait commencé fon
monastere, à Luxeuil, il y a feize lieues de
Lorraine,qui font, à trois mille pas la lieue,
quarante-huit mille pas. Le mille romain eft
de mille pas géométrique, le pas géométri-
que eft de cinq pieds romains, le pied ro-
main de 12. doigts, & non de 12. pouces.
Selon ces mefures il eft plus probable que
fainte Salaberge fonda fon monaftere à Meu-
vi, que non pas près de Gondrecourt.
Meufe releve de la Champagne, à cause
de Montigni-le-Roi, & eft du Bailliage de
Chaumont en Baffigni; il eft fitué entre
Langres & la Mothe.

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de Bar, & de celle de Barrine montagne jourd'hui à la Maiton-Dieu de Toul. L'Abjufqu'au haut. Ces dixmes appartiennent aubaye de faint Mantuy n'en tire prefque rien: ibid.pâ

Le même faint Gerard en 988. donna en- 393: core à faint Michel, la Cure & les dixmes dans le Comté de Bar, dediée fous l'invod'Angoulaincourt, Ingolini-curtis, fituée cation des faints Evêques, Loup & Remi. Soulaincourt, Doyenné de Dame-Marie. Augoulaincourt eft aujourd'hui Annexe de Le lieu étoit alors gouverné par un Prêtre, Religieux de faint Manfuy; nommé Béren

ger.

Après diverses viciffitudes, il a été longtems réduit en fimple Hermitage; il est aujourd'hui entiérement ruiné & abandonné. SAINT MICHEL,

Prieuré au Pont-à-Mousson.

Mihiel de

Renaud, Comte de Bar, en 1093. prit la réfolution de fonder un Prieuré fous l'invoHift.de cation de faint Michel, qu'il foumit à l'Ab- Lorr. 1.1. bé & aux Religieux de l'Abbaye de faint P. 497. Michel fur Meule. Il dit qu'il le fonda fub Sons Kalo Caflro Montionis, fous le Château de Mon- Abbé de S. çon; la ville de Pont-à-Mouflon n'étoit pas encore formée. Il donne à ce Prieuré la Cha- puislan 1141.ju pelle de faint Cyriaque, qui étoit bâtie infrà Caflrum, dans le Château même de Mon- 1145. çon, c'eft la paroifle du Bourg de Mouffon; il la leur donna avec les mêmes prérogatives & les mêmes franchifes qu'il les pofledọit lui-même, c'eft-à-dire que l'Abbaye y

établira

qu'en

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