Clariftes à Bar. Grand-Confeil de Nancy le premier Avril 1559. fous l'administration de Nicolas de Vaudémont, fous la minorité & l'abfence du Duc Charles III. après divers Procès que ces Pères de St. Antoine ont foutenu à l'occafion de la défunion de l'Hôpital de la Commandrie; ces Pères fe font volontairement foumis à payer annuellement la fomme de cinq cens livres à l'Hôpital de Bar. Ce qui a été exécuté & après par le Conseil du Roi Stanislas, le 10. Août 1752. Les Clariftes furent reçûës dans Bar le 10. Novembre 1497. & les Capucins en 1597. les Minimes en 1618, les Annonciades en Les fésui- 1627. les Religieufes de la Congrégation le tes.en 1617. II. Novembre 1621. Giles de Trêves Doyen de Saint Maxe, bâtit e 1581. la Maison où font aujourd'hui les Pères Jéfuites, qui en prirent poffeffion en 1617. auparavant il y avoit des Prêtres Séculiers, qui y enfeignoient Carmes en la Jeuneffe; les Carmes s'établirent à Bar le 1631. 13. Février 1631. Les Chapelle A la Ville haute de Bar on voit une Chade la Vier- pelle de la Vierge, fous le nom de NôtreDame de la Paix, bâtie à l'occasion d'une Statuë de la Vierge qui étoit auparavant fur la Porte de la Ville au dehors, où l'on difoit qu'elle avoit opéré plufieurs Miracles; cette Statue Miraculeufe fut enfuite transférée dans la Ville, où on lui a bâti une Chapelle qui appartient à la Ville; elle eft deffervie fous l'infpection d'un Receveur prud'homme, Il y a une Meffe fondée pour être dite à onze heures & demie précises tous les Dimanches & Fêtes, auxquels il y a obligation d'entendre la Meffe. Cette Chapelle eft aujourd'hui érigée en titre de Bénéfice, par raport aux Prières qui y font fondées pour les Fêtes & Dimanches. Sœurs de Les Sœurs de la Charité font à Bar au la Charité. nombre de deux, qui font chargées du foin des pauvres Malades de la Paroiffe, fous la Jurifdiction de M. l'Evêque de Toul, & fous l'autorité des Officiers de l'Hôtel-de-Ville, & la direction du Curé & du Vicaire de la Ville. Le Receveur des Deniers de la Ville paye par quartier cent cinquante livres, felon le Traité passé à Paris le 8. Octobre 1696. elles reconnoiffent pour leur Fondatrice, Anne de Roger Veuve de Mr. de Serinchamp, Seigneur de Remeffon & de Treu le mauvais efprit, & ayant abandonné leur état & leur demeure, & même abjuré leur Religion, le Duc Charles III. en 1565. donna ledit Béguinage aux Majeurs & Habitans de Bar, afin d'y dreffer une Infirmerie pour leurs Malades. On y fit diverses donations & Fondations, & enfin les Religieux Bernardins de l'Ifle en Barrois, qui en étoient en poffeffion, démolirent ce petit Couvent, en vendirent les Cloches aux Minimes, & depuis quelques années y ont fait de nouveaux Bâtimens avec une petite Chapelle qu'ils ont laissés à M. de la Vallée, ancien Doyen de faint Maxe, au moyen de cent Louis qu'ils en ont reçûs. On voit dans la Ville haute de Bar, deux Puits d'une profondeur extraordinaire ; le premier eft au milieu de la grande Ruë, & a plus de deux cens pieds de Roi de profondeur; le fecond eft dans un Lieu fermé, à côté & au feptentrion de l'Eglife de faint Maxe: l'un & l'autre font aujourd'hui fermés, parcequ'on a une Fontaine tirée d'un quart de lieuë de la Ville, à l'occident, dont on a amené les eaux dans la Ville par des Canaux en une Citerne qui contient plus de treize cens muids d'eau. L'Hôtel de Ville eft compofé d'un Président, d'un Maire, d'un Sindic, d'un Sécrétaire, de deux Procureurs, d'un Receveur des Deniers Patrimoniaux & de huit Confeillers, dont quatre du Tiers-Etat sont en titre; trois autres font tirés par le Souverain, du Corps de la Chambre des Comptes, du Bailliage & de la Nobleffe. Le Prevôt eft Confeiller perpétuel. Par l'Edit du mois de Février 1707. les Receveur & Sécrétaire font aufli en titre d'Office. L'Hôtel de Ville fe renouvelle de trois ans en trois ans au huitième Septembre. Le Siége de la Prevôté à trois Officiers, qui font le Prevôt, un Lieutenant-Général, & un Confeiller Lieutenant-Particulier, qui font auffi Officiers de Police. Le Bailliage a pour Chef, un Bailli qui ne réfide pas, un Lieutenant-Général, un Licutenant-Particulier, & fept Conseillers, dont l'un eft Avocat du Souverain, outre le Procureur-Général, lequel a auffi féance en la Prevôté & en l'Hôtel de Ville. La Chambre du Confeil & des Comptes, a été établie par les Comtes de Bar; on ne trouve pas les Titres de fon établiffement; mais on a des Chartres du Duc de Bar Thiébaut II. qui commença fon régne en 1240. qui prouvent que de fon tems l'établissement en étoit fait. On l'appelle Chambre du Confeil, parceque tous les Officiers qui la compofoient, étoient effectivement Confeillers du Prince. Huguenots 1589. C'eft une Compagnie compofée d'un Préfident, d'un Sécrétaire, de douze Confeillers qui ont auffi la qualité d'Auditeurs & de Mes, des Comptes, & d'un Procureur-Général; elle tient fon Siège dans un Appartement du Château. L'Evêque de Toul a un Official & un Promotteur réfidans dans la Ville de Bar, pour connoître dans la mouvance du Barrois, des Affaires qui font de la compétence du Tribunal Eccléfiaftique ; elle fut établie par Arrêt des Grands-Jours de Troyes en 1555. Le Roi Louis XI. craignant que le Duc de Bourgogne Charles-le-Hardi, ne fit paffer fon Armée par le Barrois pour pénétrer en Champagne, fe rendit Maître de la Ville de Bar en 1474. fit réparer les Murs de la Ville haute, en fortifia les Portes, fur lefquelles furent mifes les Armes de France; mais la Ville de Bar fut reftituée quelques tems après au Duc René II. II y a auffi à Bar Maîtrise des Eaux & Forêts, Recette des Finances, Recette des Bois, Hôtel de Ville. La Ville de Bar fut prife par les Huguenots Bar en le 6. Septembre 1589. le Roi Louis XIII. étant arrivé en Perfonne devant Bar, fomma la Ville le 19. Juin 1632. l'occupa, y mit Garnison, & le dernier Août 1633. y établit un Gouverneur qui fut M. de Montalan. Le 13. Août 1641. le fieur de St. Martin, Lieutenant de M. de St. Baflemont Gouverneur de Bar, porta les Clefs de la Ville à M. de Venisey. Le Comte de Lignéville commandant les Troupes du Duc Charles IV. la prit le 3. d'Octobre 1650. fous le Gouvernement de M. Beaulieu de Périgal. Le Maréchal de la Ferté Senneterre la reBar prife prit pour le Roi Louis XIV. le 25. Décempar la Ferté brc 1652. après feize jours de tranchée ou 1650. verte. Sa Majefté ne jugeant pas à propos d'y avoir des Gouverneurs, y mit un Commandant, qui fut M. de St. Laurent, auquel fuccéda M. de la Chapelle au commencement de Novembre 1651. la Ville fut reprise le 17. de Novembre 1652. par les Troupes du Duc Charles IV. commandées par le Chevalier de Guife, le Prince de Condé, le Comte de Lignéville, & le Baron de la Fange, qui fut tué à l'attaque. La Ville fut reprise la même année le 9. de Décembre par les Troupes du Roi commandées par les Maréchaux de Turenne & de la Ferté, en présence duCardinal Mazarin. Pour ce qui regarde les tems les plus reculez, on peut voir notre Hiftoire de Lor raine. Je ne connois à Bar aucune Antiquité Payenne du tems des Romains. Le Château qui eft ancien n'a rien de fort remarquable, fa principale force confifte dans fa fituation fur une hauteur qui domine fur toute la Plaine. Le Château de Bar eft encore aflez logeable, mais beaucoup moins magnifique qu'il n'étoit, lorfque les Ducs de Bar y tenoient leur Cour, & avant qu'une incendie arrivée le 14. Février 1649. le réduisît en l'état où nous le voyons aujourd'hui, à l'exception des Tours que le Roi fit démolir en 1670. avec celles qui tenoient aux Murs de la Ville, au nombre de dix-fept, & des Murailles du Château. Autrefois on voyoit dans la Parroiffe de Ouvrages Nôtre-Dame des Piéces de Sculpture remar- de Sculptu marquables, de la main de Léger Richier, re à Saint un des plus habiles Sculpteurs de l'Europe, Maxe de en fon tems. C'est le même dont nous avons Bar. parlé fous l'Article de St. Mihiel, mais comme ces Ouvrages de la Parroifle n'étoient qu'en Bois, le tems qui dévore toutes chofes, les a détruits, enforte qu'on ne les y connoit plus, du moins ils font déplacés & mis en différens endroits. pre On affure que quelques Rois de la mière Race, comme Charibert & Childe- Monnoyes bert II. ont fait frapper des Monnoyes à Bar- de Bar. le-Duc, & qu'on en conferve quelques-unes Duchêne, dans le Cabinet du Roi, mais nous n'en avons préface fur point vû. Pour les Monnoyes des Comtes la Généalo & Ducs de Bar, elles ne font gie de la fort rares; pas Maison de les premières que j'aye vû font d'Edouard I. Bar, p. 4. qui gouverna depuis 1 302. jufqu'en 1337ou d'Edouard II. qui régna depuis 1 344. jul qu'en 1352. Je laiffe la chofe indécife, parce que les Monnoyes portent fimplement d'un côté, EDVARDVS. COMES. Et de l'autre, MONETA. BARRI. fans aucune marque qui les puiffe faire diftinguer. On en voit du Duc Robert depuis l'an 1354. où l'on lit d'un côté, ROBERTVS. DVX BARRI. & fur le revers, ces mots : DEI. GRATIA. MARCHIO. PONTI On cite certaines Lettres des Comtes de Bar, qui prouvent qu'ils frappoient Monnoye avant l'an 1301. Il eft certain que dès l'an 1342. Henri Comte de Bar, Père d'Edouard II. fit un Traité avec Jean Roi de Bohéme & Comte de Luxembourg, par lequel ces deux Princes s'obligent de faire ensemble & à frais communs, une Monnoye d'un poid, d'un alloy & d'un prix égal, en leurs Noms, & avec l'empreinte de leurs Armes, pour avoir cours dans les Comtés de Bar & de Luxembourg; elles devoient être frappées en quatre endroits differens; favoir, de la part du Roi de Bohëme en fa Ville de Luxembourg & à Damviller; & de la part du Comte de Bar, en celles de St. Mihiel & d'Etain, ou ailleurs, où mieux leur plairoit. En 1344. Geoffroy de Gondrecourt étoit Maître de la Monnoye d'Edouard II. Comte de Bar; en 1354. Robert Comte de Bar, laifle la Ferme de ses Monnoyes à Humblot de Gondrecourt, avec pouvoir de faire à St. Mihiel ou ailleurs, une Monnoye blanche, nommée (Planquet), qui fera à trois Deniers daloy, & en général de faire toutes maniéres de Monnoyes blanches & noires, de tel poid & alloy, comme font les Monnoyes du Roi de France, & feront au Nom dudit Comte. En général on voit par les anciens Titres, que les Comtes & Ducs de Bar frappoient Monnoyes à Bar-le-Duc, à St. Mihiel, à Clermont en Argonne, & peut être à Etain. Depuis la ceffion du Barrois au Duc René, d'Anjou I. du Nom, on ne trouve plus qu'on ait frappé de la Monnoye en aucune Ville du Barrois, mais on la frappoit à Nancy aux Armes des Ducs de Lorraine & de Bar, ce qui n'empêcha pas que dans la Commiffion générale que le même René d'Anjou donną le 1. Juillet 1445. à Jean d'Anjou fon Fils il ne lui accorda le pouvoir de faire forger & battre Monnoye aux Armes de René, & en fes Duchés, & en chacun d'iceux comine il le jugeroit à propos. On peut voir la Differtation que j'ai compofee fur les Monnoyes de Lorraine, Barrois, & des trois Evêchés; Metz, Toul & Verdun. BARRIZE Y. BARRIZEY, Village, Bailliage de Briey, Diocèfe de Metz. Item, Barrifey-au-Plaine, Diocèfe de Toul, érigé en Cure le 2. Avril 1701. Patrone la Nativité de Nôtre-Dame; Collateur, le Chapitre de la Cathédrale de Toul, Décimateur, le Chapitre de Briey pour trois huitièmes de la groffe & menue Dîme, avec une portion dans les Rapports des autres Bans voifins. Le Curé pour deux huitièmes dans les Rapports, Mr. l'Abbé de Bravilliers pour le refte. Seigneur, M. l'Evêque de Toul. Bailliage de Toul, Parlement de Metz. La Chapelle de Nôtre-Dame fondée par Etienne Hordal, Doyen de l'Eglife de Toul. Revenu dix-huit Paires & une Maison. Elle eft Prefbitérale, & demande réfidence pour enfeigner le Latin aux Enfans qui voudront apprendre les Principes de la Langue-Latine. La Maison de Barrizey, porte de gueule au Chef d'Argent, chargé de deux têtes de Maurins. BASSIGNI BASSIGNI, Baffiniacum, eft dénommé dans le partage des Princes fait en 870. entre les Rois Charles & Louis; il eft fitué entre la Marne, la Meuse, l'Ornay & la Sault, faisant partie du Barrois, & de la Lorraine, du Diocèfe de Toul & de celui de Langres, entre le Souloffois à l'orient, le Blaifois au couchant & l'Ornois au nord. Il est de la domination refpective de la France, ou de la Champagne, & de la Lorraine. Les principales Villes du Baffigni font Vaucouleur, Clermont en Baffigni, Montigni-leRoi, Anglot, Gran, St. Thiébault, Murault, St. Blin, La-Mothe, Bourmont, Gondrecourt, La-Marche, Châtillon, Conilans-cnBaffigni, &c. Henri Comte de Bar, dans fes Lettres & fon Dénombrement donnés au Roi Philippe-le-Bel, nomme les Châtellenies de La-Marche, de Châtillon, & de Confiansen-Baffigni; qu'il lui cede en propriété & à fes Succeffeurs ; mais peu après le Roi les donna en Fief en 1304. à Thiebaut de Bar, Evêque de Liége, & par là elles revinrent aux Comtes de Bar qui les ont toujours poffédées depuis, jufqu'à la jonction du Duché de Bar à celui de Lorraine, par le Mariage de René d'Anjou I. avec Ifabelle de Lorraine, Fille du Duc Charles II. en 1420. BASSOM PIERRE. BASSOMPIERRE, Village de Lorraine ou du Barrois non mouvant, Frontière du Païs de Luxembourg, Chef-lieu de la Baronie & Prevôté du même nom; depuis un certain tems, les Seigneurs de ce Lieu portent le titre de Marquis; George Africain de Ballompierre, Marquis de Remonville, Seigneur du Châtelet, Baudricourt, &c. Grand-Ecuyer de Lorraine, mort en 1632. ayant époufe en 1610. Henriette de Tornielle, Fille de Charles-Emmanuel de Tornielle, Grand'-Maître & Chef des Finances de Lorraine, dont il cut Anne-François de Baffompierre, celui-ci & fes Succeffeurs ont hérité & pris le titre de Marquis de Balompierre & de Remonville. Mr. le Marquis de Baffompierre eft feul Seigneur de ce Village, qui en lui-même est peu confidérable, n'ayant qu'onze ou douze Habitans, il eft à une demie lieuë de Sancy, & fous la Jurifdiction du Prevôt, Recette de Bricy, Bailliage de Briey, Cour Souveraine de Nancy. Depuis longtems les Seigneurs de Baffompierre ont fait figure en Lorraine; dès l'an 1387. Simon, Seigneur de Baflompierre est nommé de la part du Duc de Bar, avec quel ques autres Seigneurs, pour juger les Differends qui pourront furvenir entre les Sujets du Barrois, & ceux du Luxembourg. En 1490. la Ville de Metz étoit en guerre. avec Hanus Arantz & Arnoû Arantz fon Frère, & avec Arnoû de Fénetrange. En même tems George de Baflompierre & Perrin de de Landre, demandèrent à la Cité de Metz plufieurs Hommes & Femmes qu'ils prétendoient être de condition fervile, & leur appartenir, & que ceux de Metz refufoient de leur livrer. Seigneur du Lieu en prend deux, l'Abbaye de Bonfay fix, en donnant la penfion au Curé. le Prieur de Relange deux, & le Prieur de Bonneval, une. La douzième est destinée pour une Fondation faite à l'Abbaye de Bonfay, par le Seigneur de St. Baflemont. Seigneur, M. des Armoifes. Il eft parlé de S. Balmont fous le nom de Sanctus Balfamus, dans une Bulle du Pape Pascal II. pour l'Abbaye de St. Mihiel en 1106. Sur la fin de Septembre de cette année, le Seigneur de Baflompierre envoya défier ou déclarer la Guerre à la Ville de Metz, & peu de jours après un nommé Jean de Saint Mihiel, à la tête de vingt fix Soldats qui étoient du parti du même Seigneur de Baf- Dépend le Prieuré de Nôtre-Dame de Bon fompierre, envoyèrent auffi défier la Ville neval, Ordre de faint Auguftin, qui eft memde Metz. Le dernier d'Octobre ceux de Metz bre du Prieuré d'Hérival près Remiremont; marchèrent contre la Fortereffe de Baffom- Patron, le Prieur du Lieu. pierre; mais ils revinrent dès le lendemain. Le quatrième jour de Novembre trente fept nouveaux Enneinis foutenus par le Seigneur de Baffompierre, vinrent encore défier la Ville de Metz. On commença bientôt les hoftilités, & les Gens de Baffompierre enlevèrent les Chevaux & autres Bétail de quelques Villages. On les poursuivit jufques près de Baffompierre, mais on ne les put atteindre. Le Château de Baffompierre eft à préfent en mauvais état, ou même en ruine. On peut voir la Généalogie de la Maison de Baffompierre dans le P. Anfelme & dans Moréri. Cette Maison a fondé les Minimes de Nancy en 1592. & on voit dans l'Eglife de ces Religieux, les Maufolées de Christophe de Baffompierre Grand-Maître d'Hôtel & des Finances de Lorraine, & de Louise de Rendeval fa Femme, Fondateur & Fondatrice de cette Maison. Ces Mausolées font en Marbre & d'un travail exquis. Les deux Personnages font en Bronze, le refte du Maufolée eft en Marbre noir. On y voit auffi le Maufolée de François de Baflompierre, qui eft fimplement en Pierre. La Maison de Baflompierre eft originaire d'Allemagne, & établie en Lorraine au XIVe. Siècle. Elle porte d'Argent au Chevron de Gueules de trois pieces. La Maison de Baffompierre dans les commencemens s'attacha aux Ducs de Bourgogne. Mais Charles-leHardi dernier Duc de Bourgogne ayant manqué de parole à Simon de Baflompierre, ce Seigneur paffa au Service du Duc René II. S. BASLEMONT. BASTOGNE. BASTOGNE, nommée en Latin BaftoniaVilla, n'eft point connu dans la haute antiquité, & l'on n'y remarque aucun veftige qui fafle voir qu'elle ait été connue & habitée par les Romains. Les Habitans du Païs ne laissent pas de lui donner le nom de Paris des Ardeynes, ou Capitale des Ardennes ; elle eft fituée dans une Plaine à dix ou douze lieuës de Luxembourg, vers l'occident d'Eté. Elle étoit autrefois floriffante par fon Commerce & par les bonnes Murailles dont elle étoit défendue; elle a un affez grand Territoire, &à voir l'état où elle fe trouve aujourd'hui, on croiroit que le titre de Paris des Ardennes, ne lui a eté donné que par raillerie. Les Français l'ont pofsédée depuis 1681. jusqu'à la Paix de Rifwik, qu'ils la rendirent aux Espagnols. Luxemb.l 4. P. 444. Voici ce que je trouve dans l'Hiftoire de Bertholet, Luxembourg fur les antiquités de Baftogne. Hiftoire du On dit que Charles Martel au VIIIe. fiècle, avoit livré aux environs de cette Ville, unė Bataille au Comte du Païs qui s'étoit revolté contre lui. On dit auffi, que Sigefroi premier Comte de Luxembourg ayant hérité cette Terre de Ricuin Comte d'Ardenne, y avoit fait conftruire une Fortereffe, & qu'en 1286. elle fut brûlée avec Durbuy & quelqu'autres Places, par les Gens de l'Evêque de Liége. La Ville de Bastogne a eu des Seigneurs particuliers, qui portoient pour Armes d'Or, à fix bandes de fable. Aujourd'hui cette Ville porte dans fes Armes la Sainte Vierge portant le petit Jefus fur fes bras. Dès l'an 1267. Henri Mayeur de Baftogne fe rendit Caution pour Jacques d'Eftalle, par Acte du Lundi avant la fête de Ste. Lucie. Ses Enfans contractèrent de belles 'Alliances, & prirent tantôt S. BASLEMON T, Sancti Bafoli mons, Village à une lieuë & demie au nord de Darney. On comprend dans la même Communauté les Granges de St. Baflemont, Bailliage la qualité de Prevôts d'Ardenne, ou de Chede Darney, Diocèse de Toul. L'Eglife eft dédiée à faint Basle, S. Bafolus, Solitaire au Territoire de Reims. Patron, l'Abbé de Bonfay, Cure régulière de l'Ordre de Prémontré. La Dime fe partage en douze portions, le valiers, & tantôt celle d'Ecuyer & de Mayeurs héréditaires de la Ville & franchise de Bastogne. On croit que cette Maison fut éteinte dans la perfonne de Henri de Baftogne, Sieur de Vogelfang, qui avoit époufe fabelle de M Idem, Tome vj. pag. 98. Frankenbourg, & dont il eut deux Filles ne Gérard d'Houfalize ayant fondé un Hôpital dans Baftogne, en donna l'adminiftration aux Religieux Trinitaires, & y érigea une Chapelle avec la permiffion de l'Ordinaire en 1237. Robert Evêque de Liége en 1242. confirma cette Fondation, & Ermenfinde Comteffe de Luxembourg l'appuya de toute fon autorité. Vers le même tems, Jean Roi de Bohëme & Comte de Luxembourg acheta la Terre de Bastogne & fa dépendance, des Doyens & Chanoines de l'Eglife d'Aixla-Chapelle, qui en étoient depuis longtems Poffeffeurs, pour la fomme de mille fix cens florins d'Or, Monnoye de Florence. Les Etats du Duché de Luxembourg en 1665. ayant refuse d'admettre dans une de leur Affemblée, Guillaume d'Orto, Député de la Ville de Bastogne, les Bourgeois en portèrent leurs plaintes au Roi, qui pofsédoit alors le Luxembourg, & Sa Majesté par fes Lettres du 13. Février 1665. les maintint dans leur ancienne poffeffion, & défendit qu'on les y troublât dorénavant. BATLE MONT BATLEMON T, Bartholomai mons, est Annexe de Bozemont; Patron, Saint JeanBaptifte; Décimateur, l'Abbé de Senones pour la moitié ; & l'Abbé de Domévre pour l'autre moitié, partie France & partie Lorraine. Seigneur, l'Abbé de Domévre, & M. de Juvrecourt. L'Abbé de Senones a cédé ce qu'il pofsédoit à Batlémont, à la Maifon de fon Ordre fituée au Ménil proche Lunéville. BATLÉM O N T. BATLEMONT, Maison-Fief, fur la Montagne au couchant de Nancy, fur le chemin de Nancy à Toul, appartenant ci-devant à feû M. Colin, Beau-Père de M. de Virai Procureur-Général à la Cour. Batlémont eft dans une très belle fituation, BAUDRICOURT. (≈) Laurent Liegeois, Hiftoire de Verdun, page 417. vière de Bloife. L'Eglife a pour Patron faint Robert de Baudricourt étoit Gouverneur Baudricourt préfenta d'abord la Pucelle à Hift. de Lorr. t. 2 Robert de Baudricourt eft encore connu pag. 697. dans notre Hiftoire par quelques entreprises, comme par la furprise que Robert Damoiseau de Commercy, & Robert avec quelqu'autres Seigneurs, voulurent faire contre la Ville de Toul en 1432. Le même Robert de Bau- pag. 745 dricourt fournit trois cens Soldats au Duc René I. contre Antoine Comte de Vaudémont fon Compétiteur, dans la Succession au Duché de Lorraine. Baudricourt étoit ci-devant nomme Saint Mange. La Maifon de Saint Mange porte d'azur à l'écu d'Or mis en cœur. Celle de Baudricourt à préfent éteinte, étoit Maifon de Nom & d'Armes, & portoit d'Or au Lion de fable armé, lampassé & couronné d'or. BAULNY & BALEIGOURT. BAULNY, Village du Diocèfe de Verdun, nommé dans les Titres de l'Eglife de Verdun, Balneium. Ce licu étoit fitué fur la Rivière d'Aifne au deffus de Varenne, à l'extrêmité du Diocèse de Reims. On lit dans l'Hiftoire de Verdun écrite par Laurent de Liége, (a) fous Segard Abbé de Saint Vanne, qui eft mort en 1142. qu'un nommé Régnire de Baulny bâtit le Château du même licu, en apparence pour la défense de l'Evêque de Verdun, dont il fembloit foutenir les intérêts, mais en effet, il agissoit de concert avec Henri de Grand-Prey dont il étoit Vaffal, pour piller les Terres de l'Evêché de Verdun, & pour en molester les Eccléfiaftiques. L'Evêque de Verdun (Alberon de Chini) & Renaud Comte de Bar, citérent Henri de Grand-Prey, & fon Vassal Régnier de Baulni, pour comparoître devant eux & rendre compte de leur violente conduite; mais au lieu d'obéïr ils continuèrent leurs pilleries & leurs ravages dans les Terres de Î'Evêché ; ce qui obligea l'Evêque à fortifier 769. Hift. de Lorr. t. 1. pag. 238. preuves |
