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de l'ancien colonel sous les ordres duquel M. de Clénord a servi, obtient la grâce des amans, celle de Nicette, et fait chasser le valet.

Cette pièce, comme la plupart des ouvrages dramatiques de M. de Jouy, est écrite avec beaucoup de pureté et d'agrément. Le fonds en est léger, mais l'intrigue en est fort agréable. On y trouve quelques situations qui n'ont pas tout-à-fait le mérite de la nouveauté; mais l'auteur a su les rajeunir et se les approprier. La musique est le coup d'essai de M. Dalvimare. On y remarque de la facilité et de l'élégance.

MARIAGE PAR LETTRE-DE-CHANGE (le), comédie en un acte, en vers, avec un divertissement, par Poisson fils, musique de Granval, au théâtre Français, 1735.

L'endroit le plus comique de cette pièce, est la formule de la lettre-de-change même. Cléon, qui a fait for tune au Canada, écrit à son correspondant à Paris, de lui envoyer une femme, douée des qualités qu'il lui désigne; il ajoute qu'il s'oblige et s'engage à acquitter ladite lettre, en épousant, dans six mois, la personne qui en sera chargée ; ce style, dont Cléon rit tout le premier, n'est que pour le correspondant, qui n'entend pas d'autre langage. C'est la seconde lettre-de-change de cette espèce que Cléon lui adresse, et c'est la seconde fois que son correspondant répond à ses désirs. La première femme qu'il lui a envoyée est supposée avoir fait naufrage. Hortense, qui est la seconde, vient d'arriver, et n'est connue de son futur, qu'en qualité de parente de Philinte, son ami; elle voulait lire dans le cœur de Cléon avant de se faire connaître ; elle lui remet enfin sa lettre, lorsqu'elle ne peut plus douter de ses sentimens. L'instant d'après, la dame qu'on croit engloutie dans les flots, et qui est la première en date, arrive Tome VI.

et jette Cléon dans le plus grand embarras; il en est tiré par Philinte, qui retrouve en elle une personne qu'il aime et dont il est aimé, et qui se charge d'acquitter la lettre-de-change. Ce qui nuit à cette petite pièce, est sans doute la bizarrerie de ces incidens. A cela près, elle offre des situations piquantes et des scènes bien dialoguées.

MARIAGE SANS MARIAGE (le), comédie en cinq actes, en vers, par Marcel, 1671.

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Anselme, qui est impuissant, voulant éprouver si sa femme Isabelle est sage, prie un de ses amis de feindre d'en être amoureux. Clotaire, c'est le nom de cet ami, y consent trop facilement pour son repos. Isabelle et lui, sans y pense laissent insensiblement engager dans un commerce de tendresse, qui leur fait souhaiter plus d'une fois, qu'un heureux moment les délivre de ce jaloux. Gusman, valet d'Anselme, leur en fournit le moyen, en leur découvrant l'infirmité naturelle de son maître. Anselme, craignant que cette affaire n'éclate à sa honte, consent de rompre son mariage à l'amiable; Fernand, frère d'Isabelle, profite de cette terreur pour le forcer à lui accorder sa sœur Aminte, dont il est amoureux. Lorette, suivante d'Isabelle, épouse Gusman, et Anselme quitte ces six personnes, en les donnant à tous les diables.

MARIAGE SECRET (le), comédie en trois actes et en vers, par Desfaucherets, au théâtre Français, 1786.

Cette comédie eût beaucoup de succès au théâtre, le fonds en est ingénieux et plaisant. Un M. de Bessoncour a deux jolies nièces : elles sont veuves toutes deux, et il ne veut pas absolument qu'elles se remarient, pour être seul le maître dans sa maison ; cependant Émilie a épousé secrètement

un officier qui, revenu de l'armée, est à deux pas du château; et, pour comble d'embarras, deux amis de Besson cour, ignorant ce mariage, aspirent tous deux en mêmetems à sa main : l'un appelé Merval est le plus importun et le plus mal-adroit des hommes; l'autre appellé Permaville est très-jaloux. Madame de Volmare imagine de se servir de ces deux rivaux pour introduire dans la maison le jeune chevalier, époux de sa sœur, et pour obtenir sa grâce de M. de Bessoncour. Elle paye le jockey de ce jeune officier, pour l'engager à briser sa voiture au bout de l'avenue; et, comme elle sait qu'il est connu de Merval, elle a soin de l'y envoyer, sous prétexte qu'il y trouvera Émilie. Merval y court bien vîte : il est témoin de l'accident du chevalier, et ne manque pas de l'amener officieusement au château, et d'y demander pour lui un asyle.

On trouve dans le second acte une situation encore plus comique. Le chevalier vient attendre Émilie au salon; les deux prétendus y viennent aussi dans le même dessein: aucun d'eux ne veut désemparer, et l'impatience qu'ils se causent mutuellement est réellement très-divertissante. Madame de Volmare survient dans ces entrefaites, et se sert encore de Merval pour tirer le chevalier d'embarras. Elle dit qu'Émilie est à sa volière; Merval part aussitôt, et le jaloux Permaville est à l'instant sur ses pas, malgré les efforts simulés que la maligne Volmare fait pour le retenir.

Enfin, il s'agit d'apprendre à M. de Bessoncour qu'Émilie est remariée, et d'obtenir qu'il lui pardonne. Madame de Volmare se sert encore des deux prétendus, qui agissent, sans s'en douter, pour les intérêts de leur rival. Elle leur persuade que c'est elle qui est l'épouse du chevalier; et, en le persuadant à l'oncle, ils ne négligent rien pour adoucir son esprit, afin de parler ensuite pour eux-mêmes mais ils sont com

:

plettement dupes ; l'oncle est en effet disposé, par leurs soins, à la plus grande indulgence, et les deux sœurs avouent, à la fin, que c'est Émilie qui est l'épouse du chevalier. La surprise de l'oncle et des deux prétendus est on ne peut plus plaisante; on sent que ce dernier est forcé de pardonner à sa nièce.

Cette comédie annonce une entente parfaite de la scène; elle est conduite avec beaucoup d'art; en un mot, les ressorts de l'intrigue sont bien imaginés. Le rôle de madame de Volmare et celui de Merval sont tous deux excellens, chacun dans son genre; le dialogue même est souvent naturel. Il ne manque guère à cet ouvrage que d'être écrit avec plus de soin et de correction.

MARIAGE SINGULIER (le), comédie-vaudeville en un acte, par Favart, fils, au théâtre Italien, 1787.

Un homme vieux et riche, auquel il prend l'envie de se marier, fait demander, par les papiers publics, une personne qui soit douée de jeunesse, de beauté, de talens et de vertus; et promet de l'épouser sans dot. Trois personnes se présentent : les deux premières, pour montrer leurs talens, chantent des couplets; et la dernière, un air de bravoure, qui lui obtient la préférence sur ses rivales.

Quoique le fonds de cet ouvrage soit bien léger, et qu'il y ait trop peu de liaison dans les scènes, il a cependant obtenu des applaudissemens.

MARIAGE SUPPOSÉ (le), comédie en trois actes et en vers, par M. Lourdet de Santerre, au théâtre Français, 1800. Madame de Clairville, jeune veuve, retirée chez un de ses oncles, est tellement dégoûtée du mariage, qu'elle rejette les vœux de Saint-Phar, quoiqu'elle ait conçu de l'amour pour lui. Désespéré, le jeune homme s'éloigne de la cruelle ; mais

bientôt, feignant de l'avoir oubliée, il annonce qu'il a fait un autre choix, et il revient chez l'oncle de madame de Clairville, accompagné de mademoiselle Saint-Phar, sa sœur, qu'il fait passer pour sa future. Le maître de la maison, trompé par l'apparence, invite ces deux fiancés à se marier chez lui; mais madame de Clairville ne peut voir cet hymen sans regret ni sans jalousie, et l'on pense bien qu'elle ne fait pas un bon accueil à sa prétendue rivale. Deux entretiens particuliers qu'elle a avec Saint-Phar, achèvent de la désoler ; et elle est sur le point d'éclater en reproches, lorsque cet amant fidèle lui avoue la supercherie. Non-seulement Saint-Phar et madame de Clairville sont unis, mais encore on marie leur sœur à Célicourt, jeune étourdi qui lui était destiné, et qui. ayant vu sa jolie future prête à épouser un autre homme, avait aussi été dupe pour son propre compte.

Tel est le sujet de cette comédie, qui fut représentée sur le théâtre Français, avec toutes les apparences d'un succès. On y remarqua, plusieurs défauts choquans ; les entrées, les sorties, y sont trop multipliées et trop faiblement motivées; la conduite de Saint-Phar envers sa sœur, qu'il doit traiter comme sa femme, est trop mal-adroite pour tromper longtems madame de Clairville; d'ailleurs le dénouement, prévu dès l'exposition, fait trouver beaucoup trop long l'intervalle qui sépare la première scène de la dernière..

MARIAGES ASSORTIS (les), comédie en trois actes, en vers, par l'abbé de Voisenon, aux Italiens, 1774.

Deux frères, d'une humeur et d'une conduite entièrement opposées, sont les principaux personnages de cette comédie. Damon, l'aîné des deux, est un esprit sensé, réfléchi, aimant les lettres et ceux qui les cultivent; il a pour ami, Beauval, homme d'un caractère en tout semblable au sien, mais d'une

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