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seule (Robinia Pseudacacia); partition d'une feuille du même; déformation cupulée des folioles (Gleditschia, Caragana Chamlagu); changement de forme des folioles ressemblant à des carpelles sous l'action de la piqûre d'un insecte (Astragalus Cicer); hypertrophie de la tige et des rameaux du pois commun, dont l'axe primaire, arrivé à un mètre de hauteur, se gonfle progressivement de bas en haut, jusqu'à égaler la grosseur du doigt, anomalie qui ne nuit en rien à la production des graines; remplacement des stipules d'un épi d'Amorpha fruticosa par des feuilles. simples ou divisées. Une longue tige de Galega orientalis portait trois feuilles, éloignées l'une de l'autre, larges de 7 centimètres, presque en cœur, fortement veinées, semblables à celles des Phaseolus, et émettant de leur aisselle des rameaux à feuilles normales. Enfin, un échantillon de Guldenstadtia monophylla avait ses feuilles trifoliolées.

Quant aux anomalies florales, ce sont la fente d'un capitule de Trifolium pratense; l'existence d'une fleur à l'extrémité de chaque ramification d'une épine de Gleditschia; des prolifications axillaires (Melilotus leucantha, Medicago sativa); une prolification de Melilotus macrorhiza à légume longuement exsert hors du calice, dépourvu d'ovules et accompagné d'un bourgeon; une fleur de Medicago lupulina à calice renfermant, au lieu de corolle et des autres organes, une production foliacée glabre ou velue en forme de gousse; une de Lathyrus latifolius, où l'avortement des pétales, de l'androcée et des graines coïncidait avec des sépales libres, et un ovaire foliacé; l'avortement de la carène (Haricot), de la carène et des ailes (Pois), de tous les pétales (Melilotus officinalis, Medicago lupulina); la corolle devenue charnue (Vicia Cracca); la transformation des ailes et de la carène en étamines (Haricot), celle des ovaires en feuilles (Ononis antiquorum et hircina, Melilotus macrorhiza, Lathyrus latifolius); le fruit allongé en griffe (Medicago lupulina); l'augmentation de nombre des carpelles (Medicago Cercis, Cassia, Mimosa, Anthyllis, Pois, Haricot), tantôt libres, tantôt soudés (Gleditschia triacanthos, Cœsalpinia digyna Haricot), onguiculés (Medicago lupulina, Melilotus leucantha), ou bien ouverts Lathyrus latifolius, Melilotus officinalis, Astragalus stellatus); la production de fleurs doubles (Coronilla, Lotus corniculatus, Anthyllis, Spartium, Medicago, Clitoria, Ulex), se manifestant parfois lorsque la plante est dans sa plus grande vigueur, cessant dans la période décroissante, comme on l'a vu dans un pois, ou consistant, comme chez une fleur de Lotus corniculatus, à la

quelle était réduite l'inflorescence, en un calice normal, avec cinq carènes l'une devant l'autre, huit ailes et trois étendards disposés de même, sept étamines ananthères et un pistil foliiforme; ou, comme le montrait une fleur de Sarothamnus scoparius, en deux carènes une devant chaque dent latérale de la lèvre inférieure du calice, avec 10-14 étamines; ou encore, comme chez une fleur dite terminale d'une grappe de Cytisus Laburnum, en une pélorie formée d'un calice régulier à quatre divisions, de six pétales, dont quatre en croix, les deux autres correspondant à la place de la carène; ou enfin, comme chez un Lotus uliginosus, en un calice régulier, une corolle où l'étendard était remplacé par deux feuilles collatérales provenant de la bipartition de ce pétale, onze étamines dont neuf soudées et deux libres, un pistil normal. Enfin, on a spécialement signalé dans les Légumineuses des soudures de fleurs, des chloranthies:

1° Soudures: Une fleur de Robinia Pseudacacia, semblant résulter de la soudure de trois fleurs, avait trois carpelles (deux côte à côte, le troisième séparé par les étamines), et de nombreuses étamines dont neuf soudées, un calice montrant plusieurs dentelures à son bord, et en partie soudé à l'étendard. Un même calice fendu (à neuf dents) de Caragana grandiflora renfermait deux fleurs monstrueuses, dont l'une avait, avec deux feuilles portant cinq étamines, un étendard agrandi subtrilobé; il y manquait une aile. Une autre fleur, voisine, avait aussi le calice fendu et à huit dents, deux carènes, deux étendards, une seule aile, treize étamines; une autre contenait deux fleurs opposées par les étendards, l'une monopétale, l'autre à une aile et à cinq étamines; enfin, une quatrième renfermait deux fleurs monstrueuses sans pistil.

2o Chloranthies: étudiées surtout sur Trifolium repens, où les capitules se transforment tantôt en branches feuillées, tantôt en ombelles, tantôt en panicules ovoïdes, tantôt en un faisceau de feuilles dont les intérieures portent des ovules à leurs bords. On y a vu les fleurs réduites à des bractées imbriquées ayant à leur aisselle une fleur anormale, le tube du calice déchiré par la pression exercée par la corolle s'échappant partiellement par la fente; les dents du calice transformées chacune en une foliole longuement pétiolulée, ou bien tout le calice remplacé par des feuilles libres à 1-3-5 folioles; la corolle et les étamines moins altérées que les autres organes; la première, tendant à se régulariser, quelquefois réduite à l'étendard; les secondes, tendant à se dissocier, l'ovaire offrant soit trois carpelles avec un placenta central ou des placentas pariétaux,

soit une foliole stipitée ouverte ou plus ou moins fermée, et alors, avec des ovules ou normaux, ou réduits à la primine ou à de petites feuilles dentées, soit une feuille longuement pétiolée, bistipulée, à trois ou cinq folioles, avec ou sans bourgeon axillaire, soit enfin deux feuilles carpellaires semblables à elle, entourant un axe terminé par un petit capitule. Dans d'autres cas, le calice et le légume avaient pris un grand développement, la corolle et l'androcée étant à un état rudimentaire.

On a noté aussi, chez le Galega officinalis, tous les passages du fruit à la feuille pennée, le thécaphore ou pétiole commun, tantôt se dilatant pour constituer la cavité ovarienne en même temps que le style est formé par la foliole terminale (à défaut par la vrille ou le mucron), et que les ovules offrent tous les degrés entre l'état d'ovule et celui de feuille où le pétiolule représente le funicule, tantôt se convertissant en pétiole commun terminé par une foliole et tous les ovules étant devenus des folioles latérales articulées.

AMYGDALÉES : Variation du type normal de la fleur, un amandier ayant offert de quatre à six sépales, autant de pétales et des étamines en rapport de nombre avec ces verticilles; prolification floripure du cerisier à fleurs doubles; transformation des étamines en pistils dans un pêcher, et des pistils en feuilles chez le cerisier et le merisier à fleurs doubles, ces feuilles ovariennes étant surmontées d'un filament (style) terminé par une petite tête (stigmate); digynie chez l'amandier, le cerisier et le prunier; polygynie chez Prunus arium et P. domestica, Cerasus Caproniana et Amygdalus communis (ce dernier à quatre carpelles libres); soudure à divers degrés de prunes de différentes variétés, de pêches, de cerises. (quelquefois ces dernières étant unies au nombre de deux ou trois. sur un seul support), de deux noyaux de prunes, de deux amandes; déformation fréquente, et parfois générale dans une même contrée, des Prunus domestica, spinosa et Padus, dont les fruits s'allongent à la façon de ceux des Capsicum et même sont vides à l'intérieur avec un vestige de noyau; disjonction des péricarpes restés foliacés du cerisier et du pêcher, et dans celui-ci développement pétaloïde du stigmate; prolification de l'embryon dans les amandes; fascies chez Prunus sylvestris et Cerasus; division de feuille de Cerasus Laurocerasus, où les deux nervures latérales avaient éprouvé une partition; développement de deux boutons à fleurs, puis de deux fruits, mais sans feuilles, dans une fente de l'épiderme d'un abricotier.

7° SÉRIE.

· TOME III.

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ROSACÉES Au premier chef des anomalies de cette famille se place la prolification si souvent observée, décrite et figurée chez les Roses. On a vu deux fois à l'aisselle des pétales sur la coupe réceptaculaire soit 3-4 roses secondaires, soit un verticille de boutons floraux irrégulièrement conformés; on a vu une rose renfermant, outre ses carpelles disjoints les uns atrophiés, les autres hypertrophiés, sept petites roses, développées les unes à l'aisselle des étamines, les autres à l'aisselle des pistils; dans une rose Prince impérial, douze boutons s'étaient formés au cœur et sondés, ayant chacun un calice régulier, quelques pétales et pour pistils des styles plus nombreux qu'à l'ordinaire; dans la plupart des cas de prolifications, l'urcéole disparaît, les sépales sont transformés en feuilles, quelquefois au nombre de six, et le pédoncule, se continuant dans l'intérieur de la fleur qu'il traverse et qui est réduite aux pétales (parfois, comme dans un Rosa maxima, déjetés d'un seul côté) avec ou sans quelques étamines, tantôt reste à l'état de rameau soit simple et à plusieurs spirales de feuilles, soit divisé en ramuscules portant également des feuilles spiralées, tantôt offre de la base au sommet toutes les transitions des carpelles ordinaires à l'état de feuilles sous-florales, et à mesure que l'axe s'allonge, il naît à l'aisselle des carpelles une douzaine de boutons de rose disposés en épi; tantôt, enfin, ce pédoncule se termine par un bouton dont le stipe porte des lames colorées (prises pour des étamines déformées ou pour des pistils pétaloides); des roses thé avaient leur centre occupé par une rosette ou touffe de feuilles vertes lancéolées, pliées en deux (carpelles) et dont les extérieures se nuançaient avec les pétales, l'urcéole ayant disparu, et le calice étant resté normal; dans une rose de Bengale, sans urcéole, les feuilles calicinales avaient la gaîne si développée qu'en les redressant ces gaînes reproduisaient l'urcéole; et en même temps l'axe central portait des feuilles atténuées dans sa partie inférieure, pétaliques au-dessus; du milieu d'une rose à cent feuilles en partait une seconde, de celle-ci une troisième laquelle donnait naissance à une tige feuillée; de même chez le Rosa gallica on voit parfois sortir quatre ou cinq boutons l'un de l'autre au-dessus de la première fleur; d'autres fois sur le pédoncule aplati de cette espèce sont des bractées foliacées disposées par étages; du centre d'une fleur à cinq sépales et à vingt pétales de Rosa damascena, naissait un pédoncule portant d'abord une bractée demi-pétaloïde, puis une foliacée et terminé par un bouton normal. On a cité un rosier dont une tige carrée se lerminait par deux boutons opposés entre lesquels s'interposait une

lame pétaloïde (pistil transformé en pétale); une rose officinale dont le calice normal était suivi de cinq pétales écailleux verdâtres, où trois séries d'étamines étaient changées en pétales, les intérieures ressemblant à des pétales onguiculés et adhérents en cloche, et où les carpelles sépaliformes émettaient de leur aisselle des boutons de rose; un Rosa benghalensis dont les carpelles n'étaient pas renfermés dans une dilatation de l'axe; une rose remontante à inflorescence indéfinie et dont le jet de l'année, au lieu de se terminer par une fleur, poursuivait son développement en donnant naissance, à l'aisselle de six à sept feuilles, à autant de fleurs à pédoncule nu; un rameau indéterminé de l'année de Rubus tomentosus produisant des grappes axillaires dont les fleurs avaient les sépales changés en feuilles. On a signalé en outre dans cette famille des prolifications chez des Rubus, des Geum, des Agrimonia; des chloranthies de Potentilla argentea et de Rosa indica, dans ce dernier les pétales et une partie des étamines se trouvant transformés en bractées lancéolées, dentées vers le haut; un Geum rivale où un axe secondaire, simple et presque nu, se terminait par une fleur diaphysée à sépales transformés en feuilles avec pétales et étamines virescents; une chloranthie de Geum coccineum avec ou sans déformation cucullée des carpelles et quelquefois avec remplacement de tous les organes intérieurs au calice par un faisceau de feuilles; une virescence de Rubus hirtus avec persistance des pétales, et métamorphose des drupéoles en follicules cylindriques, velus; la transformation chez un Spirea des sépales en feuilles denticulées et pétiolées, et de tous les carpelles en une sorte de renflement stipité surmonté, au lieu de style, par un prolongement de l'axe que terminent deux courtes folioles et deux rudiments de bourgeons; chez un Potentilla nepalensis de tout l'appareil floral soit en une rosette de feuilles, soit en branches, soit en un long réceptacle couvert de carpelles transformés partiellement en feuilles de l'aisselle desquelles sortaient quelques fleurs, tandis que d'autres fleurs de cette même espèce offraient les pièces des trois verticilles extérieurs à l'état foliacé, les pistils étant peu modifiés. Dans le Fragaria vesca à fleurs doubles on compte de quinze à quarante pétales, les intérieurs plus petits et de forme différente semblant prendre la place des étamines qui ne sont plus qu'au nombre de cinq à dix; en même temps plusieurs pistils disparaissent, et souvent de l'aisselle des pétales et du pourtour des pistils on voit sortir d'autres fleurs sessiles ou pédonculées dont les fruits avortent. Il faut signaler encore l'apétalie (Rosa cen

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