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DU FRONTISPICE.

Le soleil, objet de tous les cultes, occupe le haut du tableau; à la gauche brille la lune, qui a partagé la vénération des mortels. Le père de la lumière lance ses feux à travers les deux signes du zodiaque, dont il a emprunté les formes dans tous les cultes: le taureau et le bélier. A l'équinoxe du printemps, la Nature sort de l'engourdissement où l'a plongée, pendant l'hiver, l'éloignement du soleil. Ce phénomène physique fixa les yeux de tous les hommes, et ils y attachèrent l'expression de leur reconnaissance pour l'astre bienfaisant, qui ne semblait revenir que pour les éclairer de nouveaux feux.

La précession des équinoxes fait correspondre successivement le soleil aux divers signes du zodiaque, à l'époque de l'équinoxe du printemps. Il y a environ quatre mille ans que le soleil ouvrit l'année astronomique, placé dans le taureau. C'est au temps qui s'est écoulé pendant cette correspondance, c'est-à-dire à l'espace de 2151 années solaires, que doivent se rapporter tous les cultes, dont le taureau fut l'objet symbolique. On voit dans ce dessin les emblèmes de ces cultes le veau d'or des Hébreux, auquel est joint le chandelier à sept branches, emblème des sept planètes; le bœuf Apis, adoré sur les bords du Nil, caractérisé par la statue de ce fleuve bienfaisant; plus bas le taureau, père de la Nature, ouvre l'œuf orphique, d'où sortit le vaste Univers; cet emblème est encore placé dans les temples des Japonais. Enfin le taureau immolé par Mithra, symbole sacré chez les Mithriaques, termine le tableau.

Plus de mille ans avant le règne d'Auguste, ou l'ère vulgaire, le soleil n'ouvrait plus l'année, monté sur le taureau; mais placé sur le bélier, ou l'agneau céleste. De nouvelles religions se formèrent et s'emparèrent de ce nouveau symbole. Jupiter-Ammon porta des cornes de bélier; comme le taureau de Mithra, l'agneau eut ses initiés, une vie, une mort violente, une résurrection à l'équinoxe du printemps, etc. Cette doctrine est expliquée dans l'Apocalypse, ouvrage d'un initié aux mystères de l'agneau, et dont personne n'avait encore trouvé la clef. L'agneau est accompagné des quatre animaux mystiques, ceux qui occupaient les

EXPLICATION DU FRONTISPICE..

centres du ciel (en termes d'astrologie), le lion, le bœuf ou taureau, l'ange ou l'homme du verseau, et l'aigle ou vautour de la lyre.

Une femme tenant un enfant, couronnée d'étoiles, marchant sur un serpent, rappelle la Vierge céleste, au-dessous de laquelle s'étend le serpent, et au-dessus de laquelle est placée la couronne. C'est elle qui brillait à l'Orient, le 25 décembre à minuit, lorsque les calendriers romains annonçaient la naissance du soleil invincible. Elle avait été successivement Isis, Thémis, Cérès, Érigone, la mère de Christ, etc.

Le statue symbolique de Sérapis, ou du soleil d'automne, vieil et caduc, est entourée des replis d'un vaste serpent. C'est celui qui fixe l'entrée du soleil dans les signes inférieurs, temps des pluies et des ténèbres; et c'est lui qui a amené dans le monde le péché et la mort.

On aperçoit dans l'enfoncement les pyramides d'Égypte, monument astronomico-mythologique du culte d'Osiris et d'Isis, c'est-à-dire, du soleil et de la lune.

Le milieu du tableau est occupé par un sacrifice à Vesta, fondement de la religion des Romains, et dont le feu sacré n'était qu'un emblème des feux solaires.

Le dernier symbole qui rappelle ici le soleil, caché sous des voiles religieux, est la corbeille mystique, d'où sort un serpent. On sait que ce reptile jouait un grand rôle dans les mystères de Bacchus, dont les conquêtes figuraient le passage du soleil dans ses douze demeures.

Ce fronstipice est un tableau raccourci de l'Origine de tous les Cultes, et il sert à en fixer les bases principales d'une manière aussi ingénieuse que piquante.

DES PLANCHES.

PLANCHE PREMIÈRE.

Domiciles des planètes.

Le nombre des planètes étant moindre que celui des constellations zodiacales, on assigna à cinq d'entre elles deux signes pour domiciles, ou lieux dans lesquels se développait le plus énergiquement leur puissance. L'astrologie, qui se confondait presque toujours avec l'astronomie ancienne, tira un grand parti de ces doubles domiciles. Leur connaissance est nécessaire à ceux qui veulent pénétrer le secret des fables.

PLANCHE II.

Médailles de l'empereur Antonin frappées en Égypte.

Ces médailles présentent le même sujet que la planche precédente; mais il est ici mis en action. Chaque planète est exprimée par une divinité, qui plane sur le signe où elle a fixé son domicile. Cette alliance offre un essai des créations mythologiques.

PLANCHE III.

Division du zodiaque en trente-six parties, avec les noms des décans et la distribution des planètes.

La superstition s'accroît toujours : elle ne fut pas satisfaite d'avoir consacré les signes entiers aux planètes; elle divisa chaque signe en trois parties de dix degrés, appelés décans. Ces décans furent personnifiés et divinisés. L'histoire même s'en empara; elle en fit les célèbres dynastes égyptiens, dont l'existence et la successión, ou la co-existence, ont été le tourment

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EXPLICATION DES PLANCHES.

des érudits. Ils ne dominèrent cependant qu'en sous-ordre à chaque dixième de signe, et sous l'influence des planètes, qui se répartirent cette présidence subalterne, sans cesser de présider à chaque signe entier.

PLANCHE IV.

Planisphère astrologique du style égyptien.

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Bianchini ayant découvert à Rome ce planisphère, l'envoya à l'Académie des Sciences de Paris. Quoique mutilé, il sert à rétablir la succession entière des décans et des planètes correspondantes à chacun d'eux. Il sert de base à la division du zodiaque de la planche précédente.

PLANCHE V ET VI.

Planisphère égyptien des paranatellons

La doctrine secrète des prêtres égyptiens ne se bornait pas aux décans; elle avait encore pour objet les paranatellons, c'est-à-dire les constellations extra-zodiacales, qui montaient ou descendaient dessous l'horizon, pendant le même temps que chaque degré des signes du zodiaque se levait ou se couchait. La réunion des signes avec leurs paranatellons forme ce planisphère égyptien, dont on voit les deux parties séparées sous les numéros V et VI, et qui sont tirées de l'OEdipe de Kirker. Il est impossible d'expliquer les attributs des divinités, sans la connaissance des paranatellons.

PLANCHE VII.

Distribution des quatre élémens dans les douze signes du zodiaque, et dans les domiciles des planètes.

Tout, dans le monde sublunaire, étant soumis à l'influence des signes du zodiaque, les quatre élémens leur furent subordonnés, et on affecta trois signes à chacun. Cette attribution commença par le feu et par le lion, qui était le domicile du soleil et le premier signe, deux mille cinq cents ans avant l'ère vulgaire. Elle continua successivement: ce qui forma les triangles, ou trigones des signes, si fameux chez les astrologues, et dont l'application donne la clef de quelques endroits obscurs du Traité de Plutarque, d'Isis et d'Osiris.

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