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OL 29845.5 (1-2)
Ch 167. 183

HARVARD UNIVERSITY LIBRARY

NOV 27 1950

B

A MONSIEUR

LE COMTE DE SALVANDY

MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
VICE-PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
MEMBRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE

ETC.

HOMMAGE RESPECTUEUX DU TRADUCTEUR

En 1718, un savant distingué par une instruction fort étendue, notamment dans les langues et les littératures de l'Orient, l'abbé Renaudot, publia un volume intitulé: Anciennes relations des Indes et de la Chine, de deux voyageurs mahométans qui y allèrent dans le 1x siècle de notre ère. Ces relations étaient traduites de la langue arabe, et Renaudot les avait accompagnées de remarques, dont plusieurs étaient fort intéressantes.

Le récit des voyageurs arabes jetait un jour tout nouveau sur les rapports commerciaux qui existèrent au 1x° siècle entre les côtes de l'Égypte, de l'Arabie et des pays riverains du golfe Persique d'une part, et, de l'autre, les vastes provinces de l'Inde et de la Chine. Ce récit était d'autant plus curieux, qu'au moment même où l'on finissait de le mettre par écrit, les relations qui en forment l'objet

a

s'étaient interrompues, et qu'elles ne reprirent que plusieurs siècles après, lorsque les Mongols, par la conquête successive de la Perse, de la Chine et de la Mésopotamie, eurent de nouveau mis en rapport immédiat les deux extrémités de l'Asie, et que l'Occident lui-même se trouva en communication avec l'Orient le plus reculé.

La partie du récit qui traite de la Chine n'était pas toujours d'accord avec ce que les savants missionnaires catholiques avaient écrit sur un pays si différent des autres. A la vérité, il y avait quelques erreurs provenant de Renaudot. Il n'eût pas été surprenant, d'ailleurs, que des marchands, qui ne parlaient pas la langue du pays et qui n'y étaient venus que pour des affaires commerciales, se fussent trompés sur quelques points. On accusa l'abbé Renaudot d'inexactitude et de légèreté; quelques-uns allèrent plus loin: comme Renaudot n'avait donné aucune indication précise du manuscrit d'où il avait tiré ce récit, se contentant de dire le volume que

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