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Ils ont ajouté qu'ils marquoient de tout, & particulièrement d'hôpital ambulant.

Cette dénonciation a occafionné un long débat. Barbaroux a rapporté qu'Anfelme faifoit les mêmes plaintes pour fon armée; que Servan s'étant préfenté pour commander l'armée du Midi, n'avoit point, trouvé l'armée qu'on lui avoit annoncée; que l'armée des Pyrénées n'avoit pas de vivres pour plus de deux jours; que Thionville & Metz étoient dans un dénuement abfolu de tout ce qui est néceffaire à leur défenfe, &c.

Barbaroux, Choudieu, Buzot, ont demandé le renvoi du Miniftre Packe, qu'on accufe auffi d'intrigues très-dangereufes.Hier, a dit Babaroux, la femme Pache, la fille Pache, la tante Pache & fix Commis du Bureau de la Guerre étoient à la Caferne des Marfeillois !...

La Convention arenvoyé ces dénonciations au Comité de la Guerre qui fera renforcé de 13 Commiffaires.

La Section des Gravilliers eft venue demander la mort de Louis.

Les veuves, orphelins & les bleffés du to Août font venus demander la mort de Louis. Un des blellés étoit porté fur un branca:d.

REDERE R.

COMMUNE DE PARIS.

Du 29 Décembre.

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Sur la réquifition du Procureur de la Commune, le Corps Municipal arrête, que les originaux des pétitions des 15 & 17 Juillet échappés à l'attentat du Champ de Mars, feront portés à la Convention Nationale; 29 que des Commiffaires feront chargés de rédiger à cet effet une adreffe à la Convention; 3° que copie collationnée & certifiée fera dépofée dans la falle du Confeil-Général; 4° qu'elles feront imprimées, affichées & envoyées aux 48 Sections, avec la lifte des Sgnataires.

NOUVELLES.

L'ouverture du Port d'Anvers va fervir de prétexte à l'Angleterre & à la Hollande pour faire la guerre à la France. La fituation de cette ville près la mer, aux embouchures de PEícaut lui a procuré pendant long-tems un

commerce confidérable & des richelles immenfes. A la fin du 15e fiècle, elle renfermoit plus de deux cents mille habitans & poffédoit plus de deux mille navires marchands. Son port vafte & commode peut recevoir les plus forts vailleaux de guerre & plufieurs canaux laiges & profonds facilitent au commerce les chargemens dans l'intérieur de la ville. Ce fut par un article de la paix de Munster, en 1648, que la fermeture de ce port fut convenue, & l'ambition hollandoife a élevé des forts & établi des bâtimens de garde pour la maintenir. En Octobre 1784, Jofeph II tenta de rompre ces entraves, mais il termina par préférer quelques millions de florins à la profpérité de fes fujets. En Novembre dernier, quelques bâtimens françois ont remonté l'Efcaut, fe font emparés fans_réfiftance de Lillo & de quelques autres Forts. Que demande la République Françoife, la liberté de la navigation fur l'Efcaut pour tous les Peuples commerçans qui n'auroient jamais dûs en être privés! Au refte puifque ce Fleuve cele d'être navigable à quelques lieues d'Anvers il n'offre point de débouché pour l'intérieur. L'ou verture du Port d'Anvers pourra altérer le commerce de cèlui d'Oftende, mais ne préjudic era point à celui d'Amfterdam & des autres villes de la Hollande, dont les relations, les habitudes & les immenfes capitaux affareront toujours la plus grande profpérité.

Quoique les Hollandois foient bien pénétrés de ces vérités, ils n'en font pas moins tous leurs efforts pour intéreffer en leur faveur l'Angleterre, qui gagneroit infiniment à cette liberté de navigation: ils font aafli de leur côté les plus grands préparatifs; ils arment une partie de leur flotte, fortifient leurs villes frontieres, & établiffent des retranchemens & des batteries de canons fur les côtes.

Ou écrit de Londres que la guerre de' l'Angleterre contre la France paroït enfin décidée, & le Peuple y prend autant de part que le Gouvernement. Pour alimenter ce fentiment de haine du Peuple Anglois contre la France, on répand avec profufion un récit des maffacres des 2 & 3 Septembre, que l'on fait confidérer comme le crime de

la Nation entière. Depuis quelques jours, les Emigrés de Coblentz arrivent à Londres par troupes, la plupart viennent de Hollande. Bouillé y et débarqué du paquebot de Rotterdam; les Ducs, les Marquis, les Archevêques & une quantité prodigieufe de Prêtres inondent les maifons & les rues de Londres, & tous attendent avec impatience le Plénipotentiaire Breteuil.

Le Gouvernement fe prépare à la levée de 25,000 Matelots.

Le Citoyen Sémonville, Miniftre Plénipotentiaire de la République Françoife près la Cour Ottomane, étoit à bord de l'efcadre qui eft dans la Méditerranée, dont une partie a relâché en Corfe ; elle eft forte de plus de 30 vaiffeaux de guerre ou frégates, de beaucoup de chaloupes canonnières, & fuivie de 50 bâtimens de transports. Le 10 de ce mois, elle eft partie du golle della Spiega. On préfume qu'après quelques expéditions fila Porte fe refufe aux mefures qui lui font propofées par le Gouvernement François, elle pourra fe porter aux Dardanelles.

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fufpendre en Angleterre la circulation des affignats. M. Burke a demandé l'établiffement d'un Comité fecret qui s'occuperoit des mesures convenables à prendre; il n'a pas fans doute ofé propofer l'inquifition, mais de fait elle exifte dans ce pays qui paffoit pour être l'afyle de la Liberté.

VARIETE.

Suite de la Lettre de Stutgard, interceptés par le Général Miranda. (Voyez la Feuille d'hier.)

« Nous devons favoir demain comment Cuftine aura pa échapper à la mauvaise pfition où il le trouvoit. Il ne paroît pas, d'après celle des colonnes pruffiennes, qu' ait éviter un combat. S'il eft bien batią pu que penfer de la connivence? Il eft certain que cela n'y reffembleroit guère; mais je croirai que quelqu'incident a changé fes vues, qu'on ne lui tient pas parole, qu'enfin il fe brouille avec fes affociés, & je ne fautois me refufer à cette lumière qui fe trouve portée dans ce qu'il a fait, & qui donne de la vraisemblance aux événemens incroyables dont nous fommes témoins.

>> En vérité, je crois que la nature entière eft liguée contre nous. On meconnoît à notre égard les premiers principes de la juftice, de l'humanité & de la morale. Tous les cœurs nous font fermés. Ces malheureux émigrés l'éprouvent d'une manière cruelle.

D

Quelle honte pour les Souverains, qui devroient tous concourir au moins à leur procurer la fubfiftance. Et la nobleffe donc, comme elle fe déshonore ! Il femble que cet ordre n'exiftoit qu'en France. C'est pourtant la caufe de celle qui eft répandue par tout: fon propre intérêt devoit donc la rendre fenfible à des maux fi grands & fans exemple jufqu'ici! Je vous ai dit qu'on ne conçoit rien à tout ce qu'on voit. C'eft un bouleversement total. Dans l'indignation dont je fuis pénétrée, je le fouhaite encore plus grand.

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» Qui, fi la République eft reconnue en France; fi elle s'établit, tous mes feroient que tous les Gouvernemens éprouvent le même fort que le nôtre. Les Souverains méritent cette punition par leur indolence à venir à notre fecours; en outre, pour nous avoir trahis. Je voudrois pour

tant en excepter l'Empereur, s'il eft tel que nous penfons, Je n'en fais rien au fait; car dans l'écrit dont je vous ai fait un extrait, on voit un Membre de fon Confeil figurer avec ceux du Roi de Pruffe. Je veux douter de tout cela: il m'en coûteroit de renoncer

quartier-général eff toujours ou vous l'avez, laiffé. On a envoyé plufieurs Compagnies dans les environs de Rottembourg, en il eft impoffible d'être plus mal. M. de Saffenay eft parti ce matin pour Manheim, où il compte refter un mois ou fix femaines, & revenir

apparence que nous y refterons.

à l'opinion que j'ai de ce jeune Prince. Laici, fi nous fommes encore foufferts; il y a Nobleffe des autres Puiffances mérite-t-elle d'être confervée, quand elle regarde comme étrangère cette quantité de Gentilshommes. perfécutés & réduits à la dernière misère ? je le répète, il faut finir par une république

univerfelle.

» Ce défir ne me fera pas de tort dans votre efprit. Je crois, au contraire, que vous le partagerez avec moi. C'eft l'effet d'une ame fenfible & honnête, juftement indignée de toutes ces horreurs. Le dernier traitement des émigrés met le comble a tout. Je n'y peux penfer fans frémir & fans une horreur profonde. Il femble que leurs maux augmentent les miens propres. Que vont ils devenir? Les uns s'ôteront une vie qu'ils ne peuvent plus Lupporter; les autres la traîneront dans l'opprobre & dans un dénnement total. Ah! la pitié n'exifte même pas dans le cœur des hommes. Dans quelle faifon on abandonne ainfi ces malheureux! Beaucoup n'ont pas le moyen d'avoir même du pain. Ainfi ils n'ont pas celui de voyager d'aucune manière, foit pour réjoindre quelques-uns de leurs parens, ou pour fe rapprocher des lieux où ils pourroient faire venir des fecours de France.

(La fuite dans une Feuille prochaine.) THEATRE DE LA NATION.

La Matinée d'une jolie femme, dont on a donné avant-hier la première répréfentaJa tion, reflemble beaucoup, & pour le fond & pour les détails, à plufieurs Comédies trèsconnues, & plus particulièrement au Cercle oa la Soirée à la mode. Ces traits de reffemblance n'ont pas nu au fuccès de la Pièce. On en a demandé l'Auteur, & l'on eft venu dire qu'elle etoit du Citoyen Vigée à qui ce Théâtre et déja redevable des Aveur difficiles.

Le titre annonce affez le fujet, & l'on fent que rigoureufement il ne peut y avoir de plan. Des perfennages ridicules dans des genrens paroillent & difparoiffent fucceivement, il y a de la vérité dans un grad nemorede traits & fouvent beaucoup d'e. Les premières foènes entre les Valeis de

thao, quoiqu'affez naturelles, ont paru trop Tongues & porter fur des détails trop minutieux. L'Héroine de la Pièce, Me de Senanges, qui ne contrafte point au milieu du tourbillon ridicule dans lequel elle vit, prend cependant pour le feul homme'rai-. fonnable qui la fréquente des fentimens qui devroient lui être étrangers.

Ce genre de fcènes dépend beaucoup de la manière dons elles font jouées, & c'est far-tout dans ces fortes de pièces que les

O dépravation de notre fiècle ! & honte de Phumanité je ne peux renfermer en moi ma peine & mon indignation. L'arinée, de Condé n'eft pas encore diffoute, mais elle va l'être fans doute, à moins que l'Empereur n'ait des moyens de la foutenir. J'ai vu hier Jofeph de Saffenay qui venoit des cantonnemens; il dit qu'il eft impoffible d'y tenir. Figurez-Adeuis prennent au fuccès autant de part vous que dans l'Infanterie ils font entaffés so par chambrées, & 17 dans la Cavalerie." Ils n'ont qu'une livre & demie de foin par joar, & de l'avoine ce qu' en faut. Le

que les Auteurs. Mlle Contat, les Citoyens Fleuri, Dazincourt & Dupeut ont donné de nouvelles preuves de leur fupériorité dans leur genre.

On s'abonne au Bureau, rus J. J. Rouffeau, No. 14. Prix 30 liv. par an pour Paris,
pour la Province, franc de port. On n'abonne que pour une année.
De l'imprimerie du Journal de Paris, meme Maifon.

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