Rien n'exprime mieux l'état où se trouvoit Son Alteffe Royale de Savoye, & l'avantage qu'elle vient de recevoir. Qu'avoit produit à ce Prince toute la faveur des Allicz, & toute la puiffance de la Ligue? Il avoit perdu une partie de fes Etats, & le refte de fes Sujets eftoit plus opprimé par les Troupes mêmes qui eftoient destinées à les deffendre,que par les autres neceffitez de la guerre. La feule Union qu'il vient de faire avec la France le met à la tefte d'une armée puiffante, & toûjours victorieufe, avec laquelle il rend non feulement le calme à fes Sujets, mais il se voit en état de donner la Loy à ceux qui la luy faifoient, Sors du péril où t'avoit mis Des Princes conjurez l'injufte & vaine rage, On a peint dans le dernier un Soleil qui darde fes rayons fur la croix de Savoye,& la rend d'un éclat éblouiffant. Avec ces mots : QUANTUM A SOLE MICAT. fonnellement le Duc de Savoye, celui-ci doit s'appliquer directement à sa Famille. Quelle gloire & quel avantage ne vientelle point de recevoir? Sa reconciliation avec la France éleve une de fes Filles au furprême bonheur de pouvoir augmenter le nombre de cette Augufte & toujours Triomphante Maison, dont les Heros fuivant les traces du Grand LOUIS feront un jour les maîtres de toute la Terre. Goûte en repos, trop heureufe Savoye, Le bonheur que le Ciel t'envoye. T'uniffant au fang des Bourbons, Au faîte des grandeurs ta Fille eft deftinée. Tu confondras ton nom avec tous ces grāds noms. Que tu reçois d'éclat de ce grand hymenée! Des vertus de LOUIS genereux heritier, Ce jeune Epoux fuivant la trace, Et du Pere imitant la belliqueufe audace, Donnera quelque jour des loix au Monde entier Reftes d'une Ligue cruelle, Et fon Prince couvert d'une gloire nouvelle. Cette Paix que LOUIS a tant de fois offerte, ARLEQUIN MERCURE GALANT. COMEDIE EN TROIS ACTES. Mife au Theatre par Monfieur D*** & reprefentée pour la premiere fois par les Comediens Italiens du Roy dans leur Hotel de Bourgogne de 22. Fanvier 1682. SCENES FRANCOISES D'ARLEQUIN MERCURE GALANT SCENE DES NOUVELLES. JUPITER, ARLEQUIN. ALEQUIN en Mercure, pa roit en l'air, monté fur l'Aigle de Jupiter,& voyant ce Dieu fur la terre déguifé en Berger, il luy dit: Adio, Signor Giove, A |