Images de page
PDF
ePub

ÉCLAIRCISSEMENTS..

Nomenclature des subdivisions territoriales des diocèses de Lyon et de Mâcon,

et pays circonvoisins, aux Ix°, x' et x1° siècles.

Dictionnaire géographique..

Glossaire et explications de quelques mots.

Variantes et rectifications..

Pages.

1067

1069

1104

1159

1162

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Frappé, il

y a plusieurs années déjà, de l'importance historique du cartulaire de Savigny, je résolus d'en faire l'objet d'une publication particulière. Je copiai dans ce but le seul exemplaire de ce précieux monument que j'eusse à ma disposition, celui de la Bibliothèque impériale; puis j'adjoignis à mon manuscrit toutes les pièces que je pus me procurer sur Savigny. Mais je m'aperçus bientôt que ces additions, qui allaient sans cesse grossissant, absorbaient le document essentiel, et que, si je les conservais dans mon livre, la publication perdrait, au point de vue de l'histoire générale, tout l'intérêt qu'elle pourrait gagner sous le rapport de l'histoire particulière de l'abbaye. Or, comme l'histoire de Savigny n'était pas le but principal de mon travail, je me décidai à changer de voie : j'écartai toutes les pièces étrangères au cartulaire que j'avais recueillies déjà, et je rétablis l'économie primitive du manuscrit, que j'avais modifiée pour leur donner place. C'est ce document que je publie aujourd'hui dans la Collection des documents inédits, conformément à une décision de l'ancien Comité des monuments écrits de l'histoire de France, auque je l'ai soumis en 1849. J'ai collationné mon manuscrit sur toutes les copies connues, et je l'ai complété autant qu'il dépendait de moi par des notes et par l'addition d'un document du même genre, du même temps et du même pays, mais beaucoup moins considérable : je veux parler d'un cartulaire de l'abbaye d'Ainay, presque inconnu des historiens. Ce sont les deux plus anciens monuments de l'histoire du Lyonnais : à ce titre seul ils mériteraient déjà quelque

a.

intérêt, car le moraliste et le philologue y trouvent leur part comme l'historien; mais on va voir qu'ils ont un intérêt plus spécial, celui de jeter quelque lumière sur des questions historiques encore fort obscures. Toutefois, avant d'aborder ce sujet, je crois convenable d'entrer dans quelques détails préliminaires sur les différentes ties qui composent ce livre.

1° CARTULAIRE DE SAVIGNY.

par

La première comme la plus considérable et la plus importante portion est certainement celle qui renferme le cartulaire de Savigny. Ce document, compilé, dans la première moitié du xıro siècle, par ordre de l'abbé Ponce, qui gouverna l'abbaye de l'an 1111 à 1140 environ, s'arrêtait primitivement à cette dernière date; mais on y a joint plus tard une vingtaine de pièces, dont quelques-unes vont jusqu'au xive siècle. Je n'ai pas cru devoir retrancher ces pièces1, quoiqu'elles soient en désaccord avec le titre particulier du cartulaire, parce qu'elles font partie de toutes les copies aujourd'hui connues de ce document. Seulement je les ai séparées du livre de Ponce par le mot Appendix placé en forme de titre (page 509), mais entre crochets, pour indiquer qu'il ne se trouve pas dans le manuscrit.

Le manuscrit original de ce cartulaire n'existe plus, ou du moins n'est dans aucun dépôt connu. Il paraît qu'il en restait encore quelques fragments dans l'abbaye au xvIIe siècle, car François de Camps, abbé de Signy, ayant obtenu de Bossuet, alors abbé de Savigny, communication d'une copie plus moderne de ce document que conservait le monastère, nous apprend, dans une longue lettre qu'il écrivit à ce sujet à son confrère, et qui est datée de Paris, le 1er janvier 1703, qu'il y avait au commencement et à la fin du manuscrit deux feuillets d'une écriture plus ancienne. « Il paroît, dit-il, par ces quatre feuillets, qu'il y avoit un cartulaire plus ancien, qui paroît avoir été

1 Elles sont, comme on le verra, inscrites sans aucun ordre, et quoique quelques-unes d'entre elles soient fort longues,

toutes ensemble n'égalent pas en étendue la quinzième partie du cartulaire proprement dit.

que

écrit près de cent cinquante ans avant celui-ci. » François de Camps, à la vérité, semble croire que ces fragments appartenaient à un cartulaire plus ancien celui de Ponce; mais ce n'est là qu'une opinion sans fondement, comme tant d'autres du célèbre abbé1. Ces fragments provenaient évidemment de l'ancienne copie, qu'un fréquent usage avait détériorée à la longue, et qu'on avait dû renouveler à une époque relativement moderne, mais déjà ancienne au xvme siècle.

:

J'ai vainement cherché le volume qu'avait eu en mains l'abbé de Camps il se trouve sans doute dans quelque bibliothèque particulière, où le hasard le fera découvrir un jour. En effet, de 1703 à 1791 il n'est survenu aucun événement qui ait pu causer la destruction de ce volume, alors fort connu des érudits, grâce aux extraits qu'en avait donnés J. M. de la Mure dans son Histoire du diocèse de Lyon; et depuis 1791 les archives de l'abbaye ont été conservées dans celles du département du Rhône. On a bien pu le soustraire, ainsi que beaucoup d'autres volumes, à ce dernier dépôt, tenu autrefois avec fort peu de soin; mais on y attachait trop d'importance au xviie siècle pour l'avoir laissé périr.

Quoi qu'il en soit, on ne connaît plus aujourd'hui que quatre copies intégrales du cartulaire de Savigny : celle des bibliothèques publiques de Paris (Bibl. imp.), de Lyon (Bibl. de la ville), de Montpellier (Bibl. de la faculté de médecine), et la plus intéressante de toutes, celle qui provient de l'abbaye, et qui est devenue une propriété particulière par une circonstance déplorable. Il y en a eu sans doute un bien plus grand nombre, car il paraît que Samuel Guichenon et le conseiller Aubret en ont eu chacun une à leur disposition. Il pourrait donc se faire qu'on en retrouvât d'autres que celles que je viens de mentionner, et sur lesquelles seulement mon texte a été

1 J'en citerai une bien plus étrange. Dominé par les idées nationales de son époque, il prétend trouver dans le cartulaire de Savigny la preuve que la domination bourguignonne n'était pas reconnue dans le Lyonnais aux siècle! Il est inutile de

combattre cette erreur, qui est contredite par presque tous les actes du cartulaire. Il suffira au lecteur de comparer dans la table les articles des rois de France à ceux des rois de Bourgogne, à celui de Conrad particulièrement.

« PrécédentContinuer »