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extrêmement fragiles, & le moindre effort les fait rompre. Mais rien n'a fatisfait ma curiofité, comme une efpece de Pierre Judaïque qui y eft affez commune: fa figure eft différente des pierres judaïques ordinaires, qui font des corps Olivaires ftriés, & qui ont un pédicule: le corps de celles-ci eft prefque cylindrique; elles font quelquefois longues de deux pouces & demi, & ont 3 à 4 lignes de diamètre: elles! font cannelées dans les deux tiers de leur longueur, & ces cannelures ne font pas des fillons fimples & uniformes; ce font des filets de petits tubercules pofés fort près & à égale diftance les uns des autres : cette cannelure n'occupe qu'environ les deux tiers de la pierre; elle dégénere tout d'un coup en un colet délié, cylindrique, poli, terminé par un bouton renflé, régulier, legerement convexe, orné d'une petite moulure. Cette pierre eft très-commune dans ces Carrieres; mais elle fe trouve rarement entiere, à caufe de fa grande fragilité: elle ne fe rompt jamais qu'obliquement, en forte que fa fection représente toujours une Ellipse: elle paroît compofée d'une infinité de feuillets Elliptiques appliqués les uns fur les autres, dont il réfulte un cylindre, de maniére que le plan de tous ces feuillets eft incliné à l'Axe de la pierre.

Il étoit naturel de penfer, que puifque ces piliers faifoient voir à leur furface extérieure tant de pierres figurées, leur intérieur en devoit être rempli, & même qu'elles y devroient être mieux confervées ; mais l'expérience m'a fait voir le contraire: car ayant fait éclatter un de ces rochers avec de la poudre, l'intérieur n'étoit qu'une maffe de pierre de taille, homogene & très-dure, fans la moindre apparence de pierre figurée ; j'ai feulement apperçu quelques canaux tortueux, ftriés intérieurement, à l'extrémité defquels j'ai trouvé un noyau de pierre de la groffeur d'une olive, ftrié auffi, & qui, par fon mouvement, avoit vraisemblablement formé les ftries du canal pendant que la matiere étoit encore molle.

Les Carrieres de Bourges ne font pas le feul endroit où j'aye trouvé des pierres figurées & des coquilles pétrifiées ;

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mais d'une espece

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côté du Midi. Le vent & la pluie qui font de Bourges à Nord ont enlevé la craye, & pour pierres qui étoient enfouies, enforque des coquilles d'une des Vis, des Cornes d'Amleur entier, & qu'il eft affez f beaucoup de figurées. La plus commune face eft ondoyée & n'eft qu'une cr amas de per fouvent taux fr grop

autres qui pefoit plus de 25 un pied de diamétre. Les autres chemin d'Iffoudun, & celles de

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Herenferment rien de curieux.

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article des Carrieres de Bourges fans Aqueduc qui s'y rencontre. Sa direction au S. E. fa pente, vers la Ville; & la longueur de 30 ou 40 toifes: la hauteur de la voûte eft

pieds; la largeur de la Gallerie, de 3 pieds; la largeur la profondeur du Canal eft d'un pied & demi; il eft bâti petites pierres revêtues d'un ciment très-dur & très-fin. Le lir du Canal eft enduit comme celui de tous les vieux Aque

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ducs,

d'un fédiment pierreux femblable à celui qui fe dépofe dans celui d'Arcueil. L'Aqueduc a été rompu quand on a ouvert la Carriere; car il paffoit par-deffus; par conféquent il eft plus ancien qu'elle : il devoit être d'un grand fecours à cette Ville où on ne boit que de l'eau de puits, qui n'eft pas par-tout également bonne.

Pendant le féjour que j'ai fait à Nevers, où j'étois allé faire fouffler des tuyaux de toute forte de calibre pour les expériences du Barométre que nous projettions de faire fur différentes Montagnes, j'ai eu occafion de voir les foffes dont on tire la terre à fayence: elles font fur une hauteur à un quart de lieue de Nevers aux environs d'un Vignoble, & n'ont rien d'extraordinaire; on diroit d'une espece de marne, qu'on trouve fous un lit de fable épais de 3 à 4 pieds: cette terre eft affez dure dans la Carriere; mais elle s'humecte, fe fend & s'amollit à l'air : quand elle eft fuffifamment humectée, on l'emporte pour la travailler on en diftingue de deux efpeces, dont l'une fert à faire la fayence qui va fur le feu; mais elles m'ont paru de même nature, excepté que celle-ci eft moins pure & plus mêlée de fable que celle dont on fait la fayence fine. J'ai vâ au même endroit une espece de plâtre

qu'on apporte de Décize-fur-Loire, & qui eft clair & tranf parent comme de l'albâtre; on y apperçoit des fibres ondoyées;il a une legere teinte de rouge comme l'Alun de Rome, qu'il conferve même après qu'il a été calciné; il m'a plus beau, lorfqu'il eft employé, que celui de nos environs de Paris.

paru

Le voisinage de la Riviere d'Allier m'invitoit à aller herorifer fur fes bords; je pris pour cet effet le chemin de S. Pierre-le-Mouftier jufqu'au Village de Plagny. Un peu ende-çà j'apperçus dans une orniere, & fur la furface de la terre aux environs, quantité de pierres Bélemnites; la terre fur laquelle j'en trouvai une plus grande quantité étoit jaune, argilleufe, & fort humectée : j'en trouvai auffi quelques-unes un peu plus bas dans une terre différente ; j'en ai vû même qui étoient enchaffées & faifoient corps avec de groffes pierres: je fis fouiller dans cette terre jaune, & à la profondeur de 3 ou 4 pouces, on en trouvoit encore quelques-unes, mais moins qu'à la furface: à la profondeur d'un pied on n'en trouvoit plus, & la terre devenoit noire & fablonneuse. Il y avoit de ces pierres qui étoient entierement folides, & d'autres qui étoient creufes en-dedans; celles-ci ne fe trouvoient que dans la terre humide & graffe; leur cavité étoit conique comme la furface extérieure de ces pierres, avec cette différence cependant, que l'axe du cône extérieur étoit double de celui du cône intérieur, de forte que la partie pointue de la Bélemnite étoit entierement folide, & cette folidité alloit toujours en diminuant en approchant de la base où elle n'étoit plus qu'une lame transparente & mince comme une feuille de papier; cette cavité conique étoit remplie d'une terre jaune, graffe & très-fine: il femble que cette terre jaune & humide foit pour ainfi dire la Matrice des Bélemnites; car je n'en ai jamais ramaffé que dans cette efpece de terre, furtout à Dive en Normandie, où ces pierres font communes. Je rapporte toutes ces circonftances, parce que je ne vois pas d'apparence que ces pierres foient des parties d'animaux pétrifiées, comme les tuyaux d'Hériffons de Mer, non plus que des dents de Souffleur, comme quelques Naturaliftes l'ont

les travaux qu'on a faits pour rétablir le chemin de Bourges à Dun-le-Roy m'en ont fait découvrir auffi, mais d'une efpece différente ; je n'ai prefque trouvé ici que des coquilles d'une feule piece, comme des Buccins, des Vis, des Cornes d'Ammon; une de celles-ci entr'autres qui pefoit plus de 25 livres & qui avoit près d'un pied de diamétre. Les autres Carrieres qui font fur le chemin d'Iffoudun, & celles de Sainte Soulanges ne renferment rien de curieux.

Je ne finirai pas cet article des Carrieres de Bourges fans parler d'un refte d'Aqueduc qui s'y rencontre. Sa direction eft du N. O. au S. E. fa pente, vers la Ville; & la longueur du fragment, de 30 ou 40 toifes: la hauteur de la voûte eft de 5 pieds; la largeur de la Gallerie, de 3 pieds; la largeur & la profondeur du Canal eft d'un pied & demi; il eft bâti en petites pierres revêtues d'un ciment très-dur & très-fin. Le lit du Canal eft enduit comme celui de tous les vieux Aqueducs, d'un fédiment pierreux femblable à celui qui fe dépofe dans celui d'Arcueil. L'Aqueduc a été rompu quand on a ouvert la Carriere; car il paffoit par-deffus; par conféquent il eft plus ancien qu'elle: il devoit être d'un grand fecours à cette Ville où on ne boit que de l'eau de puits, qui n'eft pas par-tout également bonne.

Pendant le féjour que j'ai fait à Nevers, où j'étois allé faire fouffler des tuyaux de toute forte de calibre pour les expériences du Barométre que nous projettions de faire fur différentes Montagnes, j'ai eu occafion de voir les foffes dont on tire la terre à fayence: elles font fur une hauteur à un quart de lieue de Nevers aux environs d'un Vignoble, & n'ont rien d'extraordinaire; on diroit d'une efpece de marne, qu'on trouve fous un lit de fable épais de 3 à 4 pieds: cette terre eft affez dure dans la Carriere; mais elle s'humecte, fe fend & s'amollit à l'air : quand elle eft fuffifamment humectée, on l'emporte pour la travailler on en diftingue de deux efpeces, dont l'une fert à faire la fayence qui va fur le feu ; mais elles m'ont paru de même nature, excepté que celle-ci eft moins pure & plus mêlée de fable que celle dont on fait la fayence fine. J'ai vâ au même endroit une espece de plâtre

qu'on apporte de Décize-fur-Loire, & qui eft clair & tranfparent comme de l'albâtre; on y apperçoit des fibres ondoyées;il a une legere teinte de rouge comme l'Alun de Rome, qu'il conferve même après qu'il a été calciné; il m'a paru plus beau, lorfqu'il eft employé, que celui de nos environs

de Paris.

Le voisinage de la Riviere d'Allier m'invitoit à aller herborifer fur fes bords; je pris pour cet effet le chemin de S. Pierre-le-Mouftier jufqu'au Village de Plagny. Un peu ende-çà j'apperçus dans une orniere, & fur la furface de la terre aux environs, quantité de pierres Bélemnites; la terre fur laquelle j'en trouvai une plus grande quantité étoit jaune, argilleufe, & fort humectée : j'en trouvai auffi quelques-unes un peu plus bas dans une terre différente ; j'en ai vû même qui étoient enchaffées & faifoient corps avec de groffes pierres: je fis fouiller dans cette terre jaune, & à la profondeur de 3 ou 4 pouces, on en trouvoit encore quelques-unes, mais moins qu'à la furface: à la profondeur d'un pied on n'en trouvoit plus, & la terre devenoit noire & fablonneufe. Il y avoit de ces pierres qui étoient entierement folides, & d'autres qui étoient creufes en-dedans ; celles-ci ne fe trouvoient que dans la terre humide & graffe; leur cavité étoit conique comme la furface extérieure de ces pierres, avec cette différence cependant, que l'axe du cône extérieur étoit double de celui du cône intérieur, de forte que la partie pointue de la Bélemnite étoit entierement folide, & cette folidité alloit toujours en diminuant en approchant de la base où elle n'étoit plus qu'une lame tranfparente & mince comme une feuille de papier; cette cavité conique étoit remplie d'une terre jaune, graffe & très-fine: il femble que cette terre jaune & humide foit pour ainsi dire la Matrice des Bélemnites; car je n'en ai jamais ramaffé que dans cette efpece de terre, furtout à Dive en Normandie, où ces pierres font communes. Je rapporte toutes ces circonftances, parce que je ne vois pas d'apparence que ces pierres foient des parties d'animaux pétrifiées, comme les tuyaux d'Hériffons de Mer, non plus que des dents de Souffleur, comme quelques Naturalistes l'ont

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