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prononce pas, comme dans amas, appas, &c. dans les fecondes perTones des Verbes, tu as, tu aimas, tu aimeras; dans les pluriels de différentes terminaisons, des fofas, des facs, des draps, &c. On ne met point d'accent à ces mots, parce que la regle eft générale, que l'A est long dans ces terminaisons.

4°, L'A eft encore long dans ces quatre mots: appât, bât, dégát, mát.

5°, Il varie dans les pénultiemes. Voici celles où il eft long.

A BE, long dans aftrolâbe & crabe.

ABLE, long dans la plupart des fubftantifs : câble, fâble, diáble ráble, sáble, & dans ces Verbes, il accâble, il ensáble, il háble.

A BRE, toujours long: cinábre, sábre; il fe cabre, il fe délábre: l'A de ces deux terminaifons demeure long dans les terminaisons masculines des mêmes Verbes: accâbler, &c. fe cábrer, &c.

ACE, long dans grâce, efpace; on lâce, on délâce, on entrelace. ACHE, long dans gâche, lâche, relâche, tâche; au fens d'entreprise on me fâche, je máche, il fe relâche: on dit de même, fächer mâcher, &c.

ACRE, long dans ácre, adjectif.

ADRE; long dans câdre, efcâdre: il cadre; on dit auffi encádré, & mâdré.

AFLE, long dans ráfle, j'érâfle; ráfler, éráfler.

AFRE, long dans bâfre, il bâfre; báfrer.

AGNE, long dans il gágne; gagner.

AILLE, Communément long, bataille, &c. excepté dans médaille; je détaille, j'émaille, je travaille; détailler, &c.

AILLON, communément long, bâillon, &c. excepté dans médaillon, bataillon; nous détaillons, &c.

ALE, long dans hâle, mâle, râle, pâle ; il râle; råler, pâleur,

hálé.

A ME, long dans âme, blâme, Brâme, infâme ; il blâme, il fe pâme; blamer, fe pâmer; nous aimâmes, & les autres.

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AMME, long dans flâmme, & oriflamme.

AMNE, long dans il dâmne, il condamne ; dâmner, condamner. ANE, long dans crâne, les mânes.

ANNE, long dans la mânne, une mânne, Anne, Jeanne.

APE, long dans rape, râper.

APRE, long dans capre.

A QUE, long dans Jaque ou Jâques, & dans Pâque.

ARE, long dans rare & rareté.

AR RRE, long dans bârre & bârrer.

ARRI, long dans équârri, márri.

ASE, toujours long, mais s'abrege lorfque le mot s'alonge : ainfi il eft long dans extafe, mais bref dans il s'extafie.

ASSE, long dans baffe, caffe, chaffe de Saint, classe, échaffe, masse au jeu, nasse, pâsse, iâfe; dans les adjectifs féminins, bale,

graffe, laffe; dans ces verbes, il amâffe, câffe; compaffe, enchâle, palle, safe, furpase, au fubjonctif: que j'aimâsse, que tu aimâsses, qu'ils aimaffent.

ATE, long dans hâte, pâte; il appâte, il démâte, il gâte, il mâte; & aux prétérits, vous aimâtes, vous chantátes, &c.

A V E, communément long, conclâve, &c. excepté dans cave, ollave, rave, on pave, paver, ρανέ.

AVRE, toujours long, cadavre, hâvre, &c.

§. 2. De l'A fuivi d'une voyele.

L'A s'eft trouvé quelquefois fuivi d'un fecond A, mais de maniere que les deux fe font confondus, & en ont produit un feul qui eft long; ainfi autrefois on écrivoit aage; aujourd'hui on prononce & on écrit âge. Mais dans les noms propres, tels que Aaron, on prononce chaque A séparément, de maniere que le fecond eft plus bref que le premier dans Aaron. Le premier pouroit être plus bref dans un nom dont le fecond devroit être long, comme Aas.

L'A joint avec l'E en diphthongue, s'éclipfe de maniere qu'on ne fait entendre que l'E, & aujourd'hui communément on change cet Æ en E fimple. Ainfi au lieu qu'autrefois on écrivoit l'Egypte & l'Ethiopie, aujourd'hui on écrit comme on prononce, l'Egypte, & l'Ethiopie, fans avoir égard à l'origine tirée du Latin, Ægyptus & Ethiopia. A peine conferve-t-on cet dans quelques noms rarement employés, tels que celui d'Eole, Roi des Vents, nommé en Latin Eolus.

Au contraire l'A avant la voyele nafale EN, éclipfe l'E de maniere qu'on ne fait entendre que l'A, fur qui l'on fait alors tomber le fon nafal: ainsi on écrit Caen, pour conferver l'anciene forme de ce nom; mais on prononce Can: delà vient l'adjectif Caenois, que l'on prononce Canois, ou même Canais.

Lorfque l'A eft fuivi d'un E fans former diphthongue, on met fur cet E un tréma ou un accent aigu: Ainfi on écrit Aglaë ou Aglaé, mais de maniere que l'on prononce Aglaé, en faifant foner les deux voyeles séparément de même dans Phaeton & Aérien on préfere aujourd'hui communément l'accent aigu au tréma, pour mieux marquer la prononciation.

L'A fe joint avec l'I en diphthongue, ou plutôt en fauffe diphthongue: car ces deux voyeles réunies, prenant alors le fon de l'e, il en réfulte qu'en écrivant deux voyeles, on n'en prononce réellement qu'une, qui n'eft ni l'une ni l'autre, mais qui emprunte le fon de l'e plus ou moins ouvert, & conséquemment plus ou moins long, & quelquefois le fon même de l'e fermé.

Cette fauffe diphthongue AI a le fon de l'E fermé, au présent, j'ai; au passé, je chantai; & au futur, je chanterai, &c.

En tout autre cas elle a le fon de l'E plus ou moins ouvert, plus ou moins long. Elle eft longue dans ces mots, ais, paix, plaie, chaife,

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caiffe, & autres terminaisons femblables, c'est-à-dire, en ais, aix, aie, aife, aiffe. Voici les autres cas où elle eft longue, & fufceptible de l'accent circonflexe.

AINE eft long dans chaîne, gaîne, haîne, je traîne, traîner, traînée, &c. Il est bref dans graine, &c.

AIR, AIRE, généralement long, & par cette raison n'a pas befoin d'accent, la chair, une chaire, &c.

AIT, AITE, long dans il fait, il naît, il plaît, il repaît: & le faite mais il devient bref dans faire, au lieu qu'il demeure long dans plaire, naître, & repaître; & il fe change en e muet dans je ferai, je ferois.

AITRE, toujours long, maître, traitre, &c. mais cependant s'abrege quand le mot s'alonge, maitreffe, traitreffe, maitrife, &c.

Au commencement des mots cette diphthongue est communément breve, aide, aigle, &c. excepté dans aire & aife.

Dans les terminaisons en ail, aille ou aillon, l'I ne fervant qu'à mouiller la lettre I, l'A conserve fon propre fon bref dans ail, comme mail, travail, bref ou long comme on l'a vu dans les deux autres, médaille & bataille; médaillon & baillon.

La fauffe diphthongue AI fe confond quelquefois avec l'a fimple. Au lieu de douairiere, quelques-uns difent douariere, & au contraire glais, au lieu de glas. Mais le bon ufage eft pour douairiere & glas.

Lorsque l'A eft fuivi d'un I fans former diphthongue, on met fur cet 1 un tréma: Aïeul, Païen, Ifaïe.

L'A fuivi d'un O eft éclipsé par l'O, qui feul fe prononce: Ainfi on écrit Aorifte, Août, Saône; mais on prononce Orifte, Oût, Sône.

Au contraire, fuivi de la voyele nafale O N, il éclipfe l'O, & prend lui-même le fon nafal. Ainfi on écrit Laon, faon, paon; mais on prononce Lan, fan, pan. L'O demeure éclipsé dans les dérivés; Laonois & paoneau; on prononce Lanois, & paneau.

L'A fe joint avec l'U en diphthongue, ou plutôt en fauffe diphthongue, ces deux voyeles réunies prenant le fon de l'O plus ou moins ouvert, plus ou moins long.

AU eft long quand il eft fuivi d'une fyllabe féminine ou muete: aube, auge, aune, autre, taupe, & autres. Il est long dans les monosyllabes ou dernieres fyllabes, lorfqu'il eft fuivi d'une confone qui ne fe prononce pas, haut, chaux, chaud, faux, échafaud, &c. Il est bref dans Paul, où la confone fe prononce. Il eft bref quand il eft final: joyau, coteau noyau, &c. Il est douteux ou même bref quand il est suivi d'une syllabe qui n'a pas l'E muet, aubade, audace, autone, auteur, augmenter, &c. Si l'A ne doit pas fe joindre avec l'U qui le fuit, on met fur cet Ule tréma: Archelaus, Capharnaum.

L'A fe joint encore avec l'Y grec, pris pour valeur de deux I: & alors il eft bref dans Je paye, tu payes, il paye; Que je paye, que tu payes, qu'il paye. Il eft encore bref au pluriel à l'indicatif : Nous payons, vous payer, ils payent. Mais au fubjonctif, il devient long dans les deux pre

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mieres persones, à caufe d'un troifieme I qui furvient: Afin que nous
payions; que vous payiez: il redevient bref à la troifieme; qu'ils payent. On
prononce donc à l'indicatif, pai-ions, pai-iez, pai-ient: au fubjonctif,
paii-ions, paii-iez, pai-iem. Mais c'eft abufivement qu'on mettroit un
comme autrefois dans Baye, Claye, Etaye, & autres semblables
où on ne prononce qu'un feul I, qui fait diphthongue avec l'A. On doit
donc écrire, Baie, Claie, Etaie, & ainfi des autres, excepté Paye
& Payement.
§. 3. De l'A fuivi des confones M & N.

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L'A prend un fon nafal en fe joignant aux confones M & N: Am→ baffadeur, Ancêtres mais il faut remarquer que pour exprimer ce fon nafal, on prend la lettre M avant le B, Ambassade, Ambition; avant le P, Amplifier, Amputer; & avant le PH, Amphibologie & Amphi→ theatre. Avant les autres confones, il prend la lettre N, Ancêtres, Anche Andouille, Anfractueux, Ange, Anjou, Ankylofe, Anfe, Antre, Anvers. Si la lettre M eft doublée ou fuivie de la lettre N, l'A ne devient point nafal; mais en conservant le son simple qui lui est propre, il devient bref: Ammon, Amniftie.

De même, fi la lettre N eft doublée, l'A ne devient point nafal; mais il devient bref en confervant le fon qui lui eft propre : Annales, Annoncez Annulaire.

Le fon pafal de l'A fe confond avec le fon nafal de l'E: Ambaffadeurs & Empereur; Anche, & Enchere: l'ufage & l'étymologie déterminent dans ces cas équivoques : nous y reviendrons en parlant de la lettre E.

§. 4. De l'A employé dans les mots composés.

Quand la lettre A entre dans la compofition des mots comme prépo fition, elle a fouvent fait doubler la confone initiale du fimple: cet ufage nous eft venu du Latin: Ainfi on écrit, Accourir, accroître, annoter, apparoitre, apporter, appofer, attirer; parce qu'ils font composés de la prépofition à & des mots courir, croître, noter, paroître, porter, po fer, tirer; ou plutôt parce qu'ils vienent du Latin, accurrere, accrefcere, annotare apparere, apportare, apponere, attrahere. Mais dans la pro nonciation on néglige fouvent ce doublement; delà vient qu'infenfible ment l'ufage permet de le négliger en écrivant, fur-tout dans les mots purement François, tels que adoucir, amener, avilir, ou qui êtant même dérivés du Latin, ont été tellement francisés, qu'ils ont même perdu la forme de leur étymologie: ainfi du Latin, Abbreviarê, on à d'abord formé en François, Abbrévier, & Abbréger; mais on prononce Abréger, & aujourd'hui l'usage permet de l'écrire ainfi.

Ceci paroît mériter quelque détail : mais j'avettis que je négligerai communément les dérivés, parce qu'ordinairement ils fuivent leur racine.

Lifte de mots où le doublement, après la lettre A, vient de l'étymologie.

Abbreviare, Abbréger. L'Académie écrit néanmoins Abréger. Elle écrit même auffi Abréviateur & Abréviation, quoique ces deux mots tienent plus immédiatement au Latin, Abbreviatio, Abbreviator. Ainfi la raifon d'étymologie ne doit pas toujours prévaloir fur l'ufage de la prononciation.

'Accedere, Accéder. On peut remarquer que dans ces mots, ce Accelerare, Accélérer. n'eft pas un fimple doublement ; parce que Acceptare, Accepter. le fecond C fe prononce autrement que le Accidens, Accident. premier, & par cette raison il doit être conAccipere, Accepter. fervé.

Acclamatio, Acclamation. Ce mot eft plus Latin que François : on y

prononce les deux C.

Accommodare, Accommoder.
Accroire.

Accredere

Accrefcere, Accroitre.

Accumulare,

Accumuler.

Accurrere,

Accourir.

Accufer.

Accufare,

Dans tous ces mots on néglige, ou du moins on fait peu fentir le doublement du C; & fi on y conferve les deux en écrivant, c'eft à caufe de l'étymologie, que l'Académie a néanmoins négligée dans Abréger & fes dérivés.

Additio, Addition. Ce mot eft plus Latin que François, on y prononce les deux D.

Affabilis, Affable.

Affectare, Affecter. Ces mots font d'un ufage fi commun qu'on y Affectio, Affection. fait pen fentir le doublement.

Affigere, Afficher.

Affiliare, Affilier.
Affirmare, Affirmer.

On y prononce les deux F.

Affligere, Affliger. On y fait peu fentir le doublement.
Affluere, Afluer.

Aggravare, Aggraver. On y fait peu fentir le doublement.

Aggregate, Aggréger. L'Académie écrit Agréger, Agrégé, Agrégation. Aggreffor, Aggreffeur. L'Académie écrit Agreffeur, Agreffion.

Allaudare, Allouer.

Allegare, Alléguer. On y fait peu fentir le doublement.

Allevare, Alléger.

Allicere, Allécher.

Alligare, Allier.

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On y fait peu fentir le doublement.

Allufio, Allufion. Ce mot eft plus Latin que François: on y prononce

les deux L.

Annectere, Annexer.

Annihilare, Annihiler. On y prononce les deux N.

Annotare, Annoter.

Annuntiare, Annoncer. On y fait peu fentir le doublement.

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