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ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE ET MINISTRE PLENIPOTENTIAIRE DE LA RÉPUBLIque argentinE
AUPRÈS DE S. M. L'EMPEREUR D'ALLEMAGNE,

ASSOCIÉ ÉTRANGER DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES
DE L'INSTITUT DE FRANCE,

MEMBRE D'HONNEUR DE L'INSTITUT DE DROIT INTERNATIONAL,

DE L'ACADÉMIE ROYALE D'HISTOIRE DE MADRID, ETC.

CINQUIÈME ÉDITION

Revue et complétée par un Supplément

TOME PREMIER

PARIS

Librairie nouvelle de Droit et de Jurisprudence

Arthur ROUSSEAU, Éditeur

14, RUE SOUFFLOT ET RUE TOULLIER, 13

1896
&

LIBRARY OF THE

LELAND STANFORD J.. JNIVERSITY.

A.44084.

SEP 6 1900

PRÉFACES

DES DEUXIÈME, TROISIÈME ET QUATRIÈME ÉDITIONS

Nous avions fait précéder la seconde édition de cet ouvrage, qui a paru de 1870 à 1872, des lignes suivantes :

« Il n'existe point de code universel applicable aux questions et aux conflits de toute nature qui surgissent entre les Etats. Cette absence de loi suprême, de règle commune, est la source de nombreuses hésitations parmi les publicistes, de contradictions infinies dans la jurisprudence et la pratique des peuples, de désaccords sans cesse renouvelés dans les relations internationales, qui, n'obéissant point à des principes nettement définis et invariables, s'inspirent quelquefois plutôt de l'arbitraire que de la justice, de la force que de l'action du droit.

« De nos jours, au milieu du grand fractionnement des nationalités modernes, il faut bien reconnaître que les conditions générales de la loi extérieure des Etats sont le reflet trop visible du manque d'uniformité, et que c'est là la cause principale qui a empêché une entente commune dans la législation universelle, entente dont la réalisation offre, il est vrai, dans la sphère de l'application, des difficultés aussi nombreuses que l'utopie de la paix perpétuelle conçue par l'abbé de SaintPierre, Rousseau et Kant.

« Si l'heure d'une pareille entente n'a pas encore sonné, tout au moins le moment est-il venu de tenter de rapprocher les esprits, de dégager du passé les enseignements dont le temps présent peut profiter, de combattre les doctrines que la civilisation du dix-neuvième siècle ne saurait plus accepter, enfin de

proclamer comme principes internationaux les règles de droit ou d'équité qui ont reçu la consécration des faits et sont ainsi passées dans la pratique des nations les plus avancées : telle est la pensée qui a inspiré le présent traité de droit international.

« Pour remplir la tâche que nous nous sommes imposée, il nous a paru indispensable de joindre la théorie à la pratique, de n'énoncer aucune opinion nouvelle qni ne trouvât en quelque sorte sa justification en elle-même déduisant autant que possible le droit du fait, nous avons cru utile de présenter dans un accord intime l'idée et son résultat, de résoudre pratiquement toutes les questions que nous étions appelé à débattre, de rechercher dans l'histoire du passé, comme dans celle des temps modernes, tout ce qui, pour la loi des nations, a acquis la valeur de précédent universellement accepté.

« Dans cet ordre d'idées, nous ne pouvions nous abstenir de donner un certain développement à la partie historique, non seulement en retraçant rapidement dans une esquisse préliminaire les progrès successifs du droit des gens, mais encore en exposant en détail, à propos de chaque question, les antécédents propres à en bien faire apprécier la valeur, et afin de rendre. notre œuvre plus complète, nous avons eu soin de citer les opinions des publicistes les plus éminents, tout en justifiant la nôtre dans les cas où nous nous sommes séparé de leurs doctrines.

« Qu'il nous soit permis de mentionner ici que, dans les nombreux appels que nous avons faits tant à l'histoire qu'à la science, nous avons cherché à réparer autant que possible un oubli commis par nos prédécesseurs, ainsi que par nos contemporains, qui ont, pour ainsi dire, laissé dans l'ombre ce vaste continent américain, dont l'influence et la puissance augmentent cependant de jour en jour et dont les populations marchent de pair avec celles de l'Europe dans la voie de la civilisation et des lumiéres. Les relations de l'Ancien avec le Nouveau Monde sont devenues journalières; elles ont établi des rapports, créé des faits, soulevé des questions d'une nature à part et d'une haute portée universelle de sorte que désormais toute œuvre traitant du droit international, qui négligerait de mettre à profit cette source féconde d'informations, serait incomplète et même exposée à l'erreur.

« Pour le classement des matières, nous avons suivi une mé

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