Images de page
PDF
ePub

COPYRIGHT, 1887,

BY L. SAUVEUR.

PRESS OF WM. F. FELL & CO.,
1220-24 SANSOM ST., PHILADELPHIA.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

Yoici u une petite grammaire qui est moins petite que je ne l'eusse voulu. Si je l'ai faite aussi grosse, ç'a été pour rendre plus claires mes explications, et aussi afin qu'elle pût être employée par les élèves qui se préparent aux examens des collèges. J'ai confiance que ceux qui l'auront étudiée pourront subir avec succès cette épreuve, pourvu que les examinateurs eux-mêmes connaissent assez la langue française pour être sérieux dans les questions qu'ils posent.

Cette grammaire embrasse tout le sujet traité dans la Grammaire française pour les Anglais. Cependant, je me suis efforcé d'être assez simple dans mon style pour être compris de tous, même de ceux-là qui sont peu avancés dans l'étude du français, ou qui sont encore trop jeunes pour entendre rien à la philosophie d'une langue. Dans ce but, des exercices nombreux ont été mis dans le livre à côté des règles, et parmi ces exercices on trouvera un certain nombre de phrases anglaises et de courts extraits des auteurs anglais, destinés à être traduits par les élèves. Ils ont été choisis avec le plus grand soin, en vue d'enseigner l'application des règles, et de les faire mieux comprendre et mieux retenir.

Quand il les a trouvées bonnes, l'auteur n'a pas hésité à prendre à Chardenal les phrases de ses exercices. Il saisit cette occasion pour recommander aux professeurs cet excellent livre, intitulé: Chardenal's French Exercises.

Dans les classes peu avancées le professeur fera bien de passer ceux des exercices qui lui paraissent trop difficiles.

La traduction de l'anglais dans le français est une portion très importante de notre enseignement, et nous la jugeons indispensable pour compléter l'étude d'une langue étrangère. C'est en outre une forte gymnastisque intellectuelle, la plus puissante que je connaisse, et un merveilleux travail pour inspirer à l'élève une haute idée des deux langues qu'il met en présence, et qu'il compare dans leurs moyens de rendre la pensée humaine. Mais pour que cette gymnastique soit vraiment forte et efficace, il faut que le professeur lui-même soit maître des deux langues, et qu'il exige que le français de ses élèves rende l'anglais précisément, sans addition, sans retranchement, sans altération aucune de la pensée originale.

Afin d'encourager les professeurs à faire dans leurs classes ce travail de traduction, on a mis à la fin de cette grammaire le premier acte de La Dame de Lyon (The Lady of Lyons), et un chapitre des Aventures d'Alice dans le pays des merveilles (Alice's Adventures in Wonderland). On trouvera ces passages traduits dans le Corrigé des exercices qui accompagne ce livre.

Certaines parties de la grammaire, le subjonctif, l'emploi des temps, l'article et le participe, sont traitées plus complètement dans les Entretiens sur la Grammaire et dans la Grammaire française pour les Anglais. Je recommande aux professeurs d'avoir ces deux livres dans leur cabinet d'étude et de les consulter très fréquemment.

Qu'on me permette de mettre ici encore la lettre que m'a écrite M. Littré sur les Entretiens. C'est la plus belle de mes

couronnes.

PHILADELPHIE, Juin, 1887.

L. SAUVEUR.

PARIS, le 14 Janvier, 1878.

Rue d'Assas, No. 44.

MONSIEUR: J'ai reçu vos deux volumes, Entretiens sur la Grammaire et Causeries avec mes élèves.

Je vous en remercie. J'en ai pris connaissance avec intérêt. Je suis d'accord avec vous sur l'utilité d'apprendre la langue d'abord, et de ne venir à la grammaire que subséquemment. Par ce procédé, la grammaire cesse d'être une abstraction difficile à concevoir, difficile à appliquer. Mise à sa place, elle devient à la fois plus facile, plus lumineuse et plus féconde. La méthode de s'appuyer plus sur les bons écrivains que sur les grammairiens me paraît digne de tout éloge. Il est vrai qu'en ceci je ne puis être que partial; car c'est cette méthode que j'ai suivie dans mon Dictionnaire de la langue française.

Vos chapitres sur le participe passé et sur le subjonctif ont attiré particulièrement mon attention. Vous avez beaucoup facilité la théorie et la pratique du premier. Quant au second, qui comporte tant de nuances, vous êtes un guide excellent pour toutes ces délicatesses de langage.

Dans ce qu'on lit, vous trouverez naturel que l'on cherche son profit particulier. Ce profit particulier a été pour moi dans une série d'observations et de discussions auxquelles vous avez été conduit en examinant certains articles de mon Dictionnaire. Je ne hais pas de me voir critiqué quand la critique est fructueuse. Je suis bien vieux, et ne puis songer à aucun travail de révision; mais mes successeurs, si j'en ai, feront bien d'extraire de votre livre ce qui me concerne, afin de le discuter et de l'approprier.

Agréez, monsieur, l'assurance de ma haute considération.

E. LITTRÉ.

« PrécédentContinuer »