INTRODUCTION. L'ouvrage que nous annonçons a peu besoin d'une Introduction, néanmoins, pour nous conformer à l'usage, nous retracerons rapidement les principaux faits de l'histoire de notre province, depuis le moyen-âge. Nous donnerons ensuite, pour la complète intelligence d'un Nobiliaire, les notions préliminaires les plus essentielles sur l'origine de la noblesse, les divers genres d'anoblissement, les quartiers de noblesse, les fiefs, les droits seigneuriaux, les armoiries, le blason, les honneurs de la cour, les divers ordres et les chapitres nobles de l'Auvergne. L'Auvergne, composée de plaines et de monta gnes et divisée en haute et basse, était formée des départements du Puy-de-Dôme, du Cantal et d'une partie des départements de la Haute-Loire (1) et de l'Allier (2). Considérée comme généralité, l'Auvergne n'embrassait que sept élections: Riom, siége de la généralité; Clermont, Issoire, Brioude, Aurillac, Saint-Flour et Murat. Au nord, l'Auvergne était bornée par le Bourbonnais; au sud, par le Gévaudan et le Rouergue; à l'est, par le Forez et le Velay, et à l'ouest, par le Quercy, le Limousin et la Marche. Si nous devions, dans cet ouvrage, traiter de l'histoire d'Auvergne en général, nous remonterions aux temps les plus reculés, où les Arvernes, peuples des plus belliqueux de la Gaule Celtique, étaient déjà renommés six cents ans avant l'ère chrétienne; (1) Le Velay a été séparé de l'Auvergne et incorporé au gouvernement général du Languedoc et à la généralité de Montpellier. Plus tard, l'arrondissement de Brioude a été retiré de la BasseAuvergne pour être compris dans le département de la HauteLoire. (2) Le comté de Montpensier, le pays de Combraille, celui de Franc-Aleu, furent compris dans la généralité de Moulins, avec 80 paroisses détachées de celle de Riom en 1630, pour former l'élection de Gannat. nous les suivrions en Provence lors de l'établissement des Phocéens dans la Gaule Cisalpine, où Bellovèse les conduisit en conquérant. Comme nous n'avons à nous occuper que de la partie du moyenàge, placée entre le dixième et le dix-septième siècle, et de là jusqu'à nos jours, nous ne parlerons que des plus remarquables événements qui ont eu lieu pour l'Auvergne, dans cet espace de temps. AU DIXIÈME SIÈCLE, lorsqu'il s'agit de reconnaître la souveraineté de Charles-le-Simple, ses droits à la couronne n'étaient point encore généralement admis, et plusieurs seigneurs s'y refusèrent, préférant Robert, duc de France, et après lui Raoul ou Rodolphe, duc de Bourgogne. Cette division occasionna des troubles sérieux. Raoul, pour se mettre bien dans l'esprit de Raymond-Pons, comte de Toulouse, qui lui avait fait la guerre, lui donna le comté d'Auvergne. Après la mort de Raymond, en 950, Louis d'Outremer donna ce comté à Guillaume, comte de Poitiers, surnommé Tête-d'Etoupe; mais les seigneurs s'y opposèrent et se déclarèrent en faveur du fils de Raymond-Pons. Cette opposition attira le roi Louis en Auvergne avec une armée. : L'évêque Etienne II fut à sa rencontre, et malgré sa soumission, les seigneurs résistèrent jusqu'en 955. AU ONZIÈME SIÈCLE, la puissance temporelle des évêques prit beaucoup d'accroissement des biens arrivèrent de toutes parts au clergé, et un événement des plus notables vint préoccuper tous les esprits. En 1095, un concile fut convoqué à Clermont; le pape Urbain II, 200 prélats et un concours immense de peuple y assistèrent. Il y fut résolu qu'on entreprendrait la délivrance de la Terre-Sainte, occupée par les Sarrasins. Pierre Lhermite parla le premier des outrages faits à la foi de Jésus-Christ, des profanations et des sacriléges dont il avait été témoin. Le pape peignit les violences qu'on exerçait contre les chrétiens et excita les fidèles à prendre les armes. Dans le siècle suivant, l'événement le plus remarquable fut le passage de l'Auvergne aux mains de Henri II, roi d'Angleterre, sous la suzeraineté de la couronne de France. En 1152, l'Aquitaine, dont l'Auvergne faisait partie, fut portée en dot par Eléonore de Guienne à Henri Plantagenet, qui devint roi d'Angleterre |
