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On voit qu'au moins d'après la comptabilité de l'établissement, l'actif moyen dans chacun des trimestres ci-dessus est toujours supérieur au passif. Dans certaines années et à certains trimestres de la même année, l'écart entre les deux valeurs s'élargit ou se resserre, selon que le portefeuille s'élève ou s'abaisse, et que, par conséquent, la circulation des billets s'accroît ou diminue. En examinant avec quelque attention le tableau qui précède, on reconnaît les années de crise financière à la diminution, pendant ces années, des opérations de la Banque. On constate notamment un ralentissement sensible de ses avances au commerce dans les années 1847 et 1848. En 1852 et 1853, au contraire, elle en élève notablement le chiffre; elle les modère en 1854 pour se montrer plus libérale en 1855 et 1856. Dans le désir de faciliter la liquidation de la crise de 1857, crise qu'elle a cherché à prévenir jusqu'au dernier moment, même en obtenant du gouvernement l'autorisation de franchir la limite statutaire à ses émissions, elle porte, en 1858 et 1859, ses escomptes à la somme la plus considérable qu'ils aient encore atteinte.

On trouve des renseignements de même nature dans les chiffres des émissions de l'ensemble des banques du Royaume-Uni autorisées à mettre en circulation des billets payables à vue. Ces émissions sont indiquées dans le tableau ci-après pour la période 1846-59:

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Dans ces émissions, la Banque figure pour une moyenne de 525 millions de francs; les banques particulières de l'Angleterre proprement dite et du pays de Galles, pour 87 millions de francs; les banques par actions de la même partie du Royaume-Uni, pour 75 millions de francs; la banque d'Ecosse, les banques particulières et les banques par actions de ce pays, pour 87 millions de francs; la banque d'Irlande, pour le même chiffre; les banques particulières et par actions pour 62 millions 1/2 de francs.

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A) Angleterre. Le tableau ci-après fait connaître le mouvement, dans cette partie du Royaume-Uni, de ce que nous appellerons le paupérisme officiel. Il indique, pour chaque année de la période de 1819-59 le nombre des indigents qui, au 1er janvier de cette même année, recevaient l'assistance dans les maisons de travail à domicile.

2 SÉRIE. T. XXI. — 15 mai 1861.

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Ainsi, de 1849 à 1860, le nombre des pauvres recevant l'assistance publique le 1er janvier de chaque année s'est élevé à 10,360,057; c'est, en moyenne, 863,338 par an. Sur le nombre total des indigents ainsi secourus, 1,412,129 ou un peu plus de 13 0/0 étaient secourus dans les workhouses (maisons de travail); les autres l'étaient à domicile. Pour une population moyenne de 17 millions d'habitants (population des paroisses dans lesquelles le nombre des indigents a été relevé), on a constaté, en moyenne, à la date ci-dessus, un indigent sur 19 habitants.

Mais il importe de remarquer qu'il ne s'agit ici que des indigents recevant l'assistance paroissiale à un jour donné et non du total des indigents secourus pendant l'année entière, total que les documents officiels ne font pas connaître. Il résulte de l'insuffisance de ces documents sur ce point, qu'il n'est pas possible de comparer le paupérisme en Angleterre et dans ceux des autres Etats européens qui publient la statistique de leurs pauvres.

Quand on examine en détail le tableau qui précède, on remarque une diminution sensible et continue des pauvres assistés de 1849 à 1853. Une recrudescence très-marquée se manifeste dans les trois années suivantes, très-probablement par suite de la cherté des subsistances. Après une légère diminution en 1857, un nouveau mouvement ascendant assez caractérisé se produit en 1858, sous l'influence de la stagnation industrielle relative déterminée par la liquidation des opérations désastreuses de 1857. Cette liquidation opérée, le travail a repris son cours en même temps que le prix du blé a baissé. Le paupérisme a aussi naturellement décru.

Les documents anglais distinguent les indigents assistés en adultes valides et invalides (enfants, vieillards et infirmes). Sur les 10 millions 1/3 assistés de 1849 à 1860, on en a compté environ 4,800,000 de la première catégorie, et 8 millions 1/2 de la seconde.

Les chiffres qui précèdent ne s'appliquent qu'aux indigents et non aux malades admis et soignés dans les hôpitaux.

B) Ecosse et Irlande. Le nombre moyen annuel des pauvres assistės dans 883 paroisses d'Ecosse, pendant une période de onze ans, a été de 78,595. La population des paroisses qui ont fourni ces renseignements

étant pas donnée, nous ne pouvons faire connaître l'indigence spécifique › cette partie du Royaume-Uni. Nous nous bornerons à faire remarquer 'à une diminution sensible du nombre des assistés, de 1849 à 1852, a iccédé un mouvement d'accroissement dont l'apogée a été atteint en 1856, ¡ qu'une amélioration notable et croissante s'est manifestée dans les trois ernières années.

A ce dernier point de vue, l'Irlande offre un spectacle intéressant. Après oir atteint, pendant l'effroyable famine de 1846-47, un chiffre énorme, mais e la statistique officielle n'a pas recueilli, le nombre de ses indigents, sous nfluence d'une émigration immense, a successivement diminué dans les proortions suivantes :

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Nous avons parlé de l'influence que la diminution du prix du blé pouvait voir eue sur celle du paupérisme dans le Royaume-Uni. Le tableau ciprès fait connaître les variations de ce prix par hectolitre, de 1845 à 1859:

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En rapprochant les prix du froment du nombre des indigents assistés, on ne rouve aucune coïncidence entre les années de cherté et celles qui ont vu secourir le plus de malheureux.

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Le défaut évident de parallélisme entre les hauts prix et le nombre des pau

vres s'explique très-probablement par ce fait que, dans les années de cherté, l'effet de cette cherté a été conjuré par un accroissement de travail industriel et conséquemment par une plus grande quantité de salaires mis à la disposition des classes ouvrières.

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En Angleterre, comme en France, leur actif est versé à l'échiquier qui en sert l'intérêt au taux de 3 0/0, et peut l'appliquer aux besoins de l'État contre une émission correspondante de bons du trésor remis aux commissaires de la dette publique chargés de l'administration des caisses. Le tableau ci-après indique par année, de 1846 à 1859, le chiffre (en millions de fr.) des versements, des remboursements et le montant du capital dû aux déposants :

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L'effet des crises industrielles se manifeste clairement dans ce tableau. Ainsi on voit s'élever tout à coup, en 1848 et 1849, le montant des retraits et diminuer celui des versements. Si le même fait se reproduit en 1856 et 1857, années de prospérité industrielle, il faut l'attribuer très-probablement aux retraits opérés avec l'intention de prendre part aux nombreux emprunts qui se sont négociés, dans ces deux années, sur les principales places de l'Europe. Malgré les oscillations survenues dans ces deux branches des opérations, on constate, à partir de 1848, un accroissement du chiffre du capital des déposants, qui, de 702.5 millions de francs, s'élève, en 1859, à 975 millions de francs, soit un accroissement de 38 0/0.

§ 10.

JUSTICE CRIMINelle (crimes sOUMIS AU JURY)..

1° Angleterre et pays de Galles. Nous diviserons cet aperçu en deux périodes la première de dix années (1845 à 1854); la seconde de cinq années seulement (1855-1859). Cette division est justifiée par le fait qu'un bill a autorisé les juges de paix à statuer, à partir de 1855, sur des faits répressibles qui sont du domaine de la cour d'assises, lorsque les accusés consentent à ce déplacement de compétence.

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Dans les deux premières périodes quinquennales, on remarque: 1° une diminution notable du rapport des accusés à la population; 2o l'accroissement du rapport des femmes au total des accusés; 3° une plus grande sévérité dans la répression. Dans la troisième période, la part de la femme à la criminalité générale devient encore plus considérable. C'est le seul fait que cette période ait de commun avec les deux autres. On constate, d'ailleurs, comme on devait s'y attendre, un abaissement sensible du nombre des crimes déférés au jury, un certain nombre des infractions à la loi pénale ayant été soumis à une juridiction inférieure. Par des raisons qui nous sont inconnues, la répression s'est affaiblie dans cette période.

On s'est souvent demandé si la cherté détermine un plus grand nombre de crimes. Voici les faits en ce qui concerne l'Angleterre. En 1846 et 1847, années de hauts prix, le nombre des accusés s'est élevé de 24,303, chiffre de l'année précédente, à 25,107 et 28,833. La cherté ayant continué en 1848, quoique dans une moindre proportion, mais ayant coïncidé avec un ralentissement très-sensible du travail industriel, le nombre des accusés a monté à 30,349. On constate également, en 1854, un accroissement de la criminalité dans le rapport de 27,057, en 1853, à 29,359. Or, nous avons vu que le prix du froment s'est élevé, en 1854, à 31 fr. 20 c. l'hectolitre. Sans le changement introduit dans les compétences par le bill de 1855, on aurait probablement trouvé, cette même année, un chiffre encore plus considérable d'accusés, le prix du blé ayant atteint 32 fr. 17 c. l'hect.

2 Irlande et Ecosse. Le bill de 1855 n'étant applicable qu'à l'Angleterre, les circonstances qui ont pu déterminer les mouvements dans un sens ou dans l'autre de la criminalité des deux autres parties du Royaume-Uni sont restées les mêmes. Le tableau ci-après en indique la marche par périodes quinquennales.

ÉCOSSE.

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