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en beaucoup de gens abusans des graces que Dieu nous eslargissoit. Et quoy qu'ils aient faict ne l'ont fait par aucun bon zèle comue aucuns l'ont donné à entendre

Pour ce, Monsieur, si jamays les Eglises ont eu besoin de vos aydes tant par le moyen de vos saintes prieres que d'autres que Dieu vous a mis en main, comme est de escrire a la cour. S'il y avoit dissipation en ce pays la playe saigneroit par toute la France, d'autant que c'est un pays deja bien avancé. Au reste, Monsieur; il y a un gentilhomme, nommé Monsieur de La Garde qui envoye querir de ministres pour Tonnins et autres Eglises circonvoisines. Vous supplye que, s'il est possible d'en recouvrer, pourvoir ledit Seigneur de La Garde, d'autant que c'est un homme qui s'emploie hardiment aux affaires de la religion et qui a l'honneur de Dieu en singuliere. recommandation. Monsieur, me recommandant à voz bonnes graces et prieres et a tous les freres, supplye le Seigneur vous donner a voir ce que de longtemps avez desiré et vous tienne en bonne santé. D'Agen en estant assemblé au collocque, ce 23 septembre 1561.

Votre obeyssant serviteur,

Je ay communiqué la présente a l'enfant lequel se recommande bien humblement a vous et a toute la compagnie.

à Monsieur et pere,

Monsieur Charles de AUBEVILLE.

ALARDY.

Cette lettre se trouve dans le n° 121 des manuscrits de la Bibliothèque de Genève.

No 56.

LETTRES DES DIACRES DE MEZIN EN GASCOGNE
AU RÉFORMATEUR CALVIN.

Grace et paix de par nostre Seigneur Jesus-Christ,

Monsieur nostre pere, pere disons a bon droit et c'est par regeneration d'esprit et auquel nous sommes plus a tenus que nos propres peres naturels aulsquels (par le commandement du Seigneur Dieu) debvons honneur et obeyssance, mais vous estes pere de tous les chrestiens, organe et ministre de Dieu vivant par la sufluxion du Sainct-Esprit et les vostres labeurs et nocteurnes lucubrations, nous a retirés de la mauditcte et damnable idolatrye superstition papale en laquelle nous et nos pères avons longtemps demeuré et par la grace du Seigneur Dieu vous nous avez conduys a la droyte bergerie du Seigneur Dieu, et maintenant vous assurons que somes comme pauvres ovelles esgarées, sans pasteur, les enfans demandent le pain vif mais n'y a gueres

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De Mezin en Gascogne, le 26 jour du moys de octobre 1561.

Vostres obeissans fils du Concistoyre,

Michel LESQUADE, diacre, DE MAUDIN, DE LA BALUT.

Monsieur et tres honoré pere,

Monsieur CALVIN, a Genève.

N° 195 des manuscrits de la Bibliothèque de Genève. Lettres à Calvin par diverses

Eglises.

No 57.

LETTRE DU MINISTRE DUMONT A COLLADON, PASTEUR A GENÈVE.

Monsieur et frère, ayant cougneu la bonne volonté tant de foys que me portez, je vous requiers me faire ce bien que d'estre advocat pour nous en l'affaire duquel vous escripvons à tous en general, qui est de nous envoier s'il est possible quelque homme tel que cougnoistrez estre non seulement pour prescher, mais aussi pour faire lectures et ferez un bien inestimable pour ceste pauvre province en laquelle n'y a point de pasteur. Car bon nombre de jeunes gens par ce moien prendront la charge du ministere lesquels diminuent à faulte d'avoir quelqu'un pour faire lectures. Vous savez qu'il me seroit impossible de ce faire estant tout seul, joinct mon insuffisance. Toutesfois je m'efforcerois d'en faire mon devoir, si j'estois secouru, vous assurant que celluy qui viendra sera le bien venu et en lieu d'un fort bon air, s'il y en a en France. Je dicts cecy d'autant qu'on nous a advertis que Monsieur Viret desiroit bien trouver quelque lieu salubre. Ce que n'ay voulu escripre en general, n'estant pas assuré de la verité. Vous priant, si ainsi est, l'assurer qu'il ne sauroit estre mieux en France pour sa santé, et si vous y aydiez, nous serions tenus et obligez de plus en plus a vous faire service la ou le moyen s'offriroit, comme je croys que vous en assurez. Qui sera fin, priant Dieu vous maintenir en sa paix et grace. D'Angoulesme, ce 26 novembre 1561.

Je vous supplie, saluez en mon nom monsieur L'Advocat votre oncle, et madame votre mère.

Voustre tres-humble serviteur et frere,

DUMONT.

A monsieur et frere monsieur Colladon, ministre.

Cette lettre se trouve dans le n° 197 des manuscrits de la Bibliothèque de Genève,

qui a pour titre : Lettres diverses à Colladon. Lettres diverses à divers.

No 58.

LETTRE DE CALVIN A LA REINE DE NAVARRE.

Madame,

Ce ne sera pas sans grand regret que nous soions encore prives pour quelque temps de la presence de mon' frere, monsieur de Beze. Car l'Eglise y a dommaige et les escolliers qui sont icy pour profiter en theologie sont recules d'autant pource que je ne puis satisfaire a tout. Or puisqu'il fault qu'ainsy soit, je prieray Dieu, madame, que le fruict qui reviendra de son labeur pour l'avancement du regne de Jesus-Christ nous soit comme recompense pour nous esiouyr ou alleger en partie nostre mal. Cependant nous avons de quoy benir Dieu de ce qu'il besogne si vertueusement en vous, madame, et vous faict surmonter tout ce qui pourroit divertir du bon chemin. Il seroit bien a desirer que le Roy vostre mary print pour ung bon coup telle resolution que ce ne fust plus pour nager entre deux

eaux.

Il y a ung certain rustre que le Roy vostre mary a faict magister de son bastard, lequel estant ung apostat et traistre a Dieu et a la religion a desgorge par ung livre imprime contre moy toutes les injures qu'il a peu forger..

24 decembre 1561.

Vostre tres-humble serviteur,

Charles DESPEVILLE.

Lettres de Calvin, no 108 des manuscrits de la Bibliothèque de Genève. Ruchat,

tom. vi, p. 389.

No 59.

FRAGMENT D'UNE LETTRE DE THÉODORE DE BĚZE, ADRESSÉE A BULLINGER.

Sed hoc valde me torquet, quòd de quorundam patientia plane despero, qui utinam sibi solis nocerent, quando ita illis placet. Exemplum unum recens proferam. Aquitani quibus adhuc omnia licuerunt, non contenti sua libertate, nisi in omnes adversarios extruserint, oppidum quoddam quod Basas vocant, repente occupant, idola dejiciunt, sacrificos populant, denique quid non. Hoc nudius tertius huc nunciatum Gubernatoris literis, ita omnes commovit ut nihil incommodius potuerit accidere . . . . .

Cette lettre se trouve dans le n° 119 des manuscrits de la Bibliothèque de Genève, qui porte le titre de Copie de lettres de Théodore de Bèze à divers.

No 60.

FRAGMENT DU CHAPITRE DES OEUVRES DE BERNARD PALISSY, OU CET AUTEUR RACONTE LES PREMIERS COMMENCEMENTS DE LA RÉFORME DANS QUELQUES PARTIES DE LA SAINTONGE ET L'ÉTABLISSEMENT DE L'ÉGLISE DE SAINTES.

Combien que l'Eglise (de Saintes) eut de grans ennemis, toutesfois elle fleurit en telle sorte en peu d'années, que mesme les ennemis d'icelle, a leur tres- grand regret estoyent contraints de dire bien de nos ministres, et singulierement de Monsieur de la Boissière, parce que sa vie les redarguoit, et rendoit bon tesmoignage de sa doctrine. Or aucuns Prestres commençoient d'assister aux assemblées, a estudier, et prendre conseil de l'Eglise : mais quand quelqu'un de l'Eglise

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