MÉDICO-CHIRURGICALES. 1. N CLINIQUE. N° 7.-JUILLET 1842. REVUE CLINIQUE. I. Clinique des maladies des enfants à la mamelle. (Hôpital Necker.) Des feux des dents. Des gourmes. Au n° 8 de la salle Sainte-Thérèse est entrée une femme de trente ans, avec son enfant âgé de huit mois. Ils étaient atteints l'un et l'autre de gale. Cette maladie s'était développée depuis plusieurs mois. Elle fut d'abord assez simple, mais bientôt la gale devint pustuleuse, croûteuse, et la face et tout le corps furent envahis non pas par l'éruption psorique proprement dite, mais par l'affection pustuleuse consécutive. En même temps, on voyait chez l'enfant surtout, dans divers points du corps et notamment à la face, une éruption vésiculcuse avec exsudation jaunâtre; les oreilles étaient le siége de la même altération, et la tête était couverte d'une croûte épaisse de 5 à 6 millimètres. Le pauvre enfant souffrait cruellement, la peau s'excoriait en un grand nombre de points, les langes se collaient aux ulcerations; de violentes démangeaisons tourmentaient le malade pendant toute la nuit. Chez la mère et chez l'enfant, outre la gale, il y avait donc encore une maladie de peau fort grave et étendue à tout le corps. Il me sembla qu'il était convenable de traiter la maladie par une médication en même temps topique et générale. Les mercuriaux remplissaient cette double indication. Comme agents topiques, ils devaient modifier la lésion locale; absorbés à la surface de la peau, et portés dan s le torrent circulatoire, ils devaient agir sur l'état général, et je vous dirai plus bas ce que j'entends par cet état général. Je prescrivis des bains de sublimé, selon la formule suivante : - Sublimé, 15 grammes. Sel ammoniac, 15 MÉMOIRES ET OBSERVATIONS. Pulvérisez, mêlez, faites dissoudre, dans suffisante quantité d'eau pour un grand bain. Tous les jours nos deux malades durent prendre en même temps un bain de ce genre. Lorsque je prescrivis le premier bain, vous vous rappelez, messieurs, les craintes que quelques-uns de vous éprouvèrent, et les motifs pratiques que je vous donnai alors pour diminuer cette appréhension que je regardais comme peu fondée. Pendant cinq semaines, nos deux malades ont pris presque tous les jours un bain de sublimé, et aujourd'hui vous avez pu con SA FACULTY stater par vous-mêmes combien était grande l'innocuité de ces bains. Vous n'avez pas vu survenir le plus léger accident, et aujourd'hui l'enfant et sa mère sortent parfaitement guéris. En même temps, cinq autres femmes de notre service prennent de semblables bains; toutes quatre jeunes, l'une d'elles même allaite son enfant, atteint lui-même de syphilis constitutionnelle. Ces bains sont pris tous les jours. Il est rare que, chaque jour, plusieurs femmes ou plusieurs enfants à la mamelle ne prennent pas un bain mercuriel; il en est donc donné dans notre service médical près de cent par mois, et pas une seule fois, depuis que vous suivez ces conférences cliniques, vous n'avez été témoins du moindre accident. Depuis onze ans que je suis médecin d'hôpital, j'ai constamment employé les bains de sublimé, et je n'ai pas souvenance qu'ils aient jamais provoqué de troubles organiques de quelque valeur. Une expérience aussi longue, aussi étendue, devait me laisser fort tranquille et ne me pas faire partager les craintes que quelques-uns d'entre vous avaient manifestées. Vous sembliez redouter l'absorption du sel mercuriel, parce qu'il y avait de nombreuses ulcérations sur la peau ; sans doute cette condition pouvait favoriser l'introduction du sublime; mais vous avez vu que, malgré cette condition en apparence défavorable, ni l'enfant ni la mère n'avaient semblé en souffrir. A plus forte raison devez-vous être exempts d'inquiétude lorsque la peau sera revêtue de son épiderme. en j'eusse sans doute préféré les bains sulfureux Si nos deux malades n'avaient eu que la gale, aux bains mercuriels; mais ils avaient, même temps, un eczéma général, un impétigo; et les bains de sublimé, si utiles en général dans toutes les maladies de la peau, le sont particulièrement dans le traitement de l'eczéma et de l'impétigo chroniques. Vous m'avez vu presque toujours traiter par ces bains les enfants et les femmes atteints de maladies de la peau, et il est rare que nous n'avons pas ou guéri, ou tout au moins singulièrement soulage. C'est par des moyens semblables que vous me voyez tous les jours traiter ce que l'on appe'le, chez les enfants, les feux de dents et les gourmes. Pour les feux de dents qui se manifestent le plus ordinairement sous forme d'eczéma chronique, les pommades faites avec le |