JOURNAUX, FRANÇOIS ET ÉTRANGERS. PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES. A Son Alteffe Sérénissime Monseigneur le Prince Chez la veuve VALADE, Imprimeur-Libraire, AVEC APPROBATION AT PRIVILEGE DU ROI. Le prix de la Souscription de l'Esprit des Journaux; pris à Liege & à Bruxelles, est de 24 liv. argent de France, pour l'année entiere, que l'on paiera en souscrivant. Le prix de chaque Volume sera de so fols pour les personnes qui n'auront pas souscrit. On s'adressera chez J. J. Tutot, Imprimeur-Libraire en Vinave-d'Isle, à Liege, & au Chef Bureau des Postes Impér. & dans tous les Bureaux des Postes de l'Allemagne. A Bruxelles, chez Lemaire, Libraire, au Bureau de l'Esprit des Journaux, rue de la Magdelaine; à l'Expédition des Gazettes du Bureau général des Postes des Pays-Bas; chez B. Lefrancq, Libraire, & chez Dujardin, Libraires de LL. AA. RR. au Bureau du Mercure de France. A Amsterdam, chez B. Vlam, D. J. Changuion. A van Harrevelt - Soetens, Thimotheus Van Harrevelt. vis-à-vis le café françois, Dufour, fils, Libraires, dans le Kalvestraat. C. N. Guerin, Lib. dans le Doe leßraat. A Rotterdam, chez Bronkhorst & Hake, Libraires.. Lib. pour le Nord. A Francfort, chez J. P. Streng, Libraire. A Geneve, chez Barde Manget & Compagnie, Lib. pour toute la Suiffe & l'Italie au prix de 33 liv. A Londres, chez Thomas Hookham, No. 147, New Bond-ftreet, Corner of Bruten - Street & Bell, Lib. Britannique dans le Strend, A Paris, chez la veuve Valade, Impr.-Libr. rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves, pour toute la France, 1 prix de 27 liv, pour Paris, & de 33 pour tes Provinces, rendu franc de port par-tout le Royaume. A Courtray, chez Gambar, fils, Lib. A Nancy, chez Matthieu, Lib. pour toute la Lorraine. On s'adressera chez les mêmes pour le Nouvellifte Impartial, 52 cahiers de 48 pag. chacun par an, qui paroît régulièrement uue fois chaque semaine. La Soufcription est de 12 liv. de France. On pourra adresser les différentes pieces que l'on defireroit faire paroître dans l'Esprit des Journaux, d l'Expédition des Gazettes du Bureau général des Postes des Pays-Bas à Bruxelles ; à Liege, au Chef Bureau dés Poftes Impériales. VOYAGE au pays de Bambouc, suivi d'observations intéressfantes fur les castes indiennes, fur la HolLande & fur l'Angleterre. A Paris, chez Defer de Maisonneuve, libraire, rue du foin St.. Jacques. In-8vo. de 358 pages. LE E pays de Bambouc ou Bambou, comme disoient nos anciens géographes, royaume d'Afrique dans la Nigritie, est borné à l'est par les montagnes de Tambaoura, dans le centre defquelles est la fameuse mine d'or de Natacon. Un François, nommé Compagnon, crut avoir pénétré le premier dans ce pays, dit le voyageur. Il avoit descendu le Niger ou la riviere du Senegal jusqu'à Phélémé, étoit parvenu à Cay nouysa, avoit trouvé dans ses environs quelques mines de fer & de calamine; & ayant pris ensuite la république de Bondou pour le pays de Bambou, il avoit donné la relation d'un pays qu'il n'avoit point vu, l'avoit enrichi d'une quantité de mines d'or & d'argent, & avoit publié Ics impostures les plus absurdes & les plus puniffables. Cette fausseté, qu'il est difficile de croire de bonne foi, a été découverte, & ce n'est plus à ce François qu'on attribue l'honneur d'être entré le premier dans le Bambouc. Avant lui, Gafche, officier anglois, y étoit parvenu par la riviere de Gambie, sur laquelle les François, les Anglois & les Portugais commercent habituellement. Le séjour que fit dans ce pays l'officier anglois fut d'une très-courte durée, & il n'en a point donné de relation; au lieu que Compagnon qui connoissoit la difficulté de pénétrer dans le pays, & qui supposoit que personne n'iroit plus après lui, se hafarda à tromper par ses mémoires les écrivains de voyages, qui, à leur tour, ont trompé le public par des relations fabuleuses. Les Bamboucquins, paisibles chez eux, tran quilles poffefseurs d'un pays qui n'avoit besoin de personne, & qui dans le sein de leurs montagnes gardoient un trésor considérable, se défendoient de recevoir des blancs, qu'ils savoient être des hommes rusés, hardis & très-commerçans. Les biens les touchoient pou; ils avoient en échange de leur or toutes les marchandises des Maraboux de Gouguiourou, ainsi que des 4 marchands de Guiangars, & ils n'envoyoient rien aux blancs, qu'ils soupçonnoient d'avoir des prétentions sur leurs mines. Malheureusement pour eux, il survint une vive mésintelligence entre les Bamboucquins & les Cassons, qui, tous les ans, les incommodoient par leurs incurfions, & les forçoient, pour conserver leur vie, de se réfugier dans les rochers de leurs montagnes. Alors un François nommé Levens offrit à Thomané-Niacalel, roi de Farbana, de construire chez lui un fort qui le mettroit à l'abri de ses ennemis. Le traité en fut conclu à Galam; & bientôt après, M. de Suasse alla à Farbana pour y effectuer le projet du forr. M. Levens se rendit lui-même au pays de Thomane-Niacalel, & y marqua l'emplacement du fort: cet officier fut fi bien accueilli de ces peuples, qui jusques-là lui avoient toujours montré de la défiance, qu'il continua son voyage jusqu'à Samarinacouta, résidence de Siratie-Ma: can. Son dessein étoit d'obtenir de ce prince qu'il laissat établir les François dans son pays; mais la méfiance se remontra fi ouverteinent, que M. Levens fut obligé d'attendre que les redoutables Caffons, par de nouvelles pirateries, forçaffent les Bamboucquins à accorder ce qu'on leur demandoit. On n'attendit pas long tems, & les habitans du Bambouc, réduits aux plus grands besoins par le pillage de leurs ennemis, vinrent réclamer le fecours des blancs. Comme on defiroit ardemment de lier amitié avec le roi Siratie-Macan, |