Si quelqu'un a commis quelque crime odieux, Le travail de cette feconde édition ne s'eft pas terminé à des additions; on a non seulement revu & corrigé la premiere, mais même grand nombre d'articles que nous avons jugé avoir befoin de reforme; car fans rien retrancher, nous nous fommes contentez d'ajoûter le fentiment contraire & vray, & nous en avons ainsi usé d'autant plus volontiers, qu'on nous avoit donné l'exemple dans la premiere édition, & que le Public l'avoit trouvé bon. L'on a marqué les lettres muettes & les accens plus exactement qu'auparavant; ce n'est pas que dans l'impression il ne se soit encore glissé quelques fautes; mais que l'on corrigera facilement, ou en recourant à la place propre & particuliere du mot dont on doutera, fi ce n'eft pas là même qu'est la faute, ou par foi-même, fi c'est là. Les accens regardent furtout les e cette lettre a tant de differens fons dans nôtre langue, qu'il eft fouvent difficile de les diftinguer, tant la difference est délicate; & quand on le pourroit toûjours faire, on ne trouveroit pas dans l'Imprimerie des caracteres pour en marquer exactement la distinction. Mais on peut rapporter ces différences à quatre principales, & il a fallu nous contenter de ce nombre. La premiere eft celle de l'e muet, c'est-à-dire, qui ne fe prononce point ou prefque point. Cet e n'a point d'accent. La feconde eft l'e avec un accent circonfléxe; c'eft celui qu'on appelle ouvert, parce qu'il fe prononce en ouvrant beaucoup la bouche. La troisième est l'e fermé, qui se marque avec un accent aigu, c'est-à-dire une petite ligne tirée de droite à gauche, & qui fe prononce la bouche prefque fermée; & la quatrième, l'e qui a un accent grave, ou une ligne tirée de gauche à droite, & pour la prononciation duquel on ouvre plus la bouche que pour l'e fermé, & moins que pour l'e ouvert. Toutes les prononciations mitoyennes entre ces quatre ci font fouvent fi imperceptibles, qu'il n'eft prefque pas poffible de les difcerner, ou fi indifferentes, qu'il importe peu de les exprimer en parlant. D'ailleurs dans les quatre même que nous défignons, l'ufage eft quelquefois double ou très douteux, & tel mettra un accent grave où un autre place un aigu; mais nous croyons pouvoir affurer qu'on ne fera point de fautes bien fenfibles, en suivant ce que nous avons marqué, & rapportant tous les e à ces quatre prononciations. Nous voudrions bien pouvoir rendre ici juftice à tous ceux qui ont contribué en quelque maniere que ce foit à la perfection de ceDictionnaire, & leur donner les éloges qu'ils meritent: mais outre qu'il y en a qui ne veulent point être nommez, le plus grand nombre ne nous eft pas même connu. Parmi ceux qui le font, nous ne pouvons nous difpenfer d'apprendre au Public ce qu'il doit à M. Moreau de Montours de l'Academie des Belles-Lettres, & à M. de Juffieu Docteur en Medecine de l'Academie des Sciences, & de la Societé Royale d'Angleterre, Professeur de Botanique & Démonstrateur des Plantes au Jardin Royal. Le premier a donné une quarantaine de remarques ou d'additions dignes d'un habile Académicien. Le second a revû une grande partie des articles qui concernent la Botanique; & il eut continué jufqu'à la fin, fi les voyages que S. A. R. Monseigneur le Duc d'Orleans Régent du Royaume lui ordonne de faire, pour la perfection de la Botanique & l'ornement du Jardin Royal, ne l'en euffent détourné. Il nous refte à parler des fautes qui pourront fe trouver dans ce Dictionnaire. Quelque exactitude qu'on y ait apportée, on ne fe flate point que dans cinq volumes auffi gros que ceux-ci & d'une auffi longue haleine, chargées de tant de matieres différentes, ne foit rien échapé, qui ne foit jufte & exactement vrai. Nous paffons nous-mêmes condamnation par avance fur tout ce que l'on nous y découvrira de fautes bien prouvées : nous aurons une veritable & fincere obligation, à quiconque voudra s'en donner la peine, & en faveur du fervice qu'il rendra au Public & dont les Editeurs futurs pourront profiter, & du plaifir qu'il nous fera à nous-mêmes de nous instruire, nous lui passons dès à present toute l'aigreur dont il pourroit l'affaifonner. Il peut s'affurer que nous porterons fur cela l'indifférence jusqu'à l'insensibilité. Sans répondre à rien nous abandonnerons au Public tous nos interêts, & le foin de juger qui a raison, & à nos fucceffeurs celui de recueillir les fuffrages, & de nous juftifier ou de nous redreffer, s'il le faut, dans une autre édition. Du refte dans un Ouvrage de la nature de celui-ci, on ne doit point regarder comme des fautes, le manque d'uniformité & les contrarietez d'opinions qui peuvent s'y rencontrer. Nous rapportons ce qu'ont penfé fur les fujets qui fe préfentent, ceux qui les ont traité, & qui fouvent fe contredifent les uns les autres. Nous ne fommes peutêtre pas nous-mêmes d'un même fentiment fur tout. Cette varieté, loin d'être un défaut dans ce Livre, fait une partie de fon agrément & de fon utilité. L'on trouvera que dans les commencemens l'on y parle du feu Roy Louis le Grand,comme estant encore vivant, & dans la fuite comme étant mort, c'eft que l'impreffion de ce livre ayant commencé avant la mort de ce glorieux Monarque, elle n'a fini que cinq ans après. On donne au mor CONSEIL une courte notice des Conseils qui furent eftablis au commencement de la Régence, c'eft qu'ils fubfiftoient encore lorfqu'on mit cet endroit fous la preffe. Il en eft de même de quelques autres changemens que le tems a fait dans le cours de l'impreffion. Il y a des chofes qui ont échapé par oubli ou par inadvertance. Au mot CATAS TROPHE Tom. 1. col. 1505. 1. 25. effacez Louis le Gros & mettez (harles le Gros ou le Gras. Au même Tome col. 1866. après l'article de CLIQUART, mettez CLIQUE L. f. nom collectif qui signifie un nombre de personnes liées ensemble dans le même efprit, & pour le même parti,deffein, faction, affociation. Sodalitas, focietas, factio. Il ne fe dit gue re qu'en mauvaife part, & il n'est point du ftile grand & relevé. Une clique de fron deurs. Une clique de femmes, de jeunes gens qui font des mêmes parties de plaisir. La vivacité & les empreffemens de gens d'une même clique. Un Nouvelifte politique, Qui tient confeil dans la Cour du Palais, Si nous aurons ou la Guerre, ou la Paix. Au mot CONSEIL, il faut de l'Article le Confeil d'Etat, & de l'Article le Confeil des Parties. Tom. II. col. 139. n'en faire qu'un & mettre CONSEIL PRIVE', autrement CONSEIL DES PARTIES ou CONSEIL D'ESTAT, que dans l'ufage ordinaire on appelle fimplement le Confeil, & dont les Confeillers fe nomment Confeillers d'Etat, c'eft un Confeil qui fe tient dans la Sale du Confeil par M. le Chancelier ou le Garde des Sceaux, & les jours qu'il lui plaift; & quoique le Roi n'y affifte jamais, le Fauteuil de Sa Majesté y est toujours placé & demeure vuide. Regium Confilium, Regium Confiftorium, Confiftorianorum Comitum Senatus ou Concilium. La Charge de Chancelier étant vacante, le Roi Louis le Grand a été une fois tenir le Confeil des Parties. Les Confeillers d'Etat & les Maîtres des Requêtes y affiftent & y opinent, quand ils font de fervice: deplus lesMaîtres desRequêtes y raportent. Les affaires qui y font rapportées, font des caffations d'Arrêts des Parlemens & autres Cours Souveraines, ou des évocations, pour récufation d'une Jurisdiction particuliere, ou d'un Parlement ou autre Jurisdiction entiere; foit pour des affaires particulieres de Ville à Ville, ou de particulier à particulier, que le Confeil évoque à foi, & dont il s'est refervé la connoiffance. Louis XIV. a ordonné par l'Article I. de fon Réglement du 3. Janvier 1673. que le Confeil d'Etat fera compofé de M. le Chancelier ou Garde des Sceaux, de XXI. Confeillers d'Etat ordinaires, dont trois feront d'Eglife, trois d'épée, du Controlleur Général des Finances, des Intendans des Finances, tous ordinaires, & de douze Confeillers d'Etat, qui ferviront par femeftre. ESTAT DE FRANCE. T. III. C. s. Tom. II. col. 325. l. 73. à Modene, lifez à Monza fur le Lambro dans le Milanois, à trois lieuës de Milan. La même col. 312 l. 23. 455. parisis, mettez 45. fous parifis felon le calcul qu'en a fait autrefois Frere Pierre le Juge, Religieux de Sainte Geneviève à Paris, fur les anciens Registres de cette Abbayie, & que Bonfons, du Breuil & Malingre ont rapporté dans leurs Antiquitez de Paris. Au même T. col 22. après le mot COQUEREILES, mettez autrefois COQUERE'ES f. f. &c. Après ces mots : Il y en a dans l'écu des Sieurs de Montmagny, ajoutez Pierre Huault de Montmagny, qui vivoit en 1500. tige des Seigneurs de Bernay en Brie, portoit d'or à la face d'azur chargée de trois molettes d'éperon d'or, accompagnée de trois bouquets de coquerelles de gueules, deux & un. A la fin de cet article où il y a bouquets en Hyver, ajoutez, Ce dernier fentiment eft le meilleur. Dans les Titres des Chevaliers de Malte du nom de Huault de Vaires-Buffy & de Montmagny, les coquerelles font appellées Coquerées. On efpere qu'on voudra bien avoir auffi quelque indulgence pour les fautes d'impreffion. Au mot ABADIR, T. I. col. 7. ligne 43. après horreur, il faut deux points; & aulieu de mais, il faut mettre Voffius, dis-je, ajoute. La pluspart des fautes se corrigeront aisement ou le Dictionnaire les corrigera lui-même par exemple au mot ALEP Tome I. col. 269. on a dit qu'Alep étoit à l'orient d'Alexandrie, qui lui fert de port. A la page fuivante col. 271. l'article d'ALEXANDRETTE montrera que c'est Alexandrette aulieu d'Alexandrie qu'il faut lire au mot ALEP. Il y en a, mais peu, dont il fera peutêtre plus difficile de s'appercevoir. Ce font des transpositions qu'on a faites, en ne rapportant pas les additions précisement à l'endroit de l'ancienne édition, où elles devoient entrer. Ainfi au mot ADULTERE, Tome I. col. 157. l'addition qu'on a faite & qui commence par ces mots; c'est trop peu dire &c. ne devoit pas être placée immediatement après le paffage de faint Matthieu, mais à la fin de tout l'article, comme les paroles mêmes par où elle commence fentir. le font Il fera plus aifé de reconnoître la méprife au mot ELLIPSE, terme de Géométrie, où col. 1098. du II. Tome lig. 6. l'on a inferé une addition d'une ligne qui regarde l'Ellipfe terme de Grammaire, & devoit être mis à la fin de l'article où l'on en traite. Quelques additions n'étant point parvenues affez tôt, on a été obligé de les rejetter à la fin des Tomes; cela n'eft arrivé que dans les deux derniers. כהד בקר la Dia Au regard du changement de quelques lettres, ou de quelque mot, ce feroit avoir trop mauvaise opinion de nos Lecteurs, que de leur demander grace fur ce point. Il faudroit être ou de bien mauvaise humeur pour ne les pas pardonner volontiers, ou bien peu habile les pour ne pas corriger aifément: comme Tome I. col. 2. 1. 20. formé pour fermé. col. 3. 1. 18. jufqu'au pour jusqu'à un ; 1. 18. jufqu'au pour jusqu'à un; col. 5. l. 16. & 25. Bo u C H рour BOUH. Col. 6. 1. 3. Aigues eaudes, pour Aigues caudes. 1. 32. pour 1. 67. ·lecte Ionienne, pour dialecte Ionien. Col. 12. 1. 45. pliuthe pour plinthe. Col. 305. 1. 19. Coctiennes aulieu de Cottiennes, & (octiana pour Cottiana. 1. 20. Coctus pour Cottus &c. Heureufement les Ouvriers fe font peu trompez dans les langues étrangeres, où il feroit plus difficile de corriger leurs méprises. Il y a cependant quelques dictions orientales, quelques mots grecs, & quelques accens, où ils ont failli, mais qui ne font de nulle confequence. Ce peu de fautes, qu'il eft impoffible d'ailleurs d'éviter, ne diminue point le prix & le mérite d'un Livre; & l'on admirera plûtôt que des Ouvriers ayent pû n'en pas faire davantage, qu'on ne s'étonnera qu'ils en ayent fait; & ce fera une preuve du foin & de la dépenfe qu'on a faite pour n'en choifir que de bons. Enfin nous pouvons dire en finissant, que nous fouhaitons n'avoir point d'autres reproches à effuyer, & que nous ferons parfaitement contens, fi le Public paroît l'être de nos travaux. A de Blegny, Medec. divers Ouvrages. Boiceau, Jardinages. Boileau, de l'Acad. Epictete, &c. Bofquillon, Abbé, divers Ouvrages. le Boffu, Chanoine Regulier, Traité du Poëme Boffuet, Evêque de Meaux, divers Ouvra- Bouche, Hiftoire de Provence. de la Boulay, Voyages. Bourdaloue, Jefuite, Sermons. Bourfaut, Pere & Fils, divers Ouvrages. Bouvet, Jefuite, Portrait du Royaume de Boyer, de l'Acad. divers Ouvrages. Brecourt, diverses Pieces. de Brieux, Orig. de plufieurs façons de parler Brignon, Jefuite differentes Traductions, le Brun, Prêtre de l'Oratoire,divers Ouvrages. le Brun, Voyages. Bruneau, Avocat, Traité des Criées. de la Bruyere, del Acad. Caract. de Théophraste. Budée, Dictionnaire. Buffier, Jefuite, divers Ouvrages, ADENET, Paraphr. des Pfeaumes. de Caillieres, de l'Académie, divers Ouvrages. de Cantenac, Poëfies. Capistron, diverses Pieces. Caffandre, Rhétorique d'Ariftote. Caftel, Avocat, divers Ouvrages. de Cerifiers, Traduction de la Cité de Dien. de la Chambre, Medec. divers Ouvrages. de la Chambre, Abbé, diverfes Oraifons Fune Chamillard, Jefuite, Differtations. Hiftoire de la Chancellerie. Chanut, Abbé, divers Ouvrages. de la Chapelle, de l'Academie Françoife, divers la Chapelle, divers Ouvrages. Charpentier,de l'Acad. divers Ouvrages. de la Charriere, Chirurgien, divers Ouvrages. Cheminais, Jefuite, Sermons. la Chetardie, Instruction pour un Prince, & Chevreau, divers Ouvrages. Chifflet, Jefuite Grammaire Françoise. Chomel, Dictionnaire Oeconom. Claude, Minift. divers Ouvrages. la Colombiere, divers Ouvrages. Commire, Jefuite, diverses Pieces. Coquille, |