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De toutes les fleurs dont la nature embellit nos jardins, la rose est celle qui réunit l'éclat des plus belles couleurs à l'odeur la plus suave. Dans les siècles les plus reculés, chez tous les peuples anciens et modernes, elle a toujours occupé le premier rang. Faut-il s'en étonner? Cette aimable fleur appelle et charme à la fois tous les sens, elle plaît à tous les âges la jeune fille, l'amant heureux, les jeunes époux la recherchent et la cueillent avec empressement; elle devient pour eux le gage ou le prix de leurs amours. Arrivons-nous au retour de l'âge, elle réveille en nous le souvenir des douces jouissances

de notre jeunesse, et quand l'hiver des ans a assoupi tous nos sens, le doux parfum d'une rose les ranime

encore.

On dirait que la nature a voulu réunir sur elle seule tous les attraits qui, dans toutes les autres fleurs, nous attirent et nous charment: aussi combien d'amateurs se sont occupés de la culture du rosier!

Cependant, on est étonné du peu d'ordre qui règne dans le classement de ses diverses espèces et de ses innombrables variétés. La confusion qui règne dans sa nomenclature provient de ce que ceux qui le cultivent ne sont point d'accord: l'un nomme espèce ce que l'autre appelle variété. Sans doute il est pénible d'être forcé de reconnaître que le travail le plus opiniâtre ne conduit souvent qu'à des résultats incomplets; mais cependant un ordre établi sur l'observation et l'expérience serait bien préférable à l'état d'incertitude où se trouvent la plupart des cultivateurs.

La nature ne connaît pas les règles que nous lui prescrivons; elle passe d'un règne à l'autre par des nuances insensibles, et ce qui a lieu pour les grandes divisions de l'histoire naturelle a lieu ici pour les roses. Les sémis nous offrent des variétés qui, participant de deux espèces différentes et quelquefois plus, nous présentent, pour leur classement et leur nomenclature, des difficultés qu'il n'est pas aisé de surmonter.

Dans ce genre de culture, le véritable amateur devient bientôt enthousiaste; mais cet enthousiasme a besoin d'être contenu dans de justes bornes.

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On abuse de la valeur des mots; on nomme double ce qui n'est que semi-double, plein ce qui n'est qu'à peine double; on désigne sous le nom de quatre-saisons une classe qui n'est que bifère, et sous cette dernière dénomination beaucoup de variétés qui ne fleurissent qu'une fois; on prodigue les noms les plus pompeux à des roses d'une beauté au moins équivoque; enfin parmi ceux qu'on a tirés des couleurs de la fleur, on ne retrouve pas toujours cette exactitude qui pourrait les autoriser. Les semis qui ont donné lieu à la découverte de tant de belles variétés ont en même temps multiplié les embarras de leur nomenclature.

Des années d'études et d'observations laissent encore dans le labyrinthe celui qui s'adonne à cette culture.

Sans doute on doit avoir égard, pour les dénominations, aux divers caractères que le sujet présente, au lieu qui l'a vu naître, ou à quelques particularités sensibles; mais pourquoi tous ces noms bizarres, ridicules même, que l'usage fait tolérer, mais que le goût réprouve? Nous différons entre nous jusque sur l'orthographe, et les catalogues imprimés jusqu'à ce jour prouvent que si l'on s'accorde sur quelques variétés très anciennes ou très connues, on varie sur le plus grand nombre. Le mal est fait, il est difficile d'y remédier, et ce sera toujours un grave inconvénient -pour celui qui achète.

J'aime qu'une belle rose me rappelle quelque chose d'intéressant ou d'agréable, et sous ce rapport les

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