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L'Empereur Julien, par exemple, qui étoit jaloux de cet efprit de lumiere, de fageffe & de charité, qu'il étoit forcé d'admirer dans l'Eglife Chrétienne, auroit bien voulu épurer le Théatre (1); mais regardant la chofe comme impraticable, il se contenta d'en interdire l'entrée aux Miniftres de fa Religion, de même qu'il leur ordonna de s'abftenir de tous Spectacles où affiftent les femmes. Théodofe défendit aux Magiftrats de fréquenter les Théatres; il imposa une amende de cinq livres d'or à quiconque retireroit dans fa maifon une Comédienne ou une Danfeufe. Il défendit de produire dans les Spectacles, & même d'entretenir dans fon domeftique une Chanteufe ou une Joueufe d'inftrumens. II

lieu privé, en totalité ou en partie; & ce autant de fois qu'ils le laifferont faire ; & de fix florins d'amende chaque fois par chaque Acteur; & de trois florins par chaque Spectateur; dont la moitié tournera au profit de M. le Grand-Bailli, & l'autre moitié au profit du Dénonciateur. Et feront les Parens ou Tuteurs obligés de répondre & payer pour leurs Enfans & Pupilles. Ainfi arrêté par MM. les Bourgue-meftres, &c. & publié à l'Hôtel-de-Ville, more folito, le 21 Avril 1777, &c ».

(1) Julien, dit M. le Beau, s'efforçoit de dérober à la Religion Chrétienne la fainteté de fa difcipline & de fa morale. Il ignoroit que c'eft une tige qui meurt dès qu'elle eft tranfplantée, & qu'elle ne peut porter de fruits mûrs & durables, que dans le terrein où elle est née, & où elle eft arrofée de la main de Dieu mème,

interdit aux Comédiennes l'ufage des pierreries, & la magnificence des habits; il défendit aux meres de famille & à leurs enfans tout commerce avec les A&eurs & les A&trices.

Nos mœurs n'exigent-elles point qu'on renouvelle de pareils réglemens? Jugeons-en par ce trait d'une Lettre de la le Couvreur, écrite le s Mai 1728, & imprimée au tome III des Anecdotes dramatiques : « Vous connoiffez, difoit cette Actrice, la vie diffipée de Paris, & les devoirs indif penfables de mon état. C'efl une mode établie, de dîner ou de fouper avec moi, parce que quelques Ducheffes m'ont fait cet honneur.... Si ma pauvre fanté, qui eft foible, me fait refu fer ou manquer à une partie de Dames que je n'aurai jamais vues, qui ne se foucient de moi que par curiofité, ou, fi je l'ofe dire, par air, car il en entre dans tout Vraiment, dit l'une, elle fait la merveilleufe: une autre ajoute, c'eft que nous ne sommes pas titrées ».

Concluons que les Spectacles ont contre eux l'expérience des anciens & des modernes. Nous en avons donné des preuves de tous genres. Nous le

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répétons: Le Théatre a pour lui dans ce fiecle tant de partifans, que nous ne pouvions raffembler trop d'autorités & de fecours. Et, comme M. de Querlon l'a obfervé (1), l'on n'en manque pas; & car, dit-il, fans parler de tous les Sages du Paganisme & des plus grands Hommes de l'Antiquité, de Boffuet & tant d'autres ; quels auxiliaires que M. le Chancelier Dagueffeau, Corneille, Quinault, Jean Racine, Bussy-Rabutin, la Mothe, Fontenelle, M. Greffet, M. Rouffeau de Geneve, &c. &c. »>!

Tout ce que nous avons rapporté de ces hommes célebres, infpire contre les Théatres

Ces haines vigoureuses

Que doit donner le vice aux ames vertueufes.

(1) Feuille Hebd. des Prov. du 21 Août 1771. Cette Feuille périodique a été compofée depuis le mois de Mai 1754 jufqu'au 18 Avril 1776, par M. de Querlon, & enfuite par M. l'Abbé de Fontenai, qui, dans la Feuille du ́s Juin 1776, a déclaré « s'engager à marcher fur les traces de M. de Querlon, & à refpecter » comme lui, les droits de la vérité, & les principes du a goût ».

Fin du Second Volume.

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567

TABLE

DES

MATIERES

Er des Perfonnes dont il eft parlé dans les
deux Volumes.

La Lettre a indique le tome 1; la Lettre b, le Tome II,

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249

Agueffeau (Jean-Baptifte Paulin d'), fils du Chancelier d'Agueffeau, a, 329 Aguire le Cardinal de). Son fentiment fur les Spectacles, b, Ambroise (Saint). Sa peniée fur le repentir d'un grand Roi,b, 353 Amelot, a, 328 Aménités littéraires ; ouvrage cité en preuve de la Lettre d'un Anglois, rapportée, b,

499 'Amitié. Son caractere,

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