au Général Clinton pour fe juftifier de n'avoir point envoyé ces renforts, & que c'est tout le profit qu'on tirera de cetre nouvelle tentative. Les troupes Angloifes à New-York & à l'Ile Staten, fe montent à quinze mille hommes effectifs. Il y a en outre treize régimens à Rhode-Ifland & neuf à Halifax. Si on réuffit dans la tentative fur la riviere de Hudfon de maniere à s'y établir, on tirera cinq régimens de Rhode-Ifland. La lettre finit ainti: » un petit renfort envoyé au Général Prevôt auroit mis en notre poffefGion les deux Carolines «., Il circule dans Londres un lettre écrite de Gorée le 23 Mai, par un Officier des troupes Angloiles qui y ont été tranfplantées, voici en quels termes cet Officier s'exprime. » Le grand convoi de vaiffeaux qui est venu ici d'Angleterre fous l'efcorte de la frégate la Hyene, ne trouve a fe défaire d'aucune de fes marchandifes. Les vaiffeaux de guerre nous quittent aujourd'hui pour aller chercher IIle Gambie & le fort James qui r'y font plus. Ils nous, laiffent fur un affreux & déteftable rocher, où il faut que nous périffions par les maladies & la chaleur. Cette expédition,eft bien la plus indigne, la plus extravagante opération que nos Miniftres aient a fe reprocher. Un Capitaine B... qui a commandé notre débarquement, ici a eté affez lâche pour y piller de la chandelle, des rideaux & du vin. » L'expofé des motifs de la conduite du Roi de France, relativement à l'Angleterre a fait fermenter la bile du parti Ministeriel dont les gazertes ont vomi un torrent d'injures contre cet ecrit. Une gazette de l'oppofition s'eft contentée de dire, » Nos Minif tres font préfentés, dans ce Manifefte François, comme des hommes rufés artificieux & entreprenans; en vérité, on leur fait bien de l'honneur ! » Il y a eu une émute confidérable à Haf tings à l'occafion de la preffe. C'eft un port de la côte de Suffex, dans lequel on n'eft pas plus raffuré qu'ailleurs contre les préparatifs qui fe font en France pour une défcente. P. S. du 29. La grande efcadre Angloife eft encore rentrée! C'eft pour la troifieme fois. Je ne puis vous peindre, Monfieur, tout le trouble. que caufe ici cette nouvelle. C'eft abfolument dans ces jours ci que font attendues les flottes de l'Inde, des Ifles du Vent & de la Jamaïque. Celle des Ifles du Vent, efti mée quatre millions fterling, eft partie le 16 Juin, Toute la Bourse eft dans la défolation. Si les Miniftres y paroiflorent ils leroient lapidés. Leurs créatures s'efforcent de les juftifier, en débitant que c'est un gros tems qui a forcé l'Amiral Hardy à revenir le M. SP Lizard. Il y a été vu le 24 par M. Stiles, Officier dépêché de Quebec, qui eft arrivé à Londres le 26. Le Terrible a eu fon grand mât abbatu: il faut qu'il rentre dans le port, où il aura befoin d'une répa ration qui ne peut pas durer moins de dix à douze jours. Le Berwick eft à peu-pres dans le même état. Il eft vraisemblable que les autres vaiffeaux auront auffi fouffert de la tourmente, & que les équipages en font xòs-fatigués. Cela n'empêche point que les Tome XIV. Miniftres ne faffent débiter que l'ordre eft parti hier 28 au foir pour que l'Amiral Hardy remette à la mer à tous rifques, & qu'il gagne l'Oueft de l'Irlande pour affûrer le retour des flottes. Un Capitaine Portugais arrivé à Portf mouth le 28, à déclaré qu'en paffant la nuit à quinze lieues du cap Finiftere, il a compté foixante fanaux & qu'au jour la flotte lui a paru être de cent cinquante voiles, dont environ foixante de ligne. Ce rapport n'a point de date; mais comme il faut bien huit jours pour venir du cap Finiftere aux ports Anglois, ce peut être vers le 18 Juillet qu'il a eu cette connoiffance. Plufieurs incendies ont éclaté à Plymouth dans la femaine derniere. Les ouvrages qu'on éleve à la hâte aux environs de cette Ville, font juger aux Habitans que la defcente eft attendue de leur côté: on n'imagine point dans quelles agitations ils vivent. On dit que les nouvelles apportées de Québec font très inquiétantes. Il transpire que les Canadiens veulent fe réunir au Congrès. Il fe débite auffi que le Général Prévôt a en le fort de Burgoyne, & qu'il s'eft fauvé, lui dix-feptiéme. Je ne puis cependant point garantir ces nouvelles; mais la défaite du Général Prévôt paffe pour conftante. FIN. Des fix Lettres du Banquier de Lon- (N. B. Ces Lettres fe trouvent dans les No A APRIQUE. Destruction des Etabliffemens Anglois AMÉRIQUE. Ecrit intéreffant fur les Finances des C COURIER DE L'EUROPE. Accufe d'avoir fabriqué un Accufé de faux dans les N°. LXXII & LXXIII de a |
