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UNIVERSEL
FRANCOIS ET LATIN

CONTENANT

LA SIGNIFICATION ET LA DEFINITION
Tant des Mors de l'une & de l'autre Langue, avec leurs différens ufages;
que des Termes propres de chaque Etat & de chaque Profeffion :
LA DESCRIPTION

De toutes les Chofes naturelles & artificielles ; leurs figures, leurs efpeces,
leurs ufages, & leurs proprierez:

L'EXPLICATION

De tout ce que renferment les Sciences & les Arts, foit Libéraux ou Méchaniques.
AVEC DES REMARQUES D'E'RUDITION ET DE CRITIQUE:
Le tout tiré des plus excellens Auteurs, des meilleurs Lexicographes, Etymologiftes & Gloffaires,
qui ont paru jufqu'icy en différentes Langues.

Imprimé par ordre de S. A. S. Monseigneur

PRINCE SOUVERAIN DE DOM BES.

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V.LS

DICTIONNAIRE

UNIVERSEL,

CONTENANT TOUS LES MOTS

DE LA

LANGUE FRANCOISE;

DES SCIENCES ET DES ARTS,
Avec les termes Latins qui peuvent y convenir.

COM.

:

Suitte de la Lettre C.

OMA. f. m. Tèrme de Médecine. Coma. C'est le nom d'une maladie qu'on appelle auffi Cataphora. Coma fomnolentum, ou coma foporeux, coma vigil. Ce mot est formé par fyncope de xoiunua, qui vient de noua, je dors. Le coma eft une grande envie de dormir, foit que le fommeil s'enfuive, ou non fi le fommeil fuit, c'eft un coma fomnolentum, dans lequel les malades dorment d'un profond fommeil, & ne peuvent ouvrir les yeux: s'ils ne peuvent dormir, c'eft un coma vigil, dans lequel ils ferment les yeux, & femblent dormir, quoi qu'ils ne dorment pas. La cause du coma foporeux eft tout ce qui empêche le cours des efprits, comme l'intempérie froide & humide du cerveau, des vapeurs chaudes & corrompues qui montent à la tête, & boûchent les ca naux des efprits animaux, des vapeurs narcotiques &c. Le coma vigil vient du combat ou du mélange déréglé de la bile & de la pituite, car la bile fait veiller, & la pituite fait dormir ; & ceux qui ont cette maladie fèrment les yeux pour dormir, & ne le peuvent ; ou s'ils dorment c'eft pour un moment : ils rêvent, ils s'agitent, ils fe lévent, & quelquefois ils fe jettent fur ceux qui font préfens. Le coma foporeux diffère du carus. Voyez CARUS. Les remédes pour le coma font ceux qui caufent de grandes évacuations, comme les clyftères violens, les vomitifs, ceux qui purgent, déchargent, & deflèchent le cèrveau: ceux qui caufent des révulfions d'humeurs, comme les véficatoires & les cautères. DE GORI. Voyez Lazare Rivière, Samuel Formius, Rondelet, Foreftus, des maladies du cerveau, Villis, &c. COMACHIO, ou COmMACHIO. f. m. Prononcez Comakio. Comaclum, Comacula. C'eft une ville de l'État de l'Églife en Italie, fituée dans les étangs de Comachio, à fix lieues de Ravenne au nord. Le Lac, ou Étang de Comachio, eft le terrein qui eft entre le Pô di Volana, & le Pô di Priinaro, qui font deux embouchures du Pô.

COMANE. f. f. Nom propre de ville. Comana. Il y avoit une
Tome II.

COM.

Comanc dans les Vallées de l'Antitaurus, fameufe par un temple de Bellone; une autre que Procope met dans l'Arménie mineure, & Baudrand dans la Cappadoce,& qu'on appelle Comane la Pontique, Comana Pontica; une troifiême dans la Taprobane, felon Prolémée; une quatriême en Phrygie, & une cinquiême en Pifidie. La Comane de l'Antitaurus fe nomme aujourd'hui Com, ou Tabachzan, & celle de l'Arménie mineure Arminacha. Elle est au confluent du Sar & de l'Iris.

Co MAN E. f. m. & f. Comanus, a. Nom de peuples. Pline L. VI. c. 16. place des Comanes proche de la Margiane. Ladiflas Roi d'Hongrie vainquit les Comanes proche du lac Hood, l'an de JESUS-CHRIST 1279.

COMANIE. f. f. Comania. Païs en Afie fitué entre la mèr Cafpienne au levant, la Circaffie au couchant, la Moscovie au nord, & la Georgie au midi. Du côté de la Mofcovie il y a de grandes pleines, & de belles prairies. La Comanie n'eft pas fort peuplée, quoi qu'elle foit au même climat que les Provinces qui font entre Paris & Lion. TAVERNIER, Tome prémiér. C'est dans la Comanie que demeurent les Circaffes & les Kamoucs, ou Comoucs.

COMARQUE. f.f. C'est le nom que l'on donne aux Juftices
fubalternes de Portugal. Commarca. A l'égard des Comarques, ou
Juftices fubalternes, elles ont beaucoup de rapport aux Bailliages
de France. On en compte vingt quatre dans le Royaume. LE
QUIEN DE LA NEUVILLE.

COMASC. f. m. Comenfis ager. Le Comafc eft une contrée du Mi-
lanois autour du lac de Coma, & dont Côme eft la capitale,
qui lui donne fon nom. Il est environné du Milanois propre, du
païs des Grifons, du Bèrgamafc, & des Bailliages des Suiffes en
Italie.
COMATEUX, EUS E. adj. Tèrme de Médecine, il ne fe dit
qu'en parlant du coma. Une affection comateuse, c'est une af-
fection qui produit ou qui marque le coma, qui en eft la caufe,
le figne, l'effet. Coma inducens, fignificans, indicans, fequens, fub-
fequens.

A

COMBAT.

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COMBAT. f. m. Batterie, différent qui fe vuide par la voye des armes. Certamen, pugna, pralium. Les combats de Gladiateurs étoient de cruels fpectacles qui divèrtiffoient les Payens. Un t Combat finguliér eft un duel. Voyez DUEL. Un combat de Cavalerie, Equeftris pugna. Un combat naval, ou un combat de mèr, celui qui le fait fur des vaiffeaux. Navalis pugna, maritimum prælium. Combat diffère de bataille, en ce que bataille fe dit d'une action générale de toute une armée,& combat fe dit de l'action d'une partie des troupes; ainfi on dit, la Bataille de Nerwinde. Combat de Leufe, où dix-huit ou vingt efcadrons de la maison du Roi en battîrent foixante & douze des ennemis. COMBAT SINGULIER, eft un combat d'un feul contre un feul. Singulare certamen. Anciennement les procès fe décidoient par le combat. On étoit pèrfuadé que Dieu n'accordoit la victoire qu'à celui qui avoit le meilleur droit. Cela arrivoit en matière civile, auffi-bien qu'en matière criminelle. On rapporte que la queftion, fi la répréfentation a lieu en ligne directe, s'étant préfentée devant le Grand Othon, la décifion en fut renvoyée à un combat, & au fort des armes. On le pratiquoit particulièrement dans les matières criminelles. On trouve la forme de ces fortes de combats dans l'ancien Coutumiér de Normandie, & les cérémonies qui s'y obfèrvoient. L'accufateur juroit fur la vérité de fon accufation, & l'accufé lui donnoit le démenti: fur quoi chacun jettoit fon gage de bataille en Juftice. Alors on conftituoit les deux champions prifonniers jufqu'au jour du combat. Voyez au mot CHAMPION Comment cela fe pratiquoit. Philippe le Bel défendit ces combats en 1303. Cependant le Parlement de Paris ordonna un pareil combat entre deux Seigneurs par arrêt de l'an 1386. Et en 1547. Henri II. pèrmit que Jarnac, & la Châtigneraye, combattiffent en fa préfence. Le déffendeur avoit le choix des armes, & s'il n'étoit point vaincu avant le coucher du foleil, il étoit abfous, & cenfe victorieux. Cet abus étoit autrefois tellement autorifé, que les Évêques, & les Juges Eccléfiaftiques, ordonnoient le combat dans les chôfes obfcures & douteufes. PA SQ. On rapporte qu'Alfonfe Roi de Caftille ayant voulu abolir le rit Mozarabique, pour introduire l'office Romain, & le peuple s'y étant oppofé, on convint de tèrminer le différent par un combat.

On dit, qu'un homme eft hors de combat, lorsqu'il eft bleffe, ou eftropić, & qu'il n'eft plus en état de combattre. On le dit auffi dans un fens moral d'un homme qui ne peut plus fe déffendre par paroles, qui ne peut repliquer à fon adverfaire. On dit, Préfenter le combat, accepter le combat, éviter le combat, chèrcher le combat, donner le combat, rendre combat ; pour dire, fe battre, fe défendre, combattre.

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COMBAT, fignifie quelquefois le choc, l'action de ceux qui combattent. Conflictus. En cette bataille le combat fut rude, fut fanglant, fut opiniâtre. Dans les prémiers tems de la République Romaine la vaillance avoit je ne fai quoi de féroce, & l'opiniâtreté des cambats tenoit lieu de fcience dans la guèrre. S. É V R. Le naturel ardent de M' le Prince l'a fait croire impétueux dans les combats. ID. On appelle un affaut fans artillerie, un combat de mains.

COMBAT A LA BARRIÈRE. C'eft un éxèrcice de Nobleffe, où elle faifoit autrefois des imitations des vrais combats dans les joûtes, & tournois. Ludicrum certamen, pugna umbratilis. COMBAT, fe dit auffi des jeux folemnels des Grècs & des Romains à l'honneur des Dieux, tels qu'étoient les jeux Olympiques, les Pythiens, les Néméens, les Ifthmiens, les combats du Cirque, les Actiaques, & les autres dont nous parlerons en leur place. Les combats qui s'y faifoient étoient la course, la lutte, les coups de poing, le palet, &c. Les Combattans qui fe nommoient Athletes, s'y préparoient dès la jeuneffe par des éxèrcices continuels, & un régime très-éxact. Ils ne mangeoient que de certaines viandes, & à certaines heures, ils ne beuvoient point de vin, & n'avoient point de commèrce avec les femmes; leur travail & leur repos étoit reglé : c'eft par l'éxemple de ces Combattans que S. Paul éxhorte les Chrétiens à s'abftenir de tout. 1.Cor. IX. 25.

COMBAT, fe dit auffi des animaux. Pugna. Un combat de taureaux, de bêtes farouches.

COMBAT, fe dit auffi de toutes les actions par lesquelles une chôfe en détruit une autre. Certatio, conflictus, pugna. Il y a un combat perpétuel entre les qualitez élémentaires, du chaud contre le froid, de l'humide contre le fec. Il fe fait un grand combat dans la feparation de l'âme & du corps. COMBAT, fe dit figurément des chôses fpirituelles & morales. Concertatio, certamen, pugna. Toute cette difpute n'eft qu'un

combat d'efprit. C'eft un combat perpétuel que celui des fens con-
tre la raison. Il y a des gens fi cérémonieux, qu'ils livrent un
combat de civilitez à chaque paffage. M. SCUD. On n'est pas
tranquillement fcélérat, ni éxempt de combats intérieurs, &
d'agitations fecréttes dans le crime. S. Év R. Que je redoute ces
durs combats où il faut foutenir la revolte des fens, & s'armer
contre fon
propre cœur ! S.ÉVR.

Mais l'on s'efforce en vain par d'affidus combats,
A difpofer d'un cœur qui ne fe donne pas. CORN.

Crois, qu'il m'en a coûté, pour vaincre tant d'amour,
Des combats dont mon cœur faignera plus d'un jour.
RACINE.

Le Combat Spirituel eft le Tître d'un éxcellent Livre fpirituel, qu'on a attribué à Dom Jean de Castagnifa, Bénédictin Espagnol, au P. Achilles Gaigolardo, Jéfuite Italien, à Jérôme Comte de Porcia le vieux, à une fille dévote, & à Dom Laurent Scupoli, Théatin d'Italie. Il paffe pour être de ce dèrniér. Le P. D. Alexis du Buc l'a prouvé dans la Traduction Françoise qu'il en a faite. La meilleure que nous ayions eft celle du P. Brignon Jéfuite.

COMBAT TABLE. adj. Vieux mot, qui veut dire combattant, vaillant. Pugnax; pugil.

COMBATTANT. f. m. Celui qui combat, ou qui peut combattre. Miles pugnator. Une armée de cent mille combattans. Centum millia armatorum.

Co M BATTANT, fe dit auffi en plaifantant de ceux qui fe battent à coups de poing. Pugiles. On fut d'avis de jetter deux ou trois feaux d'eau fur les combattans. A BLANC. COMBATTRE. v. act. Donner un combat, faire un combat. Certare, decertare, pugnare, depugnare, dimicare, præliari. Ces deux champions ont combattu corps à corps. Les efcadrons ont combattu de piéd fèrme. Il faut combattre avant que de recevoir le falaire. Il a combattu fon ennemi, il l'a défarmé. COMBATTRE, fe dit auffi en parlant du choc de deux armées. Confligere, dimicare, &c. Aléxandre combattit trois fois les Pèrfes en trois fameufes batailles. Les Princes combattent pour la victoire, les foldats pour le Prince. A BLANC. Si Énée combat, c'eft par néceffité, & moins pour vaincre, que pour achever la guèrre. P. LE Boss.

COM BATTRE, fe dit figurément des chôfes fpirituelles & morales. Il faut combattre pour la Foi. Vous avez longtems combattu contre l'injustice, & contre la mauvaise fortune. P. D'OR L. L'efprit combat contre la chair. Il faut combattre les opinions èrronées. L'Évangile eft un langage qu'on n'entend plus dès qu'il combat nôtre attachement. Je me fortifie d'autant plus contre un ennemi que j'aime, que je fens bien que mon cœur me veut trahir, & ne comhat qu'à regret. M. Sc v D. Qu'il eft dur d'avoir à combattre fon devoir contre fon inclination!

Il eft des momens de foibleffe,

Où la nature peut tomber:
On court rifque de fuccomber,

Quand on eft obligé de combattre fans ceffe.

NOUV. CHOIX DE VERS.

Il eft ridicule de combattre férieufement les rafinemens & les illufions d'une dévotion mélancolique. Boss. Elle avoit affez de vèrtu pour combattre fa paffion; mais elle n'en avoit pas affez pour en triompher. VILL.

gens

Ce n'est qu'en ces affauts qu'éclate la vèrtu,

Et l'on doute d'un cœur qui n'a point combattu. CORN.

Hai de tous les Grècs, preffé de tous cotez,

Me faudra-t-il combattre encor vos cruautez? RACINE.
Scachez que d'une fille on rifque la vèrtu,

Lorfque dans un Hymen fon goût eft combattu. Mo L.

Quand une paffion eft encore naiffante,

On la combat facilement. A B. TÉTU.

On dit encore, Combattre la mèr, les vents, l'orage. Pugnare cum mari, ventis, tempeftate, &c. Combattre la faim, le froid, &c. On dit, qu'un homme fe forge des chimères pour les combattre ; pour dire, qu'il fe forge de vaines difficultez dans l'efprit. Les de College s'agitent jufqu'à la fureur, & combattent à outrance pour des fyllabes & pour des virgules. BE L. Co M BATTRE, fignifie encore, Confulter en foi-même le meilleur parti à prendre. Fluctuare animo, agitari. Il a long-teins combattu pour fçavoir s'il fe retireroit du monde. COMBATTU, U E. part. & adj. Il a l'efprit combattu ; pour dire, agité de divèrfes penfees, Agitatus, fluctuans.

Les

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Les hommes deftinez à gouvèrner la tèrre,
Loin de porter un cœur de remords combattu,
Au poids de leur grandeur mefurent leur vèrtu.
CAPISTRO N.

COMBE. f. f. Vieux mot François, qui fignifioit, Vallée enfèrmée entre deux montagnes. Convallis. Ménage tient qu'il fignifioit grotte, & qu'il vient du Latin gumba.

COMBIEN. Advèrbe de quantité, & intèrrogant. Quand il ne fignifie autre chôfe que le nombre, on l'exprime par quot. Combien y a-t-il de gens en cette armée ? Combien y a-t-il de lieuës de Paris à Verfailles? Combien y a-t-il eû de morts & de bleffez dans cette bataille? On dit auffi, combien de fois. Quoties.

Combien, combien de fois, de douleurs accablé, Par tes foins généreux me vis je confolé? VILL. COMBIEN, fignifie la quantité du prix d'une chôse qui a été achetée ou vendue. Quanti. Combien vaut le blé ? Combien vaut levin ? A combien a-t-il été taxé ? Combien cette marchandise ? COMBIEN, fignifie auffi, A quel point. Il s'exprime par quam avec un adjectif & un advèrbe, & par quantum avec un vèrbe. Vous ne fçauriez croire combien ce Docteur eft utile à fon Églife, combien ce père aime fes enfans.

Je fçai combien eft pur le zéle qui t'enflâme. RACINE. Ce mot vient du Latin quàm benè.

COMBIEN, eft auffi conjonction, & fignifie, Encore que. Etfi, quamvis, quamquam, licet. Combien que vous l'ayez défobligé, il ne laiffera pas de vous fervir. Il eft hors d'ufage en ce fens.

COMBIEN, fubft. Eft un gigot de mouton, parcequ'en le tenant, on demande combien. Les jeunes gens jouent au combien. COMBINAISON. f. f. Affemblage de plufieurs chôfes deux à deux. Conjunctio, copulatio, complexio.

COMBINAISON, ou COMBINATION, fe dit auffi de la variation des nombres, des lettres, des fons en toutes les façons qu'il cft poffible. Variatio litterarum, numerorum, varia litterarum, numerorum difpofitio. Pour déchifrer les lettres, il faut faire une infinité de combinaisons de lettres & de fyllabes. La combinaifon de ce vèrs fe peut faire en mille vingt deux façons.

Tot tibi funt dotes, virgo, quot fidera cœlo.

La combinaifon des 24 lettres de l'Alphabet fe peut faire en 1 391 721 658 311 264 960 263 919 398 102 100 façons, comme a montré Mr Preftet dans fon Algebre. Le Père Mèrfenne en fon Harmonie Univèrfelle a fait la combination des fons & notes de Mufique jufques à 64, qui eft contenue en 90 chiffres. COMBINATOIRE. ff. L'art, la fcience des combinaisons. Ars comparandi, copulandi. C'eft la clef de toutes les fciences, de la Grammaire, Logique, Rhétorique, & comme Caramuel le démontre au 2 tôme de fes Mathématiques, ces mots de combinaison, ou combination, combiner, combiné, ée, combinatoire, font nouveaux; mais les chôfes fignifiées par ces mots font en ufage dès la prémière origine des Langues,& des Arts & Sciences. Voyez fur cette partie des Mathématiques Caramuel, & Ifquerada.

COMBINER. v. act. Mettre deux à deux. Binos jungere, copulare.

COMBINER, fignifie auffi, Varier, affembler les chôfes autant de fois qu'elles peuvent être variées. Variare, mutare, litteras, numeros, varie difponere. Il faut que les faifeurs d'Anagrammes combinent plufieurs fois les lettres d'un noin pour y trouver un

autre mot.

COMBINÉ, ÉE. part. paff. & adj. Il a les mêmes fignifications de fon vèrbe. Combinatus, copulatus.

COMBLAN. f. m. Groffe corde qui fèrt à traîner le canon. Funis nauticus, funis tormentarius. C'eft la même chôfe que combleau.

COMBLE. f. m. Le fommet, le haut, le faîte d'une maison. Culmen, faftigium. Il a fait rebâtir cette maifon de fond en comble. Les fondemens en font bons, mais le comble ne vaut rien. COMBLE, fedit particulièrement de la charpente & de la couverture d'une maifon. En Orient les maifons n'ont point de comble, elles font couvèrtes en platte forme en France ils font pointus, ou en combles droits; & maintenant on en fait de brifez, ou à la manfarde, qu'on appelle combles coupez. On appelle comble pointu, celui dont la plus belle proportion eft un triangle équilateral par fon profil, & qu'on nomine auffi à deux égouts. Comble à pignon, celui qui eft foutenu d'un mur de pignon en face. Comble à croupe, celui qui eft à deux arrêtiers, & avec un ou deux poinçons. Comble de pavillon, celui qui eft à deux croupes, & à un, ou deux, ou quatre poinçons. Comble coupé, ou Tome II.

brife, celui qui eft compofé du vrai comble, qui eft roide, & de faux comble, qui eft couché, & qui en fait la partie fupérieure. Comble en dôme, celui dont le plan eft rond, ou ovale, & le profil en pente droite. Comble à l'Impériale, celui dont le contour eft en manière de talon renvèrie. Comble plat, celui qui n'eft pas plus haut que la proportion d'un fronton triangulaire.Comble à potence, une efpéce d'apentis fait de deux, ou plufieurs demifèrmes d'affemblage, le tout porté fur le mur contre lequel il eft adoffe. Comble en patte d'oye, une espéce d'auvent à pans, & à deux, ou trois arrêtiers pour couvrir un puits, un preffoir. Comble entrapeté, ou entrapezé, celui qui ayant une large bâfe, eft coupé pour en diminuer la hauteur, & couvèrt d'une tèrraffe de plomb un peu élevée vers le milieu, où il y a d'efpace en efpace des trapes, qu'on léve pour donner du jour à un corridor, ou autre piéce intèrpôlée. Comble à tèrraffe, qui au lieu de s'élever en faîte eft coupé, & forme une tèrraffe au haut du toit d'un logis. Les pignons des logis s'appelloient autrefois combles, ou combres ; & ils ont été ainfi nommez, à caufe qu'ils étoient couvèrts de chaumne, à culmis, vel calamis, felon le témoignage de Sèrvius.

COMBLE, fe dit figurément en Morale des chôfes qui font arrivées au plus haut point où elles peuvent aller. Cumulus, faftigium, fummum, culmen. C'eft un comble de joye, de douleur. Dans toutes les difgrâces c'eft le comble de l'infortune que d'avoir toûjours été heureux. S. É V R. Ileft parvenu au comble des honneurs, de la fortune. Dieu fut obligé d'envoyer le Déluge, à caufe que la nature humaine étoit parvenue au comble de l'iniquité. Le comble de la mifère, c'eft de ne la fentir pas. Nico L. On eût dit qu'Ozius n'étoit monté au comble de la gloire, que pour éxpofer davantage fon renvèrfement aux yeux de tout le monde.

HERMAN.

Mais c'eft où peut monter la dèrnière fureur,
D'être au coinble du crime, & n'en voir pas l'horreur.
QUIN.

Et par les envieux un génie éxcité,

Au comble de fon art eft mille fois monté. Bo 11.

On dit figurément, qu'un homme eft ruiné de fond en comble; pour dire qu'il eft ruiné, pèrdu fans reffource. Fortunis omnibus everfus.

y

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COMBLE. adj. m.& f. fe dit auffi d'une mesure, & de ce qui peut demeurer au deflus des bords. Supereminente cumulo plenus. Le blé fe vend à mefure ràfe, l'avoine à mefure comble. On donne le grain au Meunier en mefure râfe, & il le doit rendre en mefure comble.

COMBLE, en tèrmes de Blâfon, fe dit d'un chef retréci, comme les hameides font des fafces retrécies, Coronis contracta. On dit au Manége, qu'un cheval a le piéd combie, lorfqu'il a la fole arrondie par delfous, enforte qu'elle eft plus haute que la corne. Excedens.

COMBLEAU. Tèrme d'Artillerie, qui fe dir du cordage propre à tirer le canon, qui eft long de 35 toifes, gros de quatre poûces & demi de tour, & qui pêfe environ 70 livres. Cumuli acceffio, funis tormentarius.

COMBLER. v. act. Remplir un creux, un vuide, mettre dans un vaiffeau autant qu'il en peut tenir. Cumulare, complere. On a comblé ce puits qui étoit féc. Les ruines du rempart ont prèfque comblé le foffe. Les affiégeans doivent combler les lignes après un fiége. Les vallées fe comblent à la fin par la chûte des tèrres des montagnes.

Ce mot vient de cumulare.

COMBLER, fignifie figurément, Faire beaucoup de bien, d'honneur à quelqu'un. Cumulare aliquem honoribus, beneficiis &c. Le Roi a comblé fon favori de bienfaits. Dieu nous comble tous les jours de fes grâces. Cet homme m'a comblé de civilitez. Ce Financier eft comblé de biens. Ce Prince eft comblé de gloire. Celui qui eft comblé de joye trouve que le tems coule avec précipitation. MALEB. Il faut reconnoître la main invifible qui nous comble de biens, & qui fe cache à nôtre efprit fous les chofes fenfibles. Iv. La Fortune eft fi aveugle que parmi la foule où il n'y a qu'un fage, il ne faut pas s'attendre qu'elle aille le démêler pour le combler

de fes faveurs.

Pour mieux faire éclater fa joye, & fon amour,
Il combla de préfens tous les Grands de fa Cour.
RACINE.

COMBLÉ, É E. part. paff. & adj. Cumulatus.
COMBLETTE. f.f. Tèrme de Chaffe, qui fe dit de la fente du
piéd du cèrf. Fiffura cervini pedis.
COMBOURGEOIS. f. m. Tèrme de Marine. C'est celui qui a
part avec un autre à la propriété & aux agreils d'un navire. Civis.
A ij Quand

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