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UNIVERSEL

FRANÇOIS ET LATIN

CONTENANT

LA SIGNIFICATION ET LA DEFINITION
Tant des Mots de l'une & de l'autre Langue, avec leurs différens ufages;
que des Termes propres de chaque Etat & de chaque Profession:
LA DESCRIPTION

De toutes les Choses naturelles & artificielles ; leurs figures, leurs efpeces,
leurs ufages, & leurs proprietez:

L'EXPLICATION

De tout ce que renferment les Sciences & les Arts, foit Libéraux ou Méchaniques.
AVEC DES REMARQUES D'E'RUDITION ET DE CRITIQUE.
Le tout tiré des plus excellens Auteurs, des meilleurs Léxicographes, Etymologiftes & Gloffaires,
qui ont paru jufqu'icy en différentes Langues.

Imprimé par ordre de S. A. S. Monseigneur
PRINCE SOUVERAIN DE DOMBE S.

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V.LS

DICTIONNAIRE

UNIVERSE L,

CONTENANT TOUS LES MOTS

DE LA

LANGUE FRANCOISE:

S

DES SCIENCES ET DES ARTS,
Avec les termes Latins qui peuvent y convenir.

N.

Subft. fém. Léttre; confone liquide: la
treiziême de l'alphabet Grèc, Latin, Fran-
çois &c. On prononce Enne. Une grande N,
une petite n, une n bien faite. La lettre n ne
fe prononce pas dans les troifiême pèrfon-
nes des vèrbes au pluriér. Par éxemple, on
prononce aiment, écrivent, comme fi on
écrivoit aime, écrive.

La lettre N eft une confone nazale, felon un d'es Académiciens
qui a le plus étudié nôtre langue, l'n eft un d paffe par le nez,
enforte que ceux qui ont le nez embarraffe, comme il arrive
quand on eft enrhumé, prononcent quelquefois un d pour une
n. L'n eft mouillée dans les mots François, quand elle eft pré-
cedée d'un g comme dans les mots, ignorant, ignominie, &c.
mais les François ne donnent pas ce fon mouillé à l'n précédée
d'ung quand ils prononcent des mots d'une langue étrangère,
ignobilis, agnus, &c. On pourroit ajouter quelques obfèrvations
fur la differente manière dont on doit prononcer cette lettre
quand elle tèrmine les mots, parce qu'en effèt elle doit être pro-
noncée plus fortement en de cèrtaines occafions que dans d'au-
tres : mais, comme il feroit impoffible d'y rien comprendre à
moins que de le fçavoir déja par un long ufage, on n'a pas jugé
à propos d'en faire mention ici. Par exemple, l'n fe prononce
d'un retentiffant à la fin de Amen, hymen, Examen, & à la fin
de on, & en, ou des adjectifs en in, quand ils font fuivis d'un
mot qui commence par une voyelle: on aime en amour; fin or.
Elle a la même prononciation quand elle eft fuivie dans le même
mot d'une voyelle, ou d'une autre n par éxemple anagramme,
tenefme, iniquité, honorer, eunuque, innovation, ennemi, &c.
elle a encore ce fon clair à la fin des noms adjectifs suivis d'un
fubftantif qui commence par une voyele, ou par une b'qui n'eft
point afpirée, comme dans ces mots; vilain animal, vilain hom-
me, bon ouvrier, vain appareil, cèrtain auteur, mon ame, ton
ami, fon épée, fon humilité, un autre, ancien édifice, &c. Ail-
leurs quand l'n eft à la fin des fyllabes elle a un fon obtus &
nazal, comme dans ces mots, ancre, entier, injufte, on, un,
&c. La même chôse arrive quand l'n eft fuivie dans la même syl-
Teme IV.

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vonne.

Quand le mot bien eft advèrbe on peut le confidérer feul, ou dans la compofition des mots : dans la compofition le fon de l'n finale eft clair, par exemple dans bienaife, bienheureux, &c. hors de la compofition, il est un peu adouci fur tout dans la convèrfation bien obligeant, bien étudier, &c. Dans le mot rien l'n finale fe prononce; indifféremment d'un fon clair, ou d'un fon obtus quand elle eft fuivie d'une voyelle, par exemple, je n'ai rien à dire, n'avez vous rien entendu, il n'y a rien au monde de plus beau, &c. Néanmoins dans une prononciation foutenuc, le fon de l'n dans ces occafions eft plus clair que dans la converfation. Encore ceux qui parlent bien lui donnent-ils ce fon clair même dans la converfation.

Dans le mot on l'n finale a un fon obtus dans les phrâfes intèrrogatives, par exemple a-t'on eu nouvelle &c. croit-on être bientôt délivré, &c. Dans ces intèrrogations lui donner un fon clair eft une prononciation Normande qu'il ne faut pas imiter. Dans les aûtres phrâfes l'n finale du mot on a un fon clair, on a eu avis, on aura bientôt des nouvelles, on a fort avancé l'ouvrage, &c. N. Cette léttre ainfi ponctuée tient le lieu d'un nom propre qu'on ignore, ou dont on ne fe fouvient pas précifement,lou qu'on a fujet de ne pas nommer, ou d'un nom général, en la place duquel on pourra fubftituer tel autre nom qu'on voudra; ce qui vient d'un ancien ufage qu'on avoit autrefois, de mettre le mot en devant tous les noms propres d'homines, & celui de na devant ceux des femmes. Ce qui fe pratique encore en la plupart des lieux du Languedoc, où l'on dit En Jean, pour dire, Monfieur Jean; ou Na Jeanne, pour dire, Madame Jeanne. Quand ces mots ont paffe ailleurs, on en a retranché les voyelles. C'eft une remarque de Borel. Du Cange dit, après D.Ménard, que cet A

ufage

ufage s'établit dans le X. fiècle. Le Père Mabillon dit qu'il eft introduit il y a plus de 800. 800.ans. N. Dans les écrits de Marine fignifie Nord, NO, Nord-ou- eft. NNO, Nord-Nord-ou eft. NE, Nord- eft. NNE, NordNord eft. ENE, Eft - Nord- eft. ONO, Ou eft - Nord ou eft. N. Chez les Anciens, étoit une lettre numérale qui fignifioit 900. fuivant ce vèrs de Baronius.

N. Quoque nongintos numero demonftrat habendos.

Et quand on mettoit une ligne au deffus, Ñ. fignifioit 9.mille.

NAA.

NAALOL. f. m. Nom propre d'une ville Lévitique de la tèrre fainte. Naalol. Elle étoit dans la Tribu de Zabulon. Jof. XIX. 15. Au même Livre C. XXI. v. 35. elle eft confondue avec Damna; mais le C. I. des Juges v. 30. diftingue ces deux lieux. On l'appelle quelquefois Naalon. S. Jérome dit Naaloth. Père Lubin.

NAAMA, ou Neama. f. f. Nom propre d'une belle ville de la Tèrre fainte Naama. Elle étoit dans la Tribu de Juda. Jof. XV. 41. Naama fignifie Belle.

NAAMATH. f. f. Ville des Minéens, peuple fitué fur la côte de La mèr rouge. Naamath. Eufebe les appelle Mannéens. Leur Roi Sophar eft appellé Naamathifte, d'où le P. Lubin conclut qu'il y avoit chez eux une ville nommée Naamath. NAAMATHITE. f. m. & f. Qui eft de Naamath. Nahamathites. NAAMUTELAHI. f. m. Tèrme de Relation. Réligieux Mahométan de Pèrfe. Les Naamutelahi font ennemis implacables des Haideri.

NAARA, ou NA ARATH. f. m. Nom d'une ville de la Tèrre fainte. Naara, Naharatha. Elle étoit fur la lifière de la tribu d'Éphraim, du côté de l'orient, & près du Jourdain. Jof. XVI. 7. Au fiécle de S. Jérôme elle fe nommoit Noarath ou Noaratha. P. Lubin.

NAAS. f. m. Nom d'une ville de la Tèrre fainte. Naas. Il paroit au P. Lubin qu'elle étoit dans la tribu de Juda, parcequ'au 1. des Paral. IV. 12. où il en eft parlé, il s'agit des généalogies de cette tribu.

NAAS. f. m. Nom propre d'un bourg d'Irlande. Naafium. Il eft dans le Comté de Kildare, en Lagénie, entre la ville de Kildâ& celle de Dublin. Naas a féance dans le parlement d'Irlande. MATY.

re,

NA B.

NAB. f. m. Nom propre d'une rivière d'Allemagne. Nabus. Elle naît dans les montagnes de la Franconie, près des fources du Mey, de la Sala & de l'Égra, travèrfe le Palatinat de Bavière, & le Landgraviat de Cuchtenberg, baigne la ville de ce nom, & va fe décharger dans le Danube, à demi licue au deffus de Ratifbonne. MATY.

NABAON. f. m. Nom propre d'une petite rivière de l'Étrama

doure du Portugal. Naban. Elle baigne Tomar, & fe déchar-
ge dans la Zézère, un peu avant fon embouchure dans le Tâge.
MATY.

NABATHÉE. f. f. Nom propre de région. Nabathaa. Quel-
ques-uns la mettent dans l'Arabie Pétrée, & difent que Pétra
étoit la capitale de cette région, que c'eft pour cela que Strabon
L. XVI. donne le furnom de Nabathéem à Pétra. D'autres la pla-
cent dans l'Arabie heureufe. Baudrand croit, qu'elle étoit à
l'orient de l'Arabie Pétrée, en tîrant vèrs l'Arabie défèrte, en-
tre la Palestine au nord, & l'Arabie heureuse au midi.
NABATHÉEN, ENNE. f. m. & f. Peuple qui habite la Nabathée.
Nabathaus,Nabuthaus.Les Nabathéens touchoient la tribu de Gad
du côté de l'orient, & furent amis des Machabées. Il y a encore
quelques villages de l'Iraque Arabique, dont les habitans font
appellez Nabath & Nabathi par les Arabes. Voyez d'Hèrbelot a
ces mots. Ce font les Nabathéens qui ont appris l'agriculture
aux autres Arabes. Denys le Géographe les place au de là du
mont-Liban, c'est-à-dire comme l'intèrpréte Euftache, au midi
de cette montagne. Ifidôre croit qu'ils avoient pris leur nom de
Naboth, ou Nabajoth fils d'Ifmaël. Eustache dit que les Naba-
théens étoient riches. Il prétend qu'ils ont pris leur nom d'un
Nabates, & que Nabates en Arabe fignifie un bâtard.
NABEL. f. m. Nom propre de lieu. C'étoit anciennement une
ville Épifcopale, fuffragante de Carthage. Neapolis. Elle étoit
dans l'Afrique propre. C'eft maintenant un petit bourg du
Royaume de Tunis, fitué fur le cap de Bonne, au feptentrion
oriental de la ville de Tunis. MATY.

échût en partage à la tribu de Ruben. S. Jérôme dit qu'il y avoit
en cette ville une idôle de Chamos ou de Béelphégor. En Ifaie XV.
2. quelques-uns prennent Nabo pour le nom d'une montagne
voifine de cette ville, ou fur laquelle elle étoit placée. Il eft cèr-
tain qu'il y en avoit une de ce nom dans le pais des Moabites.
Voyez NÉ BO.

NABO. f. m. Nom propre d'un Dieu ou idôle des Affyriens &
des Chananéens. Nabo, Nebo. En Hébreu 123. Ifaïe en parle
XLVI. 2. Comme S. Jérôme dit qu'il y avoit dans la ville de
Nebo un idôle de Chamos ou Béclphégor, il faut qu'il ait cru que
le Dieu Nebo fût le même que Chamos ou Béelphégor. Selon
Voffius de Idolol. L. III. C. 22. Nabo étoit plutôt la Lune que le
Soleil. Et L. II. C. 8. il montre que les Septante ou leurs Copif-
tes fe font trompez en l'appellant Dagon en Ifaïe XLVI. que
l'on ne prouve point par l'Écriture que ce fût un Dieu des Moa--
bites, & qu'enfin S. Jérôme s'eft trompé quand il la confondu
avec Chamos. On croit que c'étoit un oracle & qu'on la conful-
toit fur l'avenir, parceque comme dit S. Jérôme dans fon com-
mentaire fur Ifaie XLVI. 1. le nom de Nabo fignifioit Prophé-
tie, divination. Le Dieu Nabo étoit le prémiér après Bel ou
Baal, d'où vient que Voffius de Idolol. L. II. C. S. croit que Na-
bo étoit la lune comme Bel étoit le foleil.
NABONASSAR. 1. m. Nom propre d'homme. Nabonaffsar,
Nabonaffarus. C'eft le nom d'un Roi de Babylone, qu'on ap-
pelle auffi Relefis, d'autres difent que c'eft le Baladan, dont par-
le Ifaie XXXIX. 1.& le 4° L. des Rois XX. 12. On ne fçait quels
fûrent les commencemens de fon régne, ni comment il parvint
à la couronne. On conjecture que les Babyloniens s'étant fou-
levez contre les Médes, il mîrent fur le thrône Nabonaffar, l'un
des chèfs des Médes. Le commencement du régne de ce Prince
eft important & célébre dans la Chronologie, parceque Prolo-
mée témoigne qu'il y avoit des obfèrvations aftronomiques fai-
tes par les Chaldéens, depuis Nabonaffar jufqu'à fon tems, &
que cet Auteur & les Aftronomes les défignent par les années
de ce Roi; & parceque Callifthéne difciple d'Ariftote envoya
un grand nombre de ces obfèrvations marquées aux années de
ce Prince. Ce qui a fait l'Ere de Nabonaffar. Aera Nabonaffaris.
Or de ces obfèrvations citées par Ptolémée il s'enfuit que la
prémière année de cette ère eft la 747° avant Jefus-Chrift, 3967
de la période Julienne, & cela ne peut être douteux, dit le P.Pé-
tau. Auffi eft-ce là que le placent tous les plus habiles Chrono-
logiftes, quelques différents qu'ils foient d'ailleurs dans les an-
nées du monde, dans celles de Rome, dans les Olympiades, &c.
Voyez le P. Pétau de Doct. Timp. L. IX. C. 13. Le P. Salien à
l'an du monde 3306.3730. & Praf.T.IV.n.14. Helvicus, Marf-
ham &c. Au refte les années de cette ère font des années Égyp-
tiennes de 365 jours. Elles commencent le 26 de Févriér, & fe
comptent felon le calcul Aftronomique du midi de ce jour-là.
Voyez le P. Pétau à l'endroit cité & Rat. Temp. L. III. C. 3.
Calvifus commence l'ère de Nabonaffar deux ans plus tard l'an
745 avant J. C. mais pour le jour il ne diffère point des autres,
& affigne comme eux le 26 de Févriér, qui étoit felon lui un
mercredy. Pour Helvicus, d'Hèrbelot a tort de le joindre à Cal-
vifius & à Scaliger; Il commence l'ère de Nabonaffar la 3967.
année de la période Julienne, comme le P. Pétau & les autres.
NABOT, OTE. f. m. & f. Qui eft de petite taille. Pumilioni fimilis,
pufilus. On ne le dit qu'en burlèfque, comme a fait Scarron.
Amour nabot, qui du jabot.
De Dom Japhet, as fait
Une ardente fournaife.

NABO. Autrément Nébo. f. m. Nom d'une idôle, d'une ville & d'une montagne de Palestine. Nabo. Voyez Nombr. XXXII. 38. XXXIII.47. La ville de Nabo étoit dabord aux Moabites,comme il paroît par If. XV. 2. où les Septante l'appellent Nabay. Elle

Ce mot vient de nanottus diminutif de nanus, MÉNAGE. Depuis,
cet Auteur a changé de fentiment, & avec Borel il le dérive de
napus, naveau, parceque le navet eft court, & gros, comme font
les nabots. On a dit napottus, nabottus & puis nabot. Guichart
croit que ce mot a été formé de Nala qui eft le nom qu'Hély-
chius donne aux Pygmées.

NABU. f. m. Tèrme de Calendriér. Nom que quelques Calen-
driérs donnent au prémiér mois des Arabes: il répond à peu
près au mois de Septembre.

NA C.

NACAIRE, ou NACHÈRE. f. m. Vieux mot qu'on trouve
fouvent dans les anciens Romans, C'est une éfpéce de tymbale
ou de tambour de Cavaliers, qu'on a appellé dans la baffe Lati
nité nacara.

M. Huet dit que c'étoit une forte de trompette qu'on appelloit
ainfi, parceque les trompettes étoient faites de nacres, c'eft-à-
dire de ces éfpéces de grandes coquilles torfes, avec lefquelles
les Poëtes & les Peintres feignent que les Tritons ont coutume
de fonner.

NACARAT.

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NACARAT. f. m. & adj. Couleur rouge, claire & unie. On le dit auffi, à l'adjectif, des chôfes qui font teintes en cette couleur. Color ruber dilutior. Du Satin nacarat. Les nacarats appellez de bourre font teints de gaude, & de bourre de poil de chèvre fondue avec la cendre gravelée, & il eft déffendu d'y employer du fuftel.

Ménage dit que ce mot vient de nacarado Espagnol, & originaire. ment de nacar, qui fignifie nacre de pèrles. Mais cela n'a guères de convenance.

NACEILE.f.f. Petit bâteau qui n'a ni mât ni voile, & dont on fe fèrt pour paffer une rivière, ou pour faire un autre petit voyage. Navicula, cymba. Douze pêcheurs abandonnant leur naCelle & leurs filèrs fur le lac de Galilée, ont entrepris ce grand ouvrage. PÉLISSON. Il parle de la convèrfion du monde.

Labiau en eft la capitale, on y rémarque encore Toppiau &
Géorgebourg. MATY.

NADULU. Voyez NATOLIE.

NA E.

NAENIA, ou NENIA. f. f. Nom d'une divinité chez les Romains. Nania. La Déelle Nania préfidoit aux funérailles. Voyez NÉNIE.

NAERDEN. Voyez NARDE.

Ce mot eft compôle de deux mots de la langue du païs, nae, ou naer, qui veut dire, près, en Latin propè, & dem ou dam qui fignifie levée, chauffée, digue, jettée.

NAF.

Ce mot vient du Latin navicella ou de nacella, diminutif de Na-NAFFE, ou NAFE, ou NAPHE; Car on le trouve écrit de c4, qui fignifioit une éfpéce de bateau. Du CANGE.

La nacelle de S. Pièrre. C'eft ainfi que l'Églife s'appelle dans un fens figuré: la Nacelle de Jéfus-Chrift. Dans le tems de pèrfécution, on diroit que Jésus-Chrift eft endormi dans fa Nacelle. Baronius faifant réfléxion fur la corruption du X. fiécle,dit,que fans doute Jefus dormoit alors dans le fonds de la nacelle. CL. On ne s'enfert que dans ces fortes de phrâfes, & en Poëfie. NACELLE eft auffi un petit ornement d'Architecture, qu'on appelle autrement chamfraim. C'est un membre creux en demiovale, que les ouvriers nomment gorge. Nacelle fe dit plus particulièrement de la fcotie. Scotia, & même bien des gens & des plus habiles en Architecture prétendent que nacelle ne fe doit dire que de la moulure qu'on nomme Scotie, & qu'on employe feulement entre les deux tôres de la bâfe.

NA CELLE. Tèrme d'Anatomie. C'eft la cavité, qui eft entre les deux circuits de l'oreille, le circuit éxtérieur qui fe nomme Hélix, & le circuit intérieur qui s'appelle anthelix. DIONIS. La nacelle eft la plus grande cavité de l'oreille extèrne. ID. Cet Auteur écrit naffelle, mais mal.

NACHAI. f.m. Tèrme de Calendriér. Nom que les Arméniens de Zulpha donnent au quatriême mois de leur année; il répond à peu près au mois de Janvier.

NACHGOUVE & NACHGOUVA. f. f. Païs des environs de la Nahe. Nevenfis pagus. Il tîre ce nom de la Nahe. Valois Not. Gall. p. 372.

NACHSHAB, ou NASAPH. f. m. Nom propre d'une ville de la grande Tartarie. Nachfaba. Elle eft dans le Nawaralnahra, entre Samarchand & Sachi. MATY.

NACQUETER. Voyez NAQUETER. NACRE. f. f. Eft le noeud qui eft à l'éxtrémité d'une coquille, où l'on trouve les pèrles. Concha margaritifera. Les blanches qui font bien élevées & qui ont un poliment doux, font un peu femblables à la pèrle, de laquelle on a beaucoup de peine à les difcèrner, quand elles font mifes en œuvre.

NACRE de Pèrles fe dit auffi de toutes les pèrles qui tiennent à la coquille, & qu'on appelle autrement louppes, ou coques de pèrles, quand elles ont quelque endroit rélevé à demi-rond, que les Lapidaires ont l'adreffe de fcier, & de joindre enfemble. Ménage dit que la nacre eft le poiffon qui engendre la pèrle. Tefta margaritifera.

Ce mot vient de l'Espagnol naca, qui fignifie la même chôfe. Quelques-uns le dérivent de l'Hébreu nikra, qui fignifie cavité, ca

verne.

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NADAR. f. m. Tèrme de Calendriér. Nom que les Arméniens de Giulfa donnent au fixiême mois de leur année; il répond à peu près au mois de Mars.

NADIN. f. m. Nom propre d'un bourg ou une petite ville de la Dalinatie. Nodinum. Ce lieu, fitué à fix lieues de Zara, vèrs l'orient feptentrional, appartenoit aux Turcs, & a été ruiné par les Vénitiens. MATY.

NADIR. f. m. Tèrme d'Aftronomie. C'eft le point oppôfé au Zénith, c'eft-à-dire, le point du ciel, qui eft diamétralement oppôle à nos pieds dans l'autre Hémisphère. Ce mot eft purement Arabe. On appelle Nadir du foleil, l'axe du cône que fait l'ombre de la tèrre, parceque cet axe étant prolongé donne dans l'Ecliptique un point diamétralement oppofe au foleil. NADRAVIE. f. f. Nom propre d'une contrée de la Pruffe Ducale. Nadravia. Elle eft entre la Lithuanie, les rivières de Biff & de Prégel, la Sambre, le Curith-Haff, & la Schalavonie. Ce païs eft tout couvèrt de bois, à la réfèrve des environs de Prégel. Tome IV.

ces trois manières. f. f. Il n'eft en ufage qu'en cette phrâfe; Eau de naffe, qui eft une certaine eau de fenteur. L'eau de fleur d'orange. Aqua naphtha, citrii floris aqua, au moins felon l'opinion la plus commune. On n'avoit point mis l'eau de naffe dans la prémière édition du Dictionnaire de Furetière, & il étoit parlé de l'eau de naphte, foit que ce fût la faute de l'Auteur, foit que ce fût une faute d'impreffion. Danet au mot nafe dans fon Dictionnaire, dit, que c'eft de l'eau de fleur de citron. Mrs. de l'Académie dans, le leur, fe contente ntde dire que c'eft une cèrtaine eau de fenteur, en quoi ils ont fuivi les Académiciens de la Crufca, qui dans leur Vocabulaire ont éxpliqué nanfa, d'où vient le mot François naffe, par nome dacqua odorifera, fondez fur ce paffage de Bocace n. 80. qual dacqua di fior d'aranci, qual d'acqua di fior di gelfomino, e qual d'acqua nanfa, ou l'eau de fleur d'orange eft clairement diftinguée de l'eau de naffe. Mais il faut néceffairement de trois chôfes l'une, ou que le tèxte de Bocace foit corrompu en cet endroit, ou que du tems de Bocace aqua nanfa le prît en général pour une eau compôfée, comme par éxemple, l'eau des Anges, ou plûtôt, comme dit plaifamment le Rufcelli fur cet endroit, que Bocace ne fut pas fort intélligent en femblables matières, Non multo s'intendera di profumerie. Quoiqu'il en foit, il eft fûr qu'en Italie dans toutes les boutiques de Parfumeurs acqua nanfa appellée aujourd'hui par les Tofcans lanfa, n'eft aûtre chôle que de l'eau de fleur d'orange. NAFFIA, ou NAPHIA, f. f. Nom propre d'un petit lac de la Vallée de Noro, en Sicile. Palicorum lacus, Naffie lacus. On y voit les ruines de l'ancienne Palica, & il eft à une lieuë de celle de Paliconia, vèrs le couchant. Ce lac n'eft fameux que par la puanteur de fes eaux, qui altère beaucoup la fanté des habitans du voisinage. MATY. NAFTE. Voyez NAPHTE.

NAG.

NAGAIS, ou NOGAIS. Voyez TARTARES NOGAIS. Quelques-uns écrivent Nagaye, l'horde, ou bande des Nagayes. La Nagaye eft tributaire du Kzar de Mofcovie. Voyez Tavèrniér Voyage de Pèrfe L. III.

NAGE. f. f. Tèrme de Bateliér de Paris. C'est le morceau de bois du bachot où pôfe la platine de l'aviron, lorfque l'anneau de l'aviron eft au tourèt. Scalmus. Sur mèr on appelle une chaloupe bonne de nage, lorfqu'elle eft facile à manier.

A NAGE, OU A LA NAGE. adv. En nageant; à force de nager. Nando, natatu, Se fauver à la nage. VAUG. Ils voulûrent montrer leur adreffe à la nage. ABLANC. Régniér, décrivant un potage maigre, dit: D'où les mouches à jeun fe fauvoient à la nage. On dit, Se jetter à nage, ou à la nage ; pour dire, fe jetter à l'eau pour nager. On doute, que le prémiér fe dife au moins à préfent. Je n'ai jamais oui dire que fe jetter à la nage. On le dit auffi au figuré.

Je me jette à la nage, & j'aborde où je puis; BOIL. On dit auffi, Être en nage; pour dire, être en fueur, tout mouillé; foit pour s'être échauffé, foit pour avoir été à la pluye, foir dans une crife de maladie. Sudore manare, diffluere. NAGeOIR. f. m. Lieu où l'on nage. POMEY. Balneum, natatio. NAGe OIRE. f. f. Cette partie du poiffon qui eft faite en forme d'ailerons, & qui lui fère à nager. Pinna. Les nageoires d'un poiffon..

NAGCOIRE, fe dit auffi d'une calebaffe, ou veffie pleine de vent qu'on fe met fous les bras pour fe foûtenir fur l'eau, lorf qu'on veut apprendre à nager. Nantis fulcra axilaria. NAGCOIRE, eft auffi une forte d'affiette de bois que les porteurs d'eau mettent fur leur feau, lors qu'il eft plein, pour le tranf porter plus facilement. Difcus ligneus. Quelques-uns difent auffi tailloir, mais nageoir eft le plus ufité.

NAGER. v. act. Se foûtenir fur l'eau par le mouvement des bras & des jambes; agiter fon corps quand on eft dans l'eau, de telle A ij manière

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