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DE MIL SEPT CENT QUATRE-VINGT-NFUF.

PAR PIERRE M OITHEY.

TOME SE CON D.

A PARIS,

CHEZ L'AUTEUR, PONT SAINT-MICHEL.
Et chez J. BIGOT, imprimeur - libraire rue de
la Huchette, no 20.

1.79 0.

BAYERISCHE

STAATS13.BLIOTHEK MUENGUAN

GESCHENK FRESER US

BTAATS

MIBLIOTHEK

No. X X V.

LE DÉFENSEUR

DE LA LIBERTÉ

Départ de M. Necker.

Il est donc parti ce vil agioteur, cet intriguant insigne qui a fait autant de mal à la France qu'il avoit annoncé de bien. Il est parti, et parti sans rendre des comptes détaillés. Le voilà hors d'une crise, qui l'auroit infailliblement démasqué, le voilà exempté de donner des moyens de liquider la dette publique qu'il a lui-même augmenté par ses rapines financieres, tout en nous disant qu'il ne vouloit rien pour

cela.

Sa lâche complaisance pour nos ennemis les plus cruels nous l'a rendu aussi odieux que Calonne.

Les dehors d'une fausse dévotion, ses sentimens affectés de popularité en imposerent au bon et crédule peuple de Paris. Il devint l'idule A a

Tome II.

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de toute la France, et sa lâche hypocrisie lui acquit pour un tems toute la confiance du François, qui croyoit voir en lui le fléau des abus et l'appui de ses droits.

Mais, hélas ! son regne fut un beau réve dont le reveil fut affreux! l'on eut peine à se persuader que celui qui offroit de gérer les finances sans aucun espoir de récompense que l'estime publique, celui qui faisoit parade des plus beaux sentimens, n'étoit qu'un perfide, caché sous le masque de la vertu.

L'on se écria d'abord sur ceux qui les premiers oserent jetter des doutes sur la probité de cet homme adoré, qui abusant de toute son, autorité, ne craignit point de succiter une famine affreuse après la plus belle récolte, et d'oposer tout son pouvoir au courage de nos braves défenseurs; oui, Necker a joué l'assemblée nationale, Necker a frémi de ce qui alloit se découvrir, il s'est rallié avec nos ennemis, il a fait jouer tous les ressorts de sa politique, et nous a porté des coups affreux : il avoit de l'or et il en a répandu, mais nous avons des patriotes à l'assemblée, incapables de se laisser corrompre; incapables de trahir leurs sermens et les droits de la nation. Le severe Camus, indigné souvent de la conduite

du ministre, s'est expliqué nettement sur sc compte, et depuis long-temps Necker est dévoilé, mais des raisons, sans doute très fortes, empêchent qu'il soit puni.

Il existe vraiment un complot attentatoire à notre liberté, l'on voudroit nous ́ ramener sous un joug qui déshonoroit le François. Ce complot par qui est-il formé?... Citoyens, personne de vous ne l'ignore, mais par égard pour un roi bon et vertueux, nous taisons le nom d'un objet odieux à toute la France', et qui 'en' fût jadis l'idole.

Il n'y a point de doute, que Necker ait donné des moyens, et des moyens puissans, pour faire réussir ce projet, qui avortera malgré l'ardeur des ennemis à le soutenir. Leur plus grande ressource est sans contredit, celle d'armer les pations voisines contre nous, c'est ce qu'ils ont fait.

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Mais qui leur assurera qué leurs soldats suivront aveuglement let ordres de leurs chefs?.S Dans les nations qui pourroient nous combattre, qui les assurera qu'une révolution n'est pas prête à s'opérer ? tous les peuples se lasseront un jour de la tyrannie, et ils detruiront les tyrans; ce jour n'est peut-être pas loin ; les injustices, les vexations de Joseph II, pesent

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