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ET CONSIDERATIONS
SVR LA RESPONSE DE F
NICOLAS COEFFETEAY MOINE

DE LA SECTE DE DOMINIQVE, AV LIVRE
de Meffire PHILIPPES DE MORNAY,
Seigneur du Pleffis Marly, intitulé le
Myftere d'iniquité, c'est à dire
Hiftoire de la Papauté.

Pour DEFENCE de la Monarchie d'un feul IESVS CHRIST fur fon
Eglife, & de la fouveraineté des Empereurs & Roys fur leurs eftats; contre
les ufurpations des Papes & les cavillations de leurs flatteurs.

Par AND RE' RIVET Poitevin, Miniftre de la parole de Dieu en l'Eglife de Thouars.

SECONDE PARTIE, En laquelle font traictées les principales controver◄
fes Hiftoriques, depuis l'an Ïɔ111Lv.jufques en l'an cĺɔɔxxI.

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ADVERTISSEMENT GENERAL

Aux Lecteurs.

MIs Lecteurs; Nous ne vous voulos point tromper; Vous le connoistrez en la candeur de nos procedures; Seulement que vous ne vous trompiez vous mefmes;C'est pour quoi; nous requerons ici deux chofes de vous; l'une, qu'en lisät la refponfe du Docteur Coeffete

au, vous aiez devant vous le livre qu'il refute. Car qui peut jamais juger du Commentaire,Moins,de la Cenfure, fans avoir veu le texte? La feconde, que vous preniez la peine de conferer faRefponfe avec cette replique, par là puiffiez juger à qui le demeti demeure; Car en un procés d'autrui, voudricz vous pronocer, fans avoir cóparé les Efcritures; En cestui ci, qui eft propremét voftre, où vous avez tant d'intereft; pour juger de la verité, de l'integrité soit des chofes, foit des perfonnes; pourriez vous cftre moins diligens, cefte nonchalace feroit elle point une large coulpe; proche de dol,ains plus que dol,trahifon de vous mefmes? Mais fur la Lecture deCoëffeteau,nous devons vous avertirici fommairement, de ce que vous n'obferverez aprés que trop; A qui veut entrer en cette efpeffe & efpincufe.

é

que

foreft, de cavillations, de defguifemens, d'impoftures, il importe d'eftre premuni, pour les remarquer, pour s'en defendre. Pour la perfonne donq, vous noterez qu'il imputeà toutes heurtes, à l'Autheur du Myftere, des fauffetez; Et faufletez infignes; Car ce qui n'eft rien en substance,il le groffit en Adjectifz, & en Adverbes. Et voici quel les. 1°. S'il allegue, pour exéple,un Traicté de S. Augustin, ou de S. Ambroife, duquel on ait douté, s'il eft vraiement d'eux, ou no; Auffi toft il s'efcrie, Fauffeté, Fauffeté,par ce ce lieu n'eft point de cet Autheur; & par là, fe penfe difpenfe d'y refpondre, vous fait croire qu'il a prife fur fa partic. Et cependant vous diffimule, que ces Traictez de temps immemorial,fe trouvent efcrits à la main, dans les anciennes Bibliotheques foubs ce tiltre; Que foubs icelui, ils les ont fait,les font encor tous les jours imprimer; Que foubs icelui, & non autre, ils font alleguez, inferez en la Gloffe ordinaire,es Catenes, es Sentences, es Sommes, au Decret;en ce qu'ils ont de plus authétique. Lefquels neatmoins, là où il leur plaist, là où ils leur des plaisent, ils defadvouent. Si c'eft fauffeté de les citer foubs ces noms; en font ils pas les premiers, ains les feuls coulpables; qui ont mis, ains laiffé, & fi longtemps, cette pierre au chemin; Dederunt occafionem noxa; Ets'il leur eft loifible fans fauffeté,pourquoi non moins à la partie;la partie qui a droict de fe fervir de ces pieces tirées de leur fein. Et vous fouvienne, Lecteurs, que fouvent,quand nous leur alleguons;que tel, ou tel Traicté, n'eft point de tel ou tel Pere, c'est une deffaicte, une bricole d'Heretique, qui efchive, qui refuit la touche des SS. Peres.Icidonq,que jugerez vous, que ne jugerez vous de cet home; Si vous tenez la balance droicte? Et notez cependát,qu'écor aujourd'hui les plus authorisez de l'Eglife Romaine,tiennent la plus part de ces Traictez.. pour legitimes; que cet Avorton, pour s'en fauver, yous

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prononce baftards.Que ceux mefmes qui les conteftent,les advouent, ou de mefme aage, ou non efloignez;tant y a, de doctrine non fufpecte,en ce proprement que nous les produifons,non cenfurée.Ioinct qu'il cuft efté trop importun, & à l'Autheur, & au Lecteur; d'avoir à chaque bout de chấp à dire (Si toutesfois ce Traité eft de lui)Ce qu'il dit quelquesfois; Ce qui fuffit une fois pour toutes.

2°. Chacun fçait que les Imprimeurs ne fot que trop fubjets àfaillir, & que jamais Autheur ne fut tenu de refpondre de leurs fautes; Et toutesfois, petites ou grandes qu'elles foient, Coëffeteau les lui tourne toutes à fauffeté, à fraude; Mais voicz en quelle confcience; (Si confcience fe doit trouver foubs ce froc)Car outre ce qu'il vous cache, qu'elles fot corrigées es Errata; il voit qu'en l'exéplaire Latin cette faute ne fe trouve point;par l'un donq,pouvoit corriger l'autre, par là candidement juger de l'intention, de l'integrité de l'Autheur,toute evidente;Et neantmoins tat plus fort s'en efcrie Abufant par là les Lecteurs de fon livre; qu'il prefuppofe moins foigneux, que de comparer ces Exéplaires, pour les faire entrer en doute de la fincerité de fa partie; en quelque tel lieu qui fe rencontre, lui rendre fufpects les autres. Et de mesme impudence;sans en faire à deux fois, contreroolle il les marges,un 6. pour un 9,un 3. pour 8. Characteres, que les Compofiteurs renverfent & prenet fouvent l'un pour l'autre,& femblables ; Céfures dignes de commiferation en lui, en l'Autheur au contraire, preuves d'une grande fidelité, en œuvre de telle alene;auquel un tel cavillateur, (& en lui tant, d'autres qui y ont cooperé) tous bandez à la seule reprehenfion,aient trouvé fi peu à reprédte.Noublions aufli la frafque ordinaire de l'home,quilors qu'il s'agit d'une oppofitio, notable de l'Eglife, aux entreprifes de l'Evefque de Rome, par authorité d'un Concile,foit en Orient, foit en Occident; pour esblouïr le Lecteur,s'amufe à accufer l'Autheur d'eftre,

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