Images de page
PDF
ePub

N°. 9.

L'AMI DU CLERGÉ

ET DE LA NOBLESSE

Les grands succès, surtout ceux auxquels lo peuple contribue beaucoup, lui donnent un tel orgueuil, qu'il n'est plus possible de le conduire; jaloux des magistrats, il le devient de la magistrature ennemie de ceux qui gouvernent, il l'est bien de la cons

titution.

19 Octobre 1790.

L'AMI DU CLERGÉ

ET DE LA NOBLESSE.

TABLEAU ABRÉGÉ.

De l'état florissant du clergé et de la noblesse, depuis les premiers siècles jusqu'à nos jours, et de l'état de dépérissement dans lequel la jalousie du TIERS-ETAT, les a fait tomber.

Deux ordres que la succession des siécles a rendus si grands et si florissans, dont l'un fut établi par la divinité même, et le second par les rois, par les empereurs, auprès des quels leurs vertus et leur bravoure avaient tant mérité ; deux ordres dont les récompenses, ont toujours été le prix du zele et du courage; chez qui les honneurs et les priviléges ont fait croître l'amour du culte et de la paix, le feu sacré de l'honneur et de la gloire, ces deux ordres, disons-nous, viennent d'être horriblement outragés, accablés, sacrifiés à l'état désespéré de notre empire, dont tant de mains criminelles, appellées à raffermin ses bazes, ont achevé la ruine.

Connaissent-ils bien, ces innovateurs, ces hom mes de destruction, ces usurpateurs des propriétés, l'origine sacrée et respectable des deux ordres, qu'ils ont voulu atterrer? ils ont renversé l'ouvrage de Dieu même, de toutes les nations et de tous les siècles.

Le sacerdoce, dans toutes les religions, chez

A

tous les peuples, dans tous les âges du monde, a formé un corps vénérable distingué par ses richesses et par l'autorité dont il a joui dans l'ordre politique.

C'est par la main de Dieu et par ses ordres, que les Juifs furent distribués en tribus; que la tribu de Lévi fut distinguée comme représentant l'ordre sacerdotal et exempte de tous. subsides et impôts. Deplus, elle eut un revenu considérable, et des terres immenses, pris sur les biens des autres tribus, elle fut distinguée encore par les dignités politiques dont ses membres furent décorés.

La loi avait ordonné des sacrifices et des oblations volontaires, dont partie et quelque fois la totalité revenait aux prêtres.

Lors que Dieu annonça aux juifs, une terré promise, il leur fit déclarer par Moïse, que les levites n'entreraient pas dans le partage de la terre promise; mais que leurs freres leur payeraient la dime exacte de tous leurs biens.

L'ordre sacerdosal jouissait donc, chez le peuple juif, de la dixieme partie aumoins, des revenus de l'état, tandis que chacune des autres tribus n'en possaidait pas même la douzieme.

A l'exercice du culte divin la tribu de Lévi ajouttait encore l'administration des affaires publiques.

MOISE établi le Shanedrin ou conseil présidé par les prêtres, pour juger de tous les différends et de tous les crimes. C'était une cour souveraine qui jugeait en dernier ressort. On vit le roi JoSAPHAT renvoyer ses sujets à ce tribunal; et l'historien Joseph nous dit que les prêtres de la Judée avaient été établis magistrats suprêmes par le législateur.

« PrécédentContinuer »