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DES

VAUDOIS,

Ou des habitans des vallées occidentales du
Piémont, qui ont conservé le christia-
nisme dans toute sa pureté, et à travers
plus de trente persécutions, depuis les
premiers siècles de son existence jusqu'à
nos jours, sans avoir participé à aucune
réforme.

Angustæ valles, ubi, cunctis exul ab oris,

Religio stabilem fixerat usque larem ;

Quis negetesse DEUM vestris qui gaudeat antris,

Perpetuum que sacros numen amare specus?

Prisca DEI renuunt si credere facta profani,

Pandite quæ vestris visa fuere jugis !

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TOME PREMIER.

N'enchaînez point les cœurs par des liens sacrés ; Dans le moindre morfel si vous voyez un frère, • A ses yeux égarés présentez la lumière,

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Mais ne vous placez pas entre le ciel et lui :

Ce ciel n'a pas besoin de votre foible appui.

La vertu des humains n'est point dans leur croyance, » Elle est dans la justice et dans la bienfaisance. »

Le chancelier de L'HÔPITAL, au cardinal de LORRAINE, dans la tragédie de Charles IX, ou l'Ecole des Rois, par M. J. CHÉNIER acte III, scêne I.

QUAN

UAND je parlerois toutes les langues des hommes, et même celle des anges, si je n'ai point la charité, je suis comme l'airain qui résonne, comme la cymbale qui retentit. Quand j'aurois le don de prophétiser, que je saurois tous les mystères, que je posséderois toutes les sciences; quand j'aurois même assez de foi pour transporter montagnes, si je n'ai la charité, je ne suis rien. Et lors même que je donnerois tout ce que j'ai pour la nourriture des pauvres, que je livrerois mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, tout cela ne me servira de rien.

les

pas

La charité est patiente, elle est douce. La charité n'est ni envieuse, ni vaine, ni insolente, ni enflée, ni immodeste; elle ne cherche point son intérêt propre; elle ne s'irrite point, ne fait point de mauvais jugement, ne se réjouit point de l'injustice, mais de la vérité. Elle excuse tout tout, espere tout, souffre tout.

croit

que

La charité ne périra jamais, au lieu les prophéties ne seront plus d'aucun usage, que les langues cesseront, que la science sera inutile..... Il n'y a donc que ces trois

choses qui restent, la foi, l'espérance et la charité; mais la plus grande des trois, c'est

la charité.

,

MAIS LA PLUS GRANDE DES TROIS C'EST LA CHARITÉ!..... Quel langage venons-nous d'entendre! Chrétiens de tous les pays, de toutes les communions, de toutes les sectes, y reconnoiffez-vous la religion de votre cœur? Oui, ou vous n'êtes que des hypocrites, des faux amis de l'évangile..... Fanatiques insensés, qui osâtes pendant tant de siècles diviser, incendier, bouleverser la terre, armer le fils contre le père, le frère contre la sœur pour des opinions inutiles à notre bonheur, ou, du moins, très-peu importantes !.... Persécuteurs, qui sous le voile d'une rèligion dont la charité fait l'essence, avez cru rendre hommage à votre créateur, en couvrant ses autels de victimes humaines, en inondant la terre de sang, en commettant les attentats les plus horribles!.. Vous tous qui faites consister la religion en de vaines cérémonies, qui faites de l'évangile un rempart aux vils intérêts qui vous dirigent, venez tous comparoître devant le tribunal de la charité, ct laissez pénétrer, s'il se peut encore, jusqu'à vos cœurs cette sentence admirable: Il n'y a que ces trois choses qui demeurent, la foi,

l'espérance et la charité; mais la plus grande des trois, c'est la CHARITÉ! Qu'elle vous serve de sonde, cette sentence, pour toutes les actions de votre vie! Que semblable au pilote qui, en parcourant les mers a sans cesse sous les yeux la boussole qui doit le diriger ce table au sublime de la charité soit la regle invariable de toutes vos actions, de tous vos jugemens, l'âme de toute votre conduite.

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Loin donc d'ici, à jamais, ces insensées distinctions de sectes, de partis, de communions, par lesquelles on a prétendu et l'on prétend encore excuser les iniquités de l'intolérance, les fureurs du fanatisme! Il n'y a pour moi, ni protestans, ni catholiques, ni luthériens, ni calvinistes, ni moraves, ni anabaptistes, ni memnonites ni remonstrans. Je ne recon nois d'autre titre que celui de CHRÉTIEN, d'autre religion que le CHRISTIANISME. Tout homme qui en pratique les devoirs est mon frère, quelles que soient d'ailleurs ses opinions particulières. Que cette façon de penser découle le plus immédiatement possible des maximes fondamentales de l'évangile, c'est ce qu'il me seroit facile de démontrer, si on le demandoit; qu'elle soit de la dernière importance, c'est ce

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