Une femme à sa fenêtre

Couverture
République des Lettres, 18 août 2020 - 280 pages

L'action se déroule en Grèce au milieu des années '30. Le climat politique est trouble, la mise en place d'un régime autoritaire se prépare, préfigurant celui bien réel du général Metaxas. Margot Santorini, épouse trompée d'un diplomate italien, est une belle et riche aristocrate menant une vie oisive. Courtisée par l'oppressant Raoul Malfosse, un industriel français, elle refuse de céder à ses avances. Une nuit, elle aperçoit par la fenêtre de sa chambre un homme poursuivi par la police. C'est un jeune militant délégué de l'Internationale Communiste, Michel Boutros, qu'elle décide de cacher. Attirée vers lui par l'idéal révolutionnaire qu'il représente et surtout par sa puissance d'homme d'action prêt à se sacrifier pour une cause, elle parvient à le soustraire à la police et le fait embaucher comme chauffeur chez Malfosse. Boutros est aussi attiré par cette femme en manque d'amour qui lui rappelle son origine de classe bourgeoise. La passion amoureuse les unit bientôt dans le cadre de la nature grecque alors qu'ils vont consulter l'antique Pythie de Delphes. Comme souvent dans les romans de Drieu la Rochelle, "Une femme à sa fenêtre" est le tableau lucide d'une bourgeoisie quelque peu veule et désespérée en manque d'idéal mais, selon lui, la principale question posée par le roman est celle-ci: Est-ce que la femme, toujours imprégnée d'un puissant réalisme, ne peut aimer un homme que pour sa force et son prestige ? "Une femme à sa fenêtre" a été adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre en 1976, sur un scénario de Jorge Semprun, avec Romy Schneider dans le rôle de Margot Santorini.

Autres éditions - Tout afficher

À propos de l'auteur (2020)

Écrivain français, Pierre Drieu la Rochelle est né et à Paris le 13 janvier 1893. Nourri dès son adolescence par les œuvres des doctrinaires et des poètes de l'action, il lit et admire Maurice Barrès, Rudyard Kipling et surtout Friedrich Nietzsche. Il participe aux batailles de Charleroi et de Verdun pendant la Première Guerre mondiale. Vingt ans après, il composera six nouvelles inspirées par cette expérience dont notamment La Comédie de Charleroi, Le Voyage des Dardanelles, et Le Déserteur. À partir de 1920, il se mêle à tous les mouvements de son époque, tenté aussi bien par Charles Maurras que par Aragon, par l'Action française que par le Communism et le Surréalisme. Ses œuvres, romans et essais, se succèdent alors à un rythme soutenu. Paraissent Fond de cantine, État civil, Mesure de la France, Plaintes contre inconnu, L'Homme couvert de femmes, Blèche, Une femme à sa fenêtre Le Feu follet, Drôle de voyage, Rêveuse bourgeoisie, tous tableaux lucides de la bourgeoisie veule, débauchée et désespérée de l'après-guerre. La politique prend une place prépondérante dans son œuvre, évoluant progressivement vers l'Extrême Droite. En 1934 il opte pour le Fascisme, y voyant un remède pour une Europe vieillie. On peut suivre son itinéraire intellectuel dans son roman semi-autobiographique comme Gilles (1939). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il collabore activement avec l'Allemagne nationale-socialiste. Contraint de se cacher après la Libération, il est protégé par des amis fidèles comme André Malraux. Le 15 mars 1945, jour où il apprend qu'un mandat d'arrêt vient d'être lancé contre lui, il se suicide à Paris en avalant du Gardenal.

Informations bibliographiques