La Brière

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République des Lettres, 5 oct. 2021 - 390 pages

Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Alphonse de Châteaubriant. Châteaubriant appartient à la petite noblesse française des hobereaux terriens jusque dans ses chimères. Son œuvre, qui s'égarera vers la fin des années 1930 du côté du national socialisme hitlérien, laisse intacts deux livres de jeunesse: "Monsieur des Lourdines" et "La Brière". Ce dernier roman emprunte son titre à l'une des régions les plus ignorées et les plus singulières de France, la Brière, non loin de Nantes. Ce pays, où l'eau et la terre se mêlent étroitement si bien que l'on y circule en bateau, a fait naître une race violente, dissimulée, sauvage. Le garde-chasse Aoustin n'admet pas que sa fille Théotiste épouse un gars de Mayun, village méprisé qui n'appartient pas à l'aristocratie des îles. En même temps qu'il doit rechercher des documents qui doivent permettre aux Briérots de défendre leurs libertés, Aoustin poursuit sa vengeance contre le séducteur de sa fille. A la fin d'un long drame, le vieux solitaire, après avoir châtié l'étranger, abandonné sa propre épouse, complice du déshonneur, et poussé Théotiste à la folie, se perd avec elle dans la nuit lourde de brouillards où la mort survient et le contraint au pardon. Personnage tout d'une pièce qui incarne la fidélité aux coutumes, Aoustin ne manque pas d'une barbare et sombre grandeur. Mais le véritable héros de ce livre de sang et de feu est la Brière elle-même, cette petite patrie repliée sur elle, qui jouit d'antiques privilèges dus à l'exploitation de la tourbe, entend conserver ses prérogatives et son particularisme. La Brière avec ses canaux aux mille contours, ses archipels ensevelis dans la brume, ses toits de chaume, ses feux de tourbe et ses chalands qui défilent lentement devant une nature mélancolique et sévère, lutte de toutes ses forces contre l'invasion de la modernité.

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