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Critique de Mulder_Ivy
« Si tu ne peux pas augmenter ton salaire toi-même, pourquoi ne pas supprimer ton plus gros poste de dépense ? Troquer tes quatre murs contre une maison roulante ? »
Ils ont tout perdu dans la crise des subprimes ou ont connu un revers du destin. Ça peut aller si vite … un divorce, une perte d'emploi, des fonds mal placés. Ça peut nous arriver à tous. Ne les qualifiez pas de SDF* ils se proclament SAF, sans adresse fixe, mais il leur reste une « maison » : camping car, voiture, roulotte, mini van, … quelques mètres carrés pour vivre et le monde qui s'ouvre à eux. Les nouveaux nomades, parcourant les routes, à la recherche d'un job, d'amis, de paysages. En quête de survie surtout.
Jessica Bruder, journaliste, a suivi pendant trois années ces hobos nouvelle génération. Beaucoup, retraités, seuls ou en couple. Parmi eux, Linda May, 69 ans. Son chien, sa Jeep Grand Cherokee Laredo remorquant sa caravane baptisée le Squeeze Inn** et ses rêves de géonef.
La plupart d'entre eux, vont d'un job saisonnier à l'autre, ils sont payés de 7,50$ à 13$ de l'heure, se serrent les coudes, mesurent leurs dépenses au millimètre.
Récolte de betteraves, entretien de campings, gardiennage de parcs nationaux, ou « petits lutins » chez Amazon.
Les compagnies ont su vite repérer cette nouvelle force de travailleurs jusqu'à court-circuiter les agences d'intérims et créer leur propre programme de recrutement, tel la CamperForce d'Amazon engageant plus volontiers les seniors. Plus lents mais plus fiables, avec une véritable notion de la valeur du travail bien fait et exécuté jusqu'au bout. Surtout une main d'oeuvre peu cher et aux abois, qui tiendra la journée à coup d'ibuprofène (distribué gratuitement sur les sites) sans compter les kilomètres marchés chaque jour dans le labyrinthe de ciment à récolter les achats de Noël de l'Amérique.
Nomadland, ce n'est pas que de la dénonciation de l'exploitation de cette génération de travailleurs migrateurs que la société économique a créé. C'est aussi une ode à un mode de vie, l'admiration de cette communauté itinérante, des liens qu'elle génère, des amitiés qui se tissent, des nouvelles familles qui se créent et de l'espoir qui renaît.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre, j'ai beaucoup appris en le lisant. Riche en infos et en émotions. C'est la vraie vie qui est décrite ici. Un roman indispensable à lire et dont j'espère découvrir l'adaptation cinématographique avec l'éblouissante Frances McDormand.
* sans domicile fixe
** l'auberge serrée
Ils ont tout perdu dans la crise des subprimes ou ont connu un revers du destin. Ça peut aller si vite … un divorce, une perte d'emploi, des fonds mal placés. Ça peut nous arriver à tous. Ne les qualifiez pas de SDF* ils se proclament SAF, sans adresse fixe, mais il leur reste une « maison » : camping car, voiture, roulotte, mini van, … quelques mètres carrés pour vivre et le monde qui s'ouvre à eux. Les nouveaux nomades, parcourant les routes, à la recherche d'un job, d'amis, de paysages. En quête de survie surtout.
Jessica Bruder, journaliste, a suivi pendant trois années ces hobos nouvelle génération. Beaucoup, retraités, seuls ou en couple. Parmi eux, Linda May, 69 ans. Son chien, sa Jeep Grand Cherokee Laredo remorquant sa caravane baptisée le Squeeze Inn** et ses rêves de géonef.
La plupart d'entre eux, vont d'un job saisonnier à l'autre, ils sont payés de 7,50$ à 13$ de l'heure, se serrent les coudes, mesurent leurs dépenses au millimètre.
Récolte de betteraves, entretien de campings, gardiennage de parcs nationaux, ou « petits lutins » chez Amazon.
Les compagnies ont su vite repérer cette nouvelle force de travailleurs jusqu'à court-circuiter les agences d'intérims et créer leur propre programme de recrutement, tel la CamperForce d'Amazon engageant plus volontiers les seniors. Plus lents mais plus fiables, avec une véritable notion de la valeur du travail bien fait et exécuté jusqu'au bout. Surtout une main d'oeuvre peu cher et aux abois, qui tiendra la journée à coup d'ibuprofène (distribué gratuitement sur les sites) sans compter les kilomètres marchés chaque jour dans le labyrinthe de ciment à récolter les achats de Noël de l'Amérique.
Nomadland, ce n'est pas que de la dénonciation de l'exploitation de cette génération de travailleurs migrateurs que la société économique a créé. C'est aussi une ode à un mode de vie, l'admiration de cette communauté itinérante, des liens qu'elle génère, des amitiés qui se tissent, des nouvelles familles qui se créent et de l'espoir qui renaît.
Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce livre, j'ai beaucoup appris en le lisant. Riche en infos et en émotions. C'est la vraie vie qui est décrite ici. Un roman indispensable à lire et dont j'espère découvrir l'adaptation cinématographique avec l'éblouissante Frances McDormand.
* sans domicile fixe
** l'auberge serrée
